11.07.2015 Views

Projections - Passeurs d'images

Projections - Passeurs d'images

Projections - Passeurs d'images

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

NOUVELLES PRATIQUES__RÉFLEXIONLes choses en sont arrivées à un point tel qu’en avril, l’idée d’undébat entre candidats sur Internet a tenu quelques jours. Une suggestionde François Bayrou, adoptée ensuite par Jean-Marie Le Penet Ségolène Royal, mais rejetée par Nicolas Sarkozy.Dans ce contexte, il était peut-être logique que la chose politiqueinvestisse un autre espace : l’univers virtuel persistant Second Life.Le FN y a ouvert un bureau virtuel en décembre 2006. Virtuel, certes,mais le lieu a quand même été taggué par des anti-frontisteshuit jours après !Quelques mois plus tard, un militant du Front National de laJeunesse de Moselle créait un comité de soutien à Jean-Marie LePen. Et en janvier 2007, des militants socialistes ouvraient le748ème comité local de soutien à Ségolène Royal dans Second Life.Enfin, une association de soutien à Nicolas Sarkozy a fini par franchirle pas. Dans tous les cas, l’opération de communication politiqueest évidente, et concerne une part infime de l’électorat. SecondLife ne compte que 25 000 participants français. Il n’empêche queces espaces ont été aménagés en lieu de débat. Des émissions detélé impliquant tel ou tel candidat y ont même été diffusées endirect, par la grâce des flux ADSL.Il reste que ces nouveaux modes d’expression de citoyenneté ne serésument pas, loin de là, à la dernière campagne. Second Life, justement,a été utilisé par l’association de quartier parisienneAccomplir, à propos de la future reconstruction du Forum desHalles. Les riverains, en désaccord sur le volet “jardin” du projetretenu, celui de l’architecte David Mangin, ont décidé de relancer ledébat. Du 5 avril au 1er juin 2007, les participants de Second Lifeétaient invités à réaliser une maquette au 1/10e, basé sur le vraicahier des charges, de leurs projets de jardins. Ceux retenus serontsoumis à la mairie de Paris.Une initiative ponctuelle, limitée, mais qui en dit pas mal sur lespossibilités d’expression qu’offre la Toile. Laquelle a justement pourintérêt de faciliter ce genre, très circonscrit, d’accès de mobilisation.Mais il existe des espaces plus pérennes. Comme ceux apparus suiteaux émeutes des banlieues en novembre-décembre 2005.Le plus connu a été ouvert par un rédacteur du magazine suisseL’Hebdo. C’est le BondyBlog. Au départ, des journalistes envoyés surplace y racontent au jour le jour, de l’intérieur, ce qui se passe. Maisles contacts se nouent avec les habitants, notamment les jeunes. Aubout de trois mois, les journalistes suisses repartent, mais laissentles clefs du blog. Ce sont aujourd’hui des jeunes de Seine-Saint-Denis qui animent le BondyBlog. Celui-ci est désormais hébergédans les pages de Yahoo! France Actualités.Il n’est pas le seul à chroniquer la banlieue : depuis mars 2006,deux habitants de la Cité des 3000 d’Aulnay-sous-Bois alimentent leblog Made in Aulnay de leur quotidien. Plus formel,Ma6Tvachanger.fr est un “webdo” qui s’adresse aux jeunes. Moinsinteractif qu’un blog, il se veut néanmoins un support d’expressionde la jeunesse des banlieues. Il les fait parler, raconter des histoiresvécues, les fait s’exprimer sur des questions d’actualités, les incite àaller voter, etc.L’idée derrière ces diverses initiatives étant de faire le travail que neferaient pas les médias traditionnels. Tout le monde devient journaliste,tout le monde devient reporter, tout le monde a un avis, peutl’exprimer, le témoignage vécu valant bien une analyse de AlainDuhamel. Une ambition de jouer les médias alternatifs souventrésumé par la formule de “journalisme citoyen”.C’est sur ce créneau que s’est lancé un site éditorial commeAgoraVox. Créé par une société de veille économique, Cybion, le sitecompte aujourd’hui plusieurs centaines de contributeurs. Tout lemonde peut participer, simples particuliers, professionnels, associations,acteurs politiques… Le contenu ? Actualités, analyses, tribunespartisanes, polémiques… Tout y passe, à cette condition que lestextes sont soumis à une validation du comité de rédaction.Une autre approche consiste à appliquer au journalisme le fonctionnementdit “wiki”. Sur le modèle de l’encyclopédie collaborative enligne Wikipedia, un article publié peut ensuite être amendé, corrigé,complété par autant d’autres internautes qui ont des éléments àapporter au texte. Cela donne le site Wikinews. Au final, chaque articleest le résultat commun de multiples interventions, mais quitente d’intégrer divers points de vue. Avec ce que cela suppose dedébat, de désaccords et de conflits. Bref, de pratique de citoyenneté.ARNAUD DEVILLARD162 / projections actions cinéma / audiovisuel

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!