54entre les organes de l’UE dédiés à l’urgence et ceux dédies au développement à plus long terme.ECHO a continué à participer à certaines réunions d’information comme observateurs après ledémarrage des activités. Des acteurs internationaux déjà présents sur place, comme l’ONG Concernqui avait reçu un financement DIPECHO, ont pu poursuivre leur action dans la zone en s’inscrivantdans une perspective de plus long terme. (I-1012)Ceci dit, les liens établis entre actions de développement et actions d’urgence sont restés assezdéconnectés les uns des autres et des ponts n’ont pas établis de façon systématique entre les deuxdomaines. La vision commune développée entre ECHO et les autres organes de l’UE après le séismene s’est pas traduite dans l’élaboration d’un cadre conceptuel et opérationnel précis permettant d’allerau-delà du soutien à des projets individuels sur des thématiques spécifiques. Malgré le fait que lasituation de vulnérabilité en Haïti est chronique pour une grande partie de la population haïtienne, leconcept de LARD est à peine mentionné dans les documents de stratégie pays (DSP 10 ème FED et10 ème FED révisé). Les documents de projet d’ECHO intègrent de manière systématique desconsidérations sur la perspective à long terme des actions soutenues et certains documents liées auxactions de développement, comme les documents liées aux appels à proposition FSTP dans ledomaine de la sécurité alimentaire, font des références explicites au concept de LARD. Cependant,aucun document n’explique vraiment comment ce concept doit être décliné dans le contexte haïtien. Enoutre, il n’existait pas, pendant la période d’évaluation, de cadre ni d’outils commun à la DUE et àECHO permettant de suivre de façon régulière la situation en termes de vulnérabilité de la populationhaïtienne (y compris, l’évolution des différentes dimensions et facteurs sous-jacents de la vulnérabilitéet les besoins prioritaires en termes d’actions à mettre en œuvre). (I-1011)A cette situation s’est ajouté le fait que la continuité en termes de financement entre actions d’urgenceet actions de développement a persisté, certes de façon modérée. Trois facteurs ont joué un rôle à cesujet :La convergence géographique. Le gros des actions d’urgence menées par ECHO ont été liéesau séisme de 2010 et se sont par conséquent principalement concentrées dans le départementde l’Ouest et, dans une moindre mesure, les départements du Sud et du Sud Est. Les actionsde développement (p. ex. ceux financés dans le domaine de la sécurité alimentaire) se sontfocalisées avant tout sur le département du Centre, du Nord-est et, dans une moindre mesure,sur les départements du Sud et du Sud Est. (I-1012)Les thématiques couvertes par les deux types d’action. Trois thématiques principales (lagestion des risques avec le renforcement de la protection civile ; la réhabilitation de zonesurbaines ; la sécurité alimentaire) ont permis de créer des liens entre aide d’urgence et aide dedéveloppement. Mais, par exemple, les actions de développement de l’UE en Haïti ne couvrentque très peu les questions d’eau & assainissement, de santé ou de protection sociale quireprésentent une part considérable des actions d’urgence. (I-1011 et I-1012)Les procédures des instruments de financement de l’UE. Les actions de développementprennent un certain temps à être mises en place. L’utilisation d’instrument comme l’IdS n’apermis que très partiellement d’assurer une continuité entre actions d’urgence et actions dedéveloppement. (I-1013)4.10.2 CJ102 La stratégie de coopération de l’UE mise en œuvre au niveau national estcohérente avec la stratégie de coopération régionale, y compris la coopérationbinationale entre Haïti et la République DominicaineLes objectifs de la stratégie de coopération UE-Haïti convergent largement avec l’appui fourni par l’UEà l'intégration régionale et la coopération entre les pays du CARIFORUM, notamment dans le cadre dela mise en œuvre de l'APE. La stratégie de coopération au niveau national contient des composantesspécifiques ayant une forte dimension régionale (p. ex. appui au Commerce). La stratégie régionalemet quant à elle en évidence l’importance de réduire les « asymétries » entre pays de la région tout enreconnaissant la situation