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Projections - Passeurs d'images

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LES ACTEURS__ENTRETIENFiction et interprétationFondatrice du collectif d’artistes “100 transitions”, installée dans la ville de Gonesse (95) depuis 2002, plasticienneet vidéaste, Sandrine Vivier évoque en compagnie de la comédienne Elsa Hourcade les conditions de réalisation desComtes de Richmanbourg, projet développé sur deux ans et projeté dans le cadre des dernières Rencontres Nationalesde <strong>Passeurs</strong> d’Images.article paru dans <strong>Projections</strong> n°23_passeurs d’images_mars 2007Jean-Marc Génuite : Comment vous est venue l’envie de fonder leCollectif d’artistes “100 transitions” ?Sandrine Vivier : Après une résidence d’artiste que j’avais mise enplace dans la ville de Gonesse, j’ai décidé de m’y installer avec l‘ambitionde poursuivre les expériences engagées. J’avais l’impressionqu’il fallait un temps d’immersion pour mieux connaître les gens etleur situation. C’est ainsi qu’en 2002 m’est venue l’idée de créer cetteassociation.J’ai imaginé qu’il serait possible de proposer des projets qui passeraientpar des ateliers mais qui seraient des projets artistiques à partentière et ne se réduiraient pas à des films faits pour et par des banlieusards.Je reconnais que le pari était ambitieux.JMG : Le projet, “Les comtes de Richmanbourg”, émane-t-il d’uneproposition municipale, d’un souhait des habitants ou d’une initiativepersonnelle ?SV : Depuis la création de l’association, le soutien de la ville deGonesse nous a permis de développer des projets de nature diverseet d’obtenir des subventions régionales. Depuis quelque tempsnous avions le désir de réaliser une œuvre de fiction. Sans êtreexactement une commande municipale, c’est la ville de Gonessequi nous a offert l’opportunité via Arcadi, de concrétiser cette enviede tourner une fiction. Le film a été financé dans le cadre ducontrat de ville.Les comtes de RichmanbourgElsa Hourcade : Initialement intitulé “Appartement témoin”, leprojet devait s’appuyer sur l’entreprise de réhabilitation du quartierde Saint-Blin où des immeubles allaient être détruits tout au longde l’été du tournage. Nous avons conservé quelques plans de cettedémolition : images davantage d’ordre documentaire, elles viennentrythmer la narration fictionnelle. Ce contexte de démolitionnous a permis de disposer d’un appartement vide pour répéter ettourner les scènes d’intérieurs, ce qui facilita considérablementnotre tâche.JMG : Comment êtes-vous parvenues à nouer le contact avec lesjeunes interprètes du film ?EH : Parmi les adolescents présents dans le film nous en avonschoisi quelques-uns que nous connaissions pour avoir déjà travailléavec eux. Nous pensions qu’ils seraient capables d’entraîner ceuxqui, au départ, nous auraient rejoints un peu par hasard, poussés parl’envie de voir ce que l’on faisait, comme ce fut le cas d’un groupe dejeunes rappeurs.Au départ, ils sont venus dans l’atelier uniquement pour composerla bande-son du film. Il n’était pas question pour eux d’apparaître àl’image, encore moins de prendre part aux improvisations.Pourtant, en sympathisant avec eux, Hafid, le plus âgé des garçons,a fini par les pousser à s’impliquer plus fortement dans le projet.JMG : Votre film ne semble pas posséder de véritable scénario etsuscite davantage l’impression de se trouver face à une forme cinématographiqueanimée par l’envie de développer desidées, de tirer des fils narratifs. La réalisation s’appuie-t-ellesur un scénario écrit avant, pendant letournage ? Comment se sont déroulées les phasesd’écritures ? Les adolescents y ont-ils pris part ?EH : Sandrine a tenu à m’associer à l’écriture du filmen tant que comédienne ayant par ailleurs dirigé desacteurs. Ainsi que Brahim Saai animateur du Servicejeunesse de la ville de Gonesse au moment du tournagequi incarne le personnage de l’animateur dans lefilm et travaille régulièrement en résidence d’artiste.Nous avons commencé par concevoir des ateliersd’improvisations pour développer quelques thèmes,mais surtout pour apprécier la position de chacunface au jeu d’acteur.Ces séances d’improvisations ont débouché sur devéritables surprises, des scènes et des situations clefsauxquelles on ne s’attendait absolument pas. Elles ontnourri la rédaction d’un premier canevas scénaristiquedont la trame conservait la confrontation entre deux102 / projections actions cinéma / audiovisuel

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