Rapport final : « Pour un renouveau urbain : gestion <strong>de</strong>s héritages et inégalités ».zone d’étu<strong>de</strong> la plus <strong>de</strong>nsément urbanisée et industrialisée, les réserves foncières sont quasiinexistantes. Les emprises parisiennes et étatiques sont déjà importantes : les cimetièresparisiens à Pantin et Saint-Ouen, les forts militaires (forts <strong>de</strong> l’Est, fort d’Aubervilliers..), lesHLM construits par Paris mais en banlieue (ex : les 4000 <strong>de</strong> La Courneuve)… Les élusten<strong>de</strong>nt à s’opposer à <strong>de</strong> nouvelles emprises qui bloquent les projets <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>sparcelles voisines gelés dans les Plans d’occupation <strong>de</strong>s sols (POS). Ils craignent les réservesfoncières parce qu’elles correspon<strong>de</strong>nt à une perte <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> territoire local et s’opposentassez souvent aux projets d’autoroutes qui traverseraient la banlieue mais ne la <strong>de</strong>sserviraientpas faute d’embranchement 121 .Les nouvelles <strong>de</strong>ssertes favorisent le départ d’une population attirée par les cités dortoirs,mais aussi celui <strong>de</strong>s industriels. La désindustrialisation a déjà été cause <strong>de</strong> pertes d’habitantsimportantes : au total près <strong>de</strong> 10.000 habitants dans la Plaine-Saint-Denis. Or, la questionprioritaire, dans le contexte du <strong>de</strong>sserrement industriel, reste la gestion <strong>de</strong> l’emploi industrielet commercial (Saint-Ouen, ville <strong>de</strong> 50.000 habitants compte au total 60.000 emplois). Labanlieue nord défend l’emploi industriel local et son maintien sur place qui limite lesmigrations pendulaires. C’est un choix, une position politique.Pour ces villes, les transports routiers ne sont pas un axe à privilégier. Contrairement auxvilles où l’emploi est rare ou inexistant, pour lesquelles la multiplication <strong>de</strong>s transportsroutiers rend possible une forme <strong>de</strong> développement local par l’installation <strong>de</strong> nouveauxhabitants. Dans une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> notre zone d’étu<strong>de</strong>, on prend position contre ces radiales,autoroutes, 4 voies qui immobilisent <strong>de</strong>s réserves foncières dans <strong>de</strong>s villes très <strong>de</strong>nses, où ilest difficile <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s terrains pour bâtir <strong>de</strong> l’équipement social et <strong>de</strong> l’habitat etimplanter <strong>de</strong>s espaces verts. Habitat, transports et espaces verts se trouvent ainsi connectés.Les villes ne contestent pas seulement les autoroutes à cause <strong>de</strong> leurs emprises mais aussi duchoix <strong>de</strong> leur tracé, car elles sont facteurs <strong>de</strong> nuisances sonores et <strong>de</strong> rupture urbaine.En 2002, le département compte 69 kilomètres d’autoroute, 128 kilomètres <strong>de</strong> routesnationales 122 , 250 kilomètres <strong>de</strong> routes départementales et 1400 kilomètres <strong>de</strong> routescommunales. Sept autoroutes – A1, A3, A4, A86, A104, A186 et A103 – permettent <strong>de</strong> rallierrapi<strong>de</strong>ment l’aéroport <strong>de</strong> Roissy Charles-<strong>de</strong>-Gaulle, la plate forme <strong>de</strong> Garonor, Paris-Nord II,Le Mont d’Est à Noisy-le-Grand ou la Plaine-Saint-Denis.121 Cela rappelle les premiers trains qui coupaient en <strong>de</strong>ux les villes <strong>de</strong> la banlieue sans qu’il n’y ait <strong>de</strong> garesaccessibles aux voyageurs.122 Nationales qui seront à l a charge <strong>de</strong>s départements à partir <strong>de</strong> 2007.68
Rapport final : « Pour un renouveau urbain : gestion <strong>de</strong>s héritages et inégalités ».L’autoroute A3 relie le périphérique – porte <strong>de</strong> Bagnolet – à l’aéroport Paris-Charles-<strong>de</strong>-Gaulle par l’autoroute A1. Le tracé <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>ux fois quatre voies sépare le quartier <strong>de</strong> LaNoue à Montreuil <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s Malassis à Bagnolet, pendant près <strong>de</strong> quarante ans. Lacouverture <strong>de</strong> l’A3, en cours <strong>de</strong> réalisation, les reliera <strong>de</strong> nouveau grâce à une passerelleaccessible aux piétons sur cinq cents mètre.Le tracé <strong>de</strong> l’A1, a été établi par l’Etat sans concertation avec les élus ou la population. Elle acoupé littéralement en <strong>de</strong>ux le quartier <strong>de</strong> la Plaine-Saint-Denis en 1964, participant à ladégradation du paysage et <strong>de</strong> l’habitat d’un quartier touché <strong>de</strong> plein fouet par ladésindustrialisation (voir photographie page suivante). Cette fracture n’a été réparée qu’en1998, avec la construction du Sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> France, rebaptisé il y a peu encore Sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> France-Paris 2012, qui seule a justifié la couverture <strong>de</strong> l’autoroute du Nord redonnant son unité à cetespace <strong>de</strong> sept cents hectares déjà occupé par <strong>de</strong>ux cent soixante hectares <strong>de</strong> voirie. Mais pourl’instant, l’A1 marque toujours fortement le paysage <strong>de</strong> la porte <strong>de</strong> Paris (voir photo ci<strong>de</strong>ssous),l’Etat refusant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à sa couverture, même si la communautéd’agglomération « Plaine-Commune » débute une opération <strong>de</strong> requalification <strong>de</strong> ce quartier.1968, l’A1 à la porte <strong>de</strong> Paris (AD93 : 12FiSaint-Denis26)69