particulière d’Haïti. En outre, plusieurs activités mise en œuvre en Haïti ontété financées par des enveloppes régionales (p. ex. projets sociaux financés par la « stand-by facility »ou activités réalisées dans le cadre du programme « corridor nord » financé en partie par le PIRCaraïbes). (I-1021) Ceci dit, plusieurs programmes régionaux/mondiaux de l’UE (cf. stratégie dans ledomaine de la gestion des risques ou de l’environnement) ont financé des activités dans le pays qui onteu une visibilité relativement faible au niveau national et une faible implication de la DUE dans celles-ci.Les actions régionales de l’UE au niveau de l’ile d’Hispaniola ont bénéficié d’une bonne coopérationentre la DUE de la Port-au-Prince et celle de Saint Domingue. Les liens ont été particulièrement fortsdans les contextes de crise qui ont secoué Haïti, notamment suite au séisme de 2010. (I-1023)La bonne relation entre les deux délégations s’est aussi reflétée dans les efforts conjoints menées pourrapprocher Haïti et la République Dominicaine et renforcer le dialogue entre les deux pays. L’UE a ainsifortement contribué à la mise en place d’une Commission Mixte Bilatérale (CMB) en 1996 et àEvaluation de la coopération de l’UE avec la République d’Haïti 2008-2012Rapport final - Volume I - Août 2014 (Particip GmbH)
55l’élaboration puis la mise en œuvre d’une stratégie et d’un programme de coopération binationale entreles deux pays. Après une longue période d’interruption, l’UE a soutenu activement le réchauffementdes relations entre les deux pays pendant la période 2010-2011. En plus d’activités spécifiques dansles zones transfrontalières, l’UE a appuyé la structuration du dialogue entre les deux gouvernements eta cherché à renforcer ce dialogue à travers le financement d’études spécifiques permettant d’éclairerles débats portant sur des thématiques cruciales qui sous-tendent les relations entre les deux pays. (I-1022) Ceci dit, la plupart des activités à ce sujet n’était que dans leur phase de lancement en 2013. Enoutre, la situation reste caractérisée par la très forte dominance d’un des deux acteurs principaux, àsavoir le partenaire dominicain (aussi bien au niveau des gouvernements que de la représentation del’UE). Ces efforts s’inscrivent par ailleurs dans un contexte hautement politique et la mise en œuvre desactivités dans les zones frontalières fait face à de multiples obstacles liés à la réalité des dynamiqueslocales (implication des acteurs locaux, capacités des partenaires pour la mise en œuvre des activités,etc.). A cela s’ajoute une conception du projet qui repose sur une complexité procédurale peu propice àla mise en œuvre de ce type d’actions transfrontalières. (I-1022)4.10.3 CJ103 La stratégie de coopération de l’UE est cohérente avec le cadre plus général del’action extérieure de l’UE, y compris les politiques de l’UE dans le domaine duCommerce – APELa stratégie de coopération de l’UE en Haïti vise la consolidation de l’état, la croissance économique etsociale et la réduction de la vulnérabilité du pays à plusieurs niveaux (cf. QE1). Dans ce contexte, lerenforcement de la compétitivité de l’économie haïtienne et de sa capacité d’exporter et d’attraire lesinvestissements directs de l’étranger est un élément clé qui converge par ailleurs avec les objectifsglobaux de l’UE d’une meilleure intégration des pays partenaire dans l’économie mondiale. (I-1031)Le cadre partenarial établi par l’APE CARIFORUM-UE, dont Haïti fait partie depuis 2008, visejustement le renforcement des échanges commerciaux à l’intérieur de la zone Caraïbes et entre lesCaraïbes et l’UE. L’APE en question est mis en œuvre par des programmes spécifiques lancésrécemment par l’UE avec un investissement à hauteur de € 146,7 millions. Ces programmes visent lerenforcement des structures nationales dans le domaine de la règlementation et de la standardisationcommerciales et la création de coordinations régionales et instance de redevabilité réciproque(« mutual accountability »). Dans le cas particulier d’Haïti, l’APE prévoit le programme d’appui à lacoopération entre Haïti et la République Dominicaine. (I-1031)Evaluation de la coopération de l’UE avec la République d’Haïti 2008-2012Rapport final - Volume I - Août 2014 (Particip GmbH)