ENJEUX__PERSPECTIVESFenêtre sur cours...Enfant ou adulte, en classe ou non, chacun peut se former à l’analyse des images ou aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel.Le CNC et le ministère de l’Éducation nationale sont les fers de lance de l’apprentissage ou de la sensibilisation à cespratiques artistiques. Information, réflexion et explications sur les dispositifs actuels.© Marc Laverlochere / KYRNÉA InternationalLa Politique fédérative du CNCMonique Barbaroux, directrice adjointe du Centre national de la cinématographiearticle paru dans Cinéville n°8_février 2002Depuis le plan d’éducation artistique, nous sommes passésd’actions de sensibilisation à des actions d’éducation.Quel est votre rôle dans ce dispositif ?Monique Barbaroux : Le plan Lang-Tasca nous aide à renforceret étendre les dispositifs existants, écoles, collèges et lycéesau cinéma. Il nous permet aussi de mieux travailler avec l’Éducationnationale dans le cadre des pôles régionaux d’éducationet de formation au cinéma, à l’audiovisuel et au multimédia.Enfin, et c’est le dernier volet du plan, nous travaillons avecdes professionnels dans le cadre des classes à PAC* à dominantecinéma. Nous agissons pour la formation et la sensibilisationdes professionnels intervenant dans le cadre pédagogique.De nombreux professionnels travaillent déjà dans lesIUFM, nous voulons renforcer cette formation des enseignants.Pouvez-vous expliquer le projet du 51 rue de Bercy ?M. B. : Le 51 rue de Bercy regroupera les énergies de laCinémathèque-Musée du cinéma, de la bibliothèque du Film etde l’Image, ainsi qu’une partie du Service des Archives du Filmdu CNC qui permettra la consultation des films du dépôt légal.Ce projet permettra de valoriser le patrimoine filmique ou non.Mais surtout, il constituera bientôt un pôle national de référencepour l’éducation au cinéma dans lequel les enseignants pourrontvenir chercher des outils pédagogiques. Il s’agira de permettreune mise en réseau des connaissances autour du cinéma et del’audiovisuel qui deviendra un fonds d’outils pédagogiques à destinationdes enseignants et des élèves. Le “51” travaillera ensynergie avec les pôles régionaux. Le lieu ouvrira le dernier trimestre2003 avec 4 salles, une médiathèque et une vidéothèque.Les crédits centraux affectés à l’éducation à l’image semontent à 120 000 euros, soit 10 fois moins que ceuxaffectés à Bercy. Cela signifie que vous comptez sur denombreux partenariats pour répondre à cette politiqueambitieuse ?M. B. : Ces crédits sont des mesures nouvelles qui nousétaient nécessaires pour ouvrir Bercy. Il s’agit de moyens supplémentairesaffectés aux institutions qui s’y installeront. Ilsseront reconduits pendant 2 ans à 2 ans et demi. Mais nousavons aussi des crédits supplémentaires pour les dispositifsscolaires. Ce sont des crédits incitatifs qui accompagnent desconventions de développement cinéma que nous passonsavec les villes, les départements et les régions. Il faut tenircompte des crédits déconcentrés gérés par les DRAC, qui nesont pas comptabilisés dans ce cadre.64 / projections actions cinéma / audiovisuel
ENJEUX__PERSPECTIVESDes associations coordonnent les dispositifs sur le terrain,quelles sont-elles, quelles sont leurs missions ?M. B. : Nous travaillons avec la Fédération des CinémasFrançais, l’Association Française des Cinémas d’Art et Essai,le groupement National des Cinémas de Recherche, l’ARP,l’Agence pour le Développement régional du Cinéma, Lesenfants de cinéma, etc. Ces associations nous permettent demobiliser des militants et des professionnels. Ce sont nosrelais, ils ont plus de souplesse de réaction que les administrations.Nous avons besoin de professionnels qui ont unelongue expérience en matière de transmission. Nous les missionnonspour cela et les aidons au titre de leur fonctionnement.Quelles sont vos priorités en matière d’aménagement duterritoire ?M. B. : Nous nous appuyons en la matière sur les réseaux desalles qui permettent un aller et retour des films avec l’école.Nous aidons également “un été au ciné” en subventionnantau fonctionnement, l’association Kyrnéa. Cela nous permetd’aller là où les cinémas n’existent pas. Nous apportons enfinune aide au titre de l’exploitation sélective (fonds de soutien)au cinéma itinérant.Pour que l’accès aux œuvres les plus exigeantes soit optimal,il faut sans doute favoriser le développement de tousles supports et canaux qui permettent cette diffusion,quels sont vos objectifs en la matière ?M. B. : C’est effectivement un réel