38institutionnel au niveau central étaient limités, le focus étant sur le niveau départemental dans les zonescibles. Au niveau départemental, le PARQE a contribué avec succès à l’établissement d’une stratégied’encadrement pédagogique et de formation continue des enseignants qui repose sur la mise enréseaux des écoles publiques et non publiques autour d’« Ecoles fondamentales d’application - Centresd’application pédagogique » (EFACAP). Cette initiative est largement reconnue comme utiles par lesacteurs du secteur et le concept d’EFACAP semble désormais pleinement intégré dans le systèmeéducatif national. Les 18 EFACAP que l’UE avait comme objectif sont désormais, dans l’ensemble,opérationnelles.Ce nouveau système est venu renforcer certains mécanismes institutionnels au niveau départementalet des améliorations notables sont observables au niveau des EFACAP elles-mêmes, notamment entermes d’appui pédagogique. Toutefois, les effets du programme sur la qualité de l’action desinspecteurs et des conseillers pédagogiques actifs dans les autres écoles des zones cibles sont restésminimaux. (I-614)Par ailleurs, seules 36 des 500 EFACAP initialement prévues par le GdH sur l’ensemble du territoiresont actuellement en place et les obstacles à un impact significatif et durable de l’action de l’UEdemeurent considérables. La viabilité des structures existantes reste fragile. Le peu de ressourcesfinancières mobilisées par les services étatiques et la faiblesse des ressources humaines en placeremettent notamment en question les objectifs initiaux de réplication et de consolidation du réseaud’EFACAP.4.6.2 CJ62 L’appui de l’UE a contribué à un accroissement de la scolarisation dans lesrégions cibles, en particulier pour les groupes défavorisésLe système éducatif a été particulièrement touché par le séisme de 2010. Comme illustré dans letableau ci-dessous, de nombreux enseignants et élèves ont péri dans la catastrophe et de nombreusesstructures scolaires ainsi que les bâtiments du MENFP ont été détruites.Tableau 8Pertes provoquées par le séisme de 2010 dans le système éducatif haïtien (del’enseignement préscolaire au secondaire)Secteur Bâtiments Décès(élèves)École maternelle169 écoles maternelles endommagées(dont 60 détruites)École élémentaire 2.800 écoles élémentaires endommagées(dont 849 détruites)École secondaire1.233 écoles secondaires endommagées(dont 401 détruites)Source: DPCE/MENFPDécès (enseignantset personnel)87 241.512 3582.405 370Toutefois, la scolarisation des enfants en Haïti s’est, en général, nettement améliorée ces dernièresannées. Les taux de fréquentation dans le primaire ont nettement augmenté entre 2006 et 2012 aussibien au niveau national qu’à celui des départements couverts par le PARQE. Dans le département duCentre, le taux brut de scolarisation est ainsi passé de 84% à 158%. 42L’appui de l’UE a principalement contribué à cette évolution positive à travers des investissements dansles infrastructures scolaires des zones cibles (construction/ équipement d’EFACAP et « d’écolespôles », et construction/réhabilitation de salles de classe dans les écoles associées, en particulier, suiteau séisme de 2010). Par son soutien à la mise en réseau des écoles autour des EFACAP,l’augmentation de l’offre scolaire à travers l’introduction du 3 ème cycle dans les réseaux couverts etl’accompagnement des structures publiques départementales, l’appui de l’UE a aussi accompagné lesefforts plus larges menés par le GdH et ses partenaires dans ce domaine. (I-621)Malgré une nette amélioration de la situation en termes de scolarisation ces dernières années, il fautsouligner qu’Haïti reste l’un des pays ayant les plus faibles taux dans le monde et l’atteinte des OMDsemble peu probable. Au-delà des problèmes économiques auxquels font face les ménages, l’offrescolaire reste encore faible et très inégale en termes géographique. La qualité de l’éducationreprésente aussi encore une entrave importante à l’amélioration de la scolarisation en Haïti, notammentau niveau des enfants en situation d’échecs scolaires (cf. CJ63).42 Les données statistiques concernant de nombreux indicateurs de développement pour Haïti sont souventlacunaires et il est difficile d’obtenir des données fiables. Ceci dit, les différentes sources consultées (rapports desbailleurs de fonds, données officielles, enquêtes nationales, etc.) présentent des observations convergentes surl’amélioration de la scolarisation en Haïti.Evaluation de la coopération de l’UE avec la République d’Haïti 2008-2012Rapport final - Volume I - Août 2014 (Particip GmbH)
