DROITS__POUR VOUS AIDERL’interprète et ses droitsÀ l’heure du développement du multimédia où chaque ordinateur peut copier ou diffuser des images ou des sons, il semblenécessaire de préciser que les artistes interprètes ont aussi des droits qui doivent être respectés.article paru dans <strong>Projections</strong> n°3_musique et cinéma_janvier 2003Depuis Beaumarchais, de très nombreusesréglementations ont été mises en place dansle domaine artistique pour protéger lesauteurs et les créateurs, puis les producteurs.Pour les artistes interprètes, la protection deleur travail n’existe que depuis la loi du 3 juillet1985. Cette loi a conféré à l’artiste interprètedes droits voisins du droit d’auteur. Ilsse déclinent de trois manières :- Un droit exclusif d’autoriser ou d’interdirela fixation, la reproduction et l’exploitation deces prestations, moyennant une rémunérationsoit proportionnelle soit forfaitaire.- Un droit à rémunération pour les exceptionsprévues par la loi au droit d’autoriser oud’interdire. Ces exceptions qualifiées de“licence légale” regroupent la rémunérationéquitable et la rémunération pour copie privéesonore et audiovisuelle (voir encadré).- Un droit moral inaliénable, au terme duqueldoivent être cités le nom et la qualité de l’artisteinterprète (sur les génériques, sur lesboîtiers de CD, de vidéo, etc.) et son interprétationrespectée.Le droit moral est imprescriptible et transmissibleaux héritiers. Les droits “exclusif”et“à rémunération” s’exercent pour 50 ans àcompter de la première interprétation.Tous ces droits sont gérés par l’ADAMI(société civile pour l’Administration desDroits des Artistes et des MusiciensInterprètes). Ils permettent aux interprètesde rester maîtres de leur image et de leur travail,mais aussi, de percevoir une rémunérationquand on utilise leur interprétation à desfins publiques ou commerciales.Dans le cadre d’ateliers, il est nécessaire des’enquérir d’une autorisation avant de copierdes musiques ou des images (voir Cinévillen° 10). Lorsque l’on en fait la demande etpuisqu’il s’agit d’une utilisation non-commerciale,cette autorisation peut être accompagnéed’une exonération des droits à payer.Pour respecter cette réglementation, il estobligatoire d’indiquer au générique desfilms, non seulement les indications concernantles musiques ou les images utilisées,mais aussi les noms, prénoms et qualitésdes interprètes du film. Ces indicationsseraient très utiles si, pour une raison ouLa rémunération équitable rémunère la radiodiffusion des phonogrammes à la radio, à la télévision etsur le câble en simultané, ainsi que la sonorisation des lieux publics (discothèque, magasins, lieuxculturels, etc.) qui ne sont pas soumis à autorisation préalable.La rémunération pour copie privée sonore et audiovisuelle permet au public de librement réaliser, pourson usage personnel, des copies des phonogrammes de vidéogrammes et d’émissions de radio et detélévision sur des supports vierges d’enregistrement (numériques ou analogiques). En contrepartie,les fabricants et les importateurs de ces supports paient une redevance.ADAMI 14/16 rue Ballu 75009 Paris - Tél : 01 44 63 10 00 - www.adami.frFatou N'Diaye © adamipour une autre, le film s’engageait dans unprocessus de diffusion.Concernant les participants “comédiens”,aucune demande ne doit être faite directementà l’ADAMI. Il est admis que ceux quiparticipent le font de leur plein gré (voir<strong>Projections</strong> n°2). Ce sont les artistes qui choisissentd’adhérer à cette société civile (dans lamesure où ils souhaitent s’engager dans unprocessus professionnel).Comme toutes les sociétés civiles, l’ADAMIconsacre à l’action culturelle une part importantede son budget (25% de la copie privéeaudiovisuelle et sonore et 100% des sommesirrépartissables). La formation professionnelledes artistes et le spectacle vivant en sont lesprincipaux bénéficiaires, mais le champ d’interventionest maintenant élargi à d’autressecteurs dont les courts métrages de fiction.Les projets doivent répondre à des critèresprofessionnels, dont la rémunération descomédiens.FRC140 / projections actions cinéma / audiovisuel
DROITS__TEXTES ET CONTEXTESRésidence, artisteet autres concepts !!!Depuis de nombreuses années, nous assistons à un développement des sigles et autres labels permettant de classifier, denommer ou de clarifier le rôle des structures culturelles, leurs actions et les personnes impliquées. C’est le cas du vocable“résidence”. Mais, indique-t-il un processus de création ou de financement ? Si l’on y rajoute le terme “artistique”, devientilun label, un sigle ou une simple référence ? Et lorsque l’on y accole le troisième terme, “intermittence”, la lecture devientincertaine et de plus en plus conceptuelle : artiste intermittent en résidence !!!??? : Quelles réalités ?article paru dans <strong>Projections</strong> n°22_portraits d’artiste_décembre 2006LES IMAGES DES RÉSIDENCESQu’est-ce qu’une résidence ? Le dictionnaire indique qu’unerésidence est un lieu où l’on habite. Il donne aussi la notionde groupe d’habitations d’un certain luxe. Ne parle-t-on pas dequartiers résidentiels ? On pourrait aussi se référer aux résidencesd’hiver ou d’été des rois qui changeaient de lieu enfonction des saisons, ce qui nous ramène à l’idée de vacancessi l’on pense aux résidences contemporaines de nos chefsd’État. Le terme même donne une indication temporelle, quilaisserait croire que l’on peut y rester un temps assez long.Largement utilisé de nos jours, le terme “Résidences pourpersonnes âgées” donne aussi cette impression temporelle,mais elle rajoute l‘idée de lieu où les personnes sont encadrées,accompagnées, et où il est aussi bien tard pour provoquerla société. Une fois que tout cela a été dit, rien n’a été ditou défini en termes d’activités. Toutes ces définitions laissentquand même à penser que les résidences sont plus prochesdes classes sociales élevées, si ce n’est des gouvernants que dumonde ouvrier ! Est-ce une bonne chose d’assimiler la réalitédu travail des artistes à la notion de résidence ?PETITE HISTOIRED’une certaine manière, Molière était en résidence chezMonsieur le frère du Roi ou à Versailles. Il était logé et nourri,payé pour ses activités et ses spectacles. Il avait le temps et leslocaux pour écrire et créer, faire l’animation et les délices desaristocrates ! Le type même de l’artiste dont on va accepter lesécarts de langage ou de pensée et à qui l’on va donner, enéchange, protections et moyens ! Le terme de résidence a toujoursexisté, dans les milieux culturels contemporains commedans l’histoire, si l’on prend pour exemple, la musique, les artsplastiