48énorme en termes de coordination et d’harmonisation entre les différents PTF et entre ces acteurs etles parties haïtiennes.Le tableau ci-dessous donne un aperçu du paysage des bailleurs de fonds en Haïti.Tableau 9 10 premiers bailleurs en Haïti (2008 & 2010)Montants annuels déboursés en 2008 Montants annuels déboursés en 2010DonateurMontant (enmillions USDDonateurMontant (enmillions USD)Etats-Unis 259 Etats-Unis 1.107Canada 148 Canada 459UE/ UE institutions 118 UE/ institutions UE 284BID 103 BID 184Fonds Monétaire (FMI) 50 Espagne 156Espagne 46 France 144France 38 FMI 124GFATM 35 Japon 72Japon 12 Banque Mondiale 69Banque de développement desCaraïbesSource : OCDE-CAD11 Norvège 67L’UE a souscrit aux principes internationaux d’efficacité de l’aide et aux principes d’engagement dansles états fragiles. Elle reconnait donc l’importance d’une action coordonnée et intégrée entre lesdifférents partenaires au développement. L’idée est notamment de donner une réponse globalecohérente à la situation de fragilité « qui permette le développement des synergies et une bonnearticulation entre les différents acteurs, qu'ils soient institutionnels, étatiques ou non étatiques, bailleursde fonds multilatéraux ou autres donateurs ». 47 En Haïti, l’UE était déjà engagée en 2008 dansdifférentes plateformes de coordination sectorielles et globales. De nouveaux mécanismes ont vu lejour dans la période post-séisme et des initiatives de programmation conjointe ont été menées par l’UEet les Etats membres.Dans cette question, on cherche à explorer le rôle de l’UE dans ces mécanismes tout en prenant encompte leur évolution sur la période. On s’attache également à étudier la complémentarité entre l’appuiUE et celui fourni par les autres PTFs (notamment les Etats membres) ainsi que la question de lavaleur ajoutée de l’UE dans le contexte particulier d’Haïti.QE9 – Appréciation globaleMalgré plusieurs références, dans les documents de stratégie, aux principes de l’efficacité de l’aide et àl’importance d’une action commune renforcée face au contexte de fragilité du pays, l’UE n’a pas réussià obtenir des synergies importantes entre son action et celles des autres bailleurs présents en Haïti.Ainsi, en l’absence d’un leadership fort du partenaire haïtien, les priorités propres aux différents PTFdans des domaines comme l’appui budgétaire, l’agriculture ou l’appui à la société civile ont, dans lesfaits, souvent supplanté la nécessité de trouver une stratégie conjointe et appropriée par les différentesparties prenantes.Quelques exceptions notables peuvent toutefois être mises en avant. Dans le secteur de l’éducation,l’UE et les autres PTF présents (en particulier, BID, BM, ACDI et AECID) se sont concertés avecsuccès pour intervenir dans des zones géographiques ciblées. Dans plusieurs secteurs où des PTFétaient déjà très actifs et afin de minimiser les duplications et se reposer sur une expérience avérée,l’UE a décidé d’avoir recours à des coopérations déléguées avec des partenaires internationauxspécifiques : FAO dans le domaine de la sécurité alimentaire, PNUD dans le domaine de laréhabilitation (activités de type « argent contre travail ») et de la gestion des risques, ou FMI dans ledomaine de la gestion macroéconomique. L’UE et l’AFD se sont par ailleurs engagés dans plusieursexpériences de coopération déléguée croisées qui se sont révélés exemplaires (route, aménagementurbain, sécurité alimentaire). Enfin, grâce notamment à ses capacités financières importantes et à sonexpérience consolidée, l’UE a joué un rôle clé et reconnu dans le secteur des infrastructures. Dessynergies ont pu ainsi être obtenues entre les réhabilitations de la RN3 et de la RN6 par l’UE et l’action47 http://ec.europa.eu/europeaid/what/development-policies/intervention-areas/governance/fragile_states_fr.htmEvaluation de la coopération de l’UE avec la République d’Haïti 2008-2012Rapport final - Volume I - Août 2014 (Particip GmbH)
49QE9 – Appréciation globalede plusieurs autres bailleurs (USAID, BID et BM) qui avaient privilégié cette partie du pays pourcertains de leurs programmes respectifs.Au-delà des routes, l’aide de l’UE a surtout manifesté sa valeur ajoutée dans la décision de soutenir unABG d’envergure axé sur le renforcement de l’Etat. La difficulté de faire fonctionner le cadre departenariat lié à ce choix a cependant limité sa portée. La juxtaposition d’appuis sans véritableapproche stratégique commune qui a caractérisée de nombreux secteurs/sous-secteurs reflète engrande partie les difficultés rencontrées dans la mise en place de mécanismes de coordinationfonctionnels et effectifs.L’UE a été très engagée dans le dialogue de haut niveau qui a eu lieu régulièrement avec lespartenaires haïtiens. Elle a été un acteur actif du groupe des principaux bailleurs (« G12 ») et apleinement pris part aux plateformes de coordination sectorielle mis en place dans les différentsdomaines (l’UE a été en particulier le chef de file de plusieurs tables sectorielles portant sur lessecteurs de concentration de la stratégie du 10 ème FED). Malgré ces efforts, l’intensité et la qualité dudialogue avec le GdH ont été limitées par l’absence d’un leadership fort de la part haïtienne et leséchanges entre bailleurs de fonds n’ont pas été à la hauteur des attentes des principes d’engagementdans les états fragiles. La nouvelle instance de coordination nationale, le CAED, a clos la parenthèsedu CIRH pour consacrer la reprise en main du GdH sur la coordination de l’aide intersectoriel et intrasectoriel. Mais de nombreux progrès restent à faire. En 2014, le MPCE peinait encore à asseoirpleinement son rôle dans les divers mécanismes de coordination et, même si le CAED commençait àêtre partiellement fonctionnel, un développement trop formel de cet instrument générait déjà beaucoupd’inefficacités.Dans ce contexte, l’UE a peiné à trouver l’approche adéquate pour s’engager dans un dialogue sur lespolitiques efficace, à commencer au niveau du CPAB. Sur une grande partie de la période, lacoordination entre l’UE et ses partenaires a par ailleurs pâti d’un manque de ressources humaines ausein de la DUE même si, depuis 2012, cette situation a évolué significativement.Par contre, après une première expérience de programmation conjointe mitigée dans le cadre de larévision de la stratégie 10 ème FED en 2010, la coopération européenne semble être rentrée dans unedynamique vertueuse depuis 2011 qui s’est traduite dans la préparation conjointe du 11 ème FED, uneexpérience appréciée par tous les partenaires et perçue par certains comme un cas de bonne pratique.4.9.1 CJ91 L’UE joue un rôle actif dans les différents mécanismes de coordination en Haïtitout en promouvant le rôle du gouvernement dans ce domaine, notamment grâce à undialogue politique et sur les politiquesEn plus de contacts réguliers directs avec les plus hautes représentations du pays, l’UE a activementpris part au dialogue de haut niveau qui a eu lieu entre les bailleurs de fonds et entre ceux-ci et lesparties haïtiennes. Ce dialogue a pris plusieurs formes : conférences internationales sur Haïti (p. ex.Washington en 2009 ou New York en 2010) ; réunions régulières des ambassadeurs ; visites ad hoc dereprésentants des sièges ; dialogue dans le cadre du CIRH ; etc. (I-911)L’UE a également joué un rôle actif dans les échanges entre chefs de coopération dans le cadre duG12 (groupe des principaux bailleurs en Haïti) et ceux plus techniques qui ont eu lieu dans le contextedes structures de coordination sectorielles (en particulier, dans les groupes/tables sectoriels). Enparticulier, l’UE a été le chef de file en termes de coordination dans les secteurs de concentration de lastratégie du FED (infrastructures et décentralisation). Elle a largement contribué à la mise en place duCadre de partenariat pour l’appui budgétaire (CPAB) et a fourni des appuis spécifiques au Ministère dela planification et de la coopération externe (MPCE) pour le développement du nouveau cadre global decoordination de l’aide externe en Haïti (CAED). (I-911)L’UE s’est également engagée dans une coordination rapprochée avec les Etats membres (EM) quis’est traduite dans différents exercices de programmation conjoints : en 2011, pour le 10 ème FED réviséet, plus récemment, pour le 11 ème FED (cf. aussi CJ92).Malgré ces efforts, l’intensité et la qualité du dialogue avec le GdH ont été limitées par l’absence d’unleadership fort de la part haïtienne et des mécanismes de coordination entre bailleurs de fonds qui n’ontpas été à la hauteur des attentes des principes d’engagement dans les états fragiles, les bailleurs defonds suivant encore trop souvent leur logique propre. En outre, sur une grande partie de la période, lacoordination entre l’UE et ses partenaires a pâti d’un manque de ressources humaines au sein de laDUE, la situation ayant toutefois sensiblement évolué depuis 2012. La nouvelle instance decoordination nationale, le CAED, a clos la parenthèse du CIRH pour consacrer la reprise en main duGdH sur la coordination de l’aide intersectoriel et intra sectoriel. Mais de nombreux progrès restent àfaire. En 2014, le CAED n’était pas encore complètement fonctionnel et le MPCE peinait encore àasseoir pleinement son rôle dans les divers mécanismes de coordination. Un développement tropformel du CAED générait déjà beaucoup d’inefficacités. Au niveau de l’UE, le rôle du BON dansEvaluation de la coopération de l’UE avec la République d’Haïti 2008-2012Rapport final - Volume I - Août 2014 (Particip GmbH)