39Si le PARQE a permis de réaliser des efforts importants en termes de l’amélioration de l’accèsphysique au système éducatif (par la construction des EFACAP et la réhabilitation de plus de 75 écolesdu réseau), l’appui de l’UE ne s’est que peu attaqué aux autres barrières à l’accès à l’éducation et n’aque peu ciblé, dans ses activités, les groupes défavorisés. (I-622) En particulier, l’appui de l’UE devaitinitialement couvrir la question des élèves sur-âgés, une problématique majeure en Haïti. Cependant,une réévaluation des besoins et des ressources disponibles, notamment dans le contexte post-séisme,a amené l’UE et le GdH a abandonné cette initiative pour renforcer le volet infrastructure duprogramme.4.6.3 CJ63 L’appui de l’UE a contribué à une amélioration de la qualité de l’enseignementdans les régions ciblesLes informations collectées, notamment pendant la visite terrain, indiquent que les conditionsfavorables créées au sein des EFACAP (y compris en termes d’infrastructures et de moyensdisponibles aux enseignants), les formations prodiguées ainsi que le suivi pédagogique lorsqu’il existeont eu des effets positifs sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement au niveau des EFACAP. (I-631) En outre, des évolutions positives sur des indicateurs comme le taux de redoublement (I-633) et letaux de réussite à certains examens dans ces écoles (I-634) viennent confirmer cette tendancepositive.L’impact positif du projet sur la qualité de l’enseignement au sein des EFACAP a toutefois été atténuépar des facteurs comme l’absence régulière du personnel clé lors des formations, un suivi desformations quasi inexistant, un suivi pédagogique encore sous-optimal et la grande disparité entre lesEFACAP en termes de capacité du personnel d’encadrement.L’effet multiplicateur espéré au niveau de la qualité de l’enseignement dans le réseau d’écolesassociées à chaque EFACAP ne semble pas s’être matérialisé. Les obstacles sont multiples etconcernent notamment le faible niveau de formation initiale 43 ainsi que la faible motivation desenseignants, une disponibilité de matériel didactique encore limitée et un manque important de suivipédagogique, notamment dans les zones éloignées. (I-631, I-633 et I-634)Enfin, des kits scolaires et un très grand nombre de manuels couvrants les différentes disciplines del’école fondamentale ont été distribués dans toutes les écoles pôles et satellites des quatredépartements d’éducation couverts par le PARQE. Ces actions ont été très pertinentes au vu del’ampleur des besoins mais elles restent ponctuelles et n’ont un effet que limité sur l’évolution globalede la qualité de l’enseignement dans les zones cibles. (I-632)4.7 QE7 - Sécurité alimentaire et agricultureQE7 -Sécuritéalimentaire etagricultureDans quelle mesure l’appui de l’UE a-t-il contribué au renforcement dudynamisme économique dans le secteur de l’agriculture ainsi qu’àl’amélioration de la sécurité alimentaire ?Plusieurs contraintes (fertilité, technologies, tenure et morcellement des terres, difficulté d’accès auxservices et intrants, stockage et transport défaillants, libéralisation et contrebande sur le marché,embargo économique…) ont conduit à la baisse progressive de la production agricole vivrière commecommerciale depuis la fin des années 1980. Ainsi, la production agricole actuelle reste très faible parrapport à la demande alimentaire, les importations et l’aide alimentaire couvrant plus de 50% desbesoins alimentaires. Dans la plupart des régions d’Haïti, la détérioration des conditions de sécuritéalimentaire s’est accentuée sous l’effet des différents chocs climatiques (sècheresse puis ouragans) etéconomiques ayant affecté les différentes zones agro-écologiques du pays. Cette insécurité alimentairechronique est à mettre en rapport avec les politiques d’ajustement structurel appliquées depuis 1987,comme la politique de libéralisation qui a sapé le secteur agro-alimentaire en plein essor et représenteune contrainte majeure au développement durable du pays.L'UE est de longue date un bailleur majeur de ce secteur, à travers la mobilisation de ressourcesimportantes des lignes thématiques concernées et des fonds des 8 ème et 9 ème FED. Pendant la période2008-2012, l’UE a accordé une attention considérable au secteur à travers plusieurs instruments decoopération. En outre, la sécurité alimentaire et l’agriculture deviendront un secteur de concentrationdans le 11 ème FED.La non-inclusion du secteur dans le 10 ième FED, la réalisation de l’appui par le biais de différentes lignesthématiques ainsi que les chocs naturels et économiques exigeant des réponses immédiates ontcependant empêché le développement par l’UE d’une stratégie cohérente visant l’amélioration de la43 On estime également que 85% des enseignants ne sont pas qualifiés pour l’enseignement primaire.Evaluation de la coopération de l’UE avec la République d’Haïti 2008-2012Rapport final - Volume I - Août 2014 (Particip GmbH)