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Projections - Passeurs d'images

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LES PUBLICS__ENTRETIENLanternes magiquespour enfants hospitalisésÀ l’hôpital pour enfants de Saint-Denis de la Réunion, le cinéma et l’audiovisuel sont entrés par la grande porte. Unecollaboration dynamique entre Françoise Kersebet (conseillère pour le cinéma de la Drac) et Camille Touzé (associationd’éducation à l’image, La lanterne magique) a permis d’offrir toute l’année aux enfants de nombreuses propositions(séances en salles, dont L’île de Black Mor avec Jean-François Laguionie, au festival “Cinémarmaille”, en plein air avecdes dessins animés de Miyazaki ou de Chaplin, ateliers vidéo et photo). Pour couronner le tout, les enfants vont créerune décoration permanente sur le thème du cinéma dans une partie rénovée de l’hôpital.article paru dans <strong>Projections</strong> n°16_proche très proche_juillet 2005Malle cinématographique © La lanterne magiqueComme tous les projets cohérents d’éducation à l’image, letravail de La lanterne magique est inscrit dans le temps. Lespremiers ateliers de sensibilisation ont débuté en décembre2003 avec “La Malle cinématographique”. “Cet outil a pourobjectif d’expliquer la naissance du cinéma en partant desombres chinoises pour aller jusqu’à la projection d’un dessinanimé en Super 8. La “Malle” contient une vraie lanternemagique et des reproductions de différents jouets optiques du19 e siècle. En finalité, les enfants fabriquent une roue magiquequi permet de comprendre le fonctionnement de l’imageanimée”, explique Camille Touzé.Après avoir organisé une “Malle” par trimestre et des jeuxautour de la vidéo, l’association propose une découverte desombres chinoises et des courts métrages de Buster Keaton. En2005, les actions sont intégrées au dispositif cinéville. PourFrançoise Kersebet, ce travail avec l’hôpital est symboliqued’une “logique progressive et respectueuse de l’existant. Nousconstruisons une dynamique d’éducation à l’image à partir duterrain, et avec des professionnels. Nous utilisons cinévillecomme un outil d’aménagement du territoire et de travailavec le public. Mon souci est la cohérence de l’action globaleet de l’action menée sur chaque site à partir d’un lieu”.Réflexion similaire pour Camille Touzé qui évoque “une tentatived’immersion régulière à l’hôpital” et qui affirme lavolonté “de faire une éducation à l’image “de terrain” en lienavec les difficultés de chacun”.Rien n’aurait pu se faire non plus sans “une équipe dynamiqued’éducatrices qui ont facilité notre approche”, reconnaîtCamille Touzé. Ce partenariat de qualité devrait se développerpar la mise en place d’une formation pour le personnel del’hôpital : sensibilisation à l’éducation à l’image, compréhensionde la différence entre animateur et professionnel, entreactivité occupationnelle et atelier de création, initiation à lavidéo. Le projet a créé des envies et la formation est devenueindispensable, surtout depuis que, grâce à l’opération “piècesjaunes”, le service éducatif s’est équipé en vidéo numérique.Il faut dépasser “l’utilisation “témoignage” de la caméra pourqu’elle devienne un outil d’activité. L’objectif est de rendre lepersonnel indépendant et créatif à partir du matériel présentà l’hôpital”, précise Camille Touzé.Les enfants de l’hôpital viennent de toute la zone de l’Océanindien (Comores, Madagascar) et de tous les coins de l’île. Laprincipale difficulté est visiblement liée aux caractéristiquesdu public. Comme l’explique Camille : “ils sont toujours enmouvement entre les soins et la salle d’activités. Un enfant adu mal à suivre une activité en entier. Par ailleurs, le public estdisparate au niveau de l’âge, de 3 à 17 ans. C’est très déstabilisant.Ce contexte oblige à remettre en cause son mode defonctionnement et met en relief la nécessité du moment présentdans les activités proposées”. À cela, s’ajoute la rotation“donnant, par instants, la sensation de donner des coupsd’épée dans l’eau”. Il y a aussi les rencontres dont se souvientCamille : “La gentillesse de Laguionie a permis un momentd’une grande simplicité malgré la timidité des enfants”.Dans cette île éloignée de l’hexagone, où le relief sépare aussiles 22 communes entre elles, ce travail réalisé à l’hôpital estexemplaire car il permet d’imaginer, à partir d’un lieu, undéveloppement avec les structures environnantes et une véritabledynamique de partenariat avec les collectivités locales. Ilmet en valeur la nécessité pour tous d’adhérer à un travail defond et de soutenir ces actions de proximité à taille humainequi font, en premier lieu, le bonheur des enfants hospitalisés.FRANÇOIS CAMPANAactions cinéma / audiovisuel projections / 55

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