souci. Nous soutenons lapolitique de la 5e et nous appuyons sur les chaînes locales deFrance 3. Nous pouvons à cet effet soutenir des initiativesrégionales qui approcheront France 3 ou TV Press. Mais nousn’aidons pas au développement des médias, ce n’est pas denotre ressort. Nous sommes là pour intervenir en matière decontenus de programmes.L’Europe est-elle une préoccupation en matière d’éducationà l’image ?M. B. : Bien sûr, l’Europe doit traverser ce champ. Ellele fait déjà à travers nos opérateurs comme l’Institut LouisLumière ou la Cinémathèque de Toulouse. Nous pouvonsaussi agir au niveau des programmes quand nous signonsdes accords de co-production avec d’autres pays européens.Dans ces programmes, il peut y avoir des volets éducation.Il est certain que nous devons explorer davantage les créditsdu Plan Média (Commission Européenne). Même si ce planconcerne surtout les accords de soutien à la distribution,cela passe forcément par un soutien à des programmes. Etsi les accords bilatéraux existent, les liens entre les opérateursde l’Europe se font aussi en dehors, mais de manièremoins formelle.* Projet artistique et culturelPROPOS RECUEILLIS PAR ANNE TIKHONOFFLa Direction de l’action culturelle et territorialedu Centre national de la cinématographieinitie plusieurs opérations d’éducation à l’image.■ ÉCOLE,COLLÈGE,LYCÉE AU CINÉMADans le cadre scolaire et selon différents niveaux, plusieurs actionsd’éducation à l’image sont menées dans les écoles, collèges etlycées.Accompagnés de leur enseignant, des élèves assistent à desprojections dans une salle de cinéma partenaire, selon un tarifpréférentiel.Le nombre de projections varie selon le type d’établissement, maisen moyenne les élèves voient trois films au minimum par an, avecun choix privilégiant les films classés “art et essai”.Chaque film est accompagné d’un dossier pédagogique à l’usagede l’enseignant présentant les différents aspects du film ; chaqueélève repart avec une fiche, mémoire de ce qu’il a vu. Par ailleurs,des formations spécifiques à l’attention des enseignantsparticipant à ces opérations sont organisées sur des thèmes liés àl’image et au cinéma ou sur les films choisis pour les projections.Pour “École et cinéma”, s’adresser à l’association Les enfants de cinéma- 2, rue de Turenne 75004 Paris / 01 40 29 09 99Pour “Collège au cinéma” et “Lycéens au cinéma”, s’adresser au Servicede l’action territoriale du C.N.C. / 01 44 34 38 24 / www.cnc.frEn région, s’adresser à la coordination départementale, régionale ouà la DRAC■ LES CLASSES L3Les enseignements obligatoires cinéma et audiovisuel présentsdans les lycées. Cet enseignement est proposé aux lycéens desséries littéraires, sanctionné par une épreuve cinéma etaudiovisuel au baccalauréat. Les élèves de cet enseignementdoivent acquérir, par la pratique et la théorie, une culturecinématographique et une approche critique de l’image animée.Service de l’action territoriale du C.N.C. / 01 44 34 38 24 / www.cnc.fr/ En région, s’adresser à la DRAC pour les partenaires professionnelset au Rectorat pour les établissements scolaires■ UN ÉTÉ AU CINÉ/CINÉVILLECe dispositif à vocation culturelle et sociale, dont le temps fort estl’été, s’adresse aux publics ayant un accès limité aux pratiquescinématographiques. Il propose de pallier une faible offrecinématographique dans les quartiers par la mise en place d’unepolitique tarifaire, de séances spéciales, d’ateliers de pratiques, deséances de cinéma en plein-air et de session de formation ou desensibilisation à l’action culturelle cinématographique.Kyrnéa international - 11, rue Gambetta 93500 Pantin / 01 48 43 80 78/ www.etecine.kyrnea.com■ PÔLES RÉGIONAUX D’ÉDUCATION ET DE FORMATION AU CINÉMA, ÀL’AUDIOVISUEL ET AU MULTIMÉDIADans le domaine de l’éducation à l’image, le CNC initie, ens’appuyant sur des structures existantes, des centres deressources et d’informations régionales pour tous les acteurs del’éducation à l’image. À terme, ces pôles régionaux se regrouperontpour la constitution d’un réseau national, avec un pôle par région,voire deux dans les régions étendues.L’action de ces pôles s’ordonne autour de deux axes principaux :l’information et la documentation sur les ressources ; ledéveloppement et la coordination d’actions de sensibilisation,d’éducation et de formation en direction des différents publics.Consulter le site www.crac.asso.fr/image, outil internet des pôles, pourles adresses des structures en charge de ces pôles régionaux.actions cinéma / audiovisuel projections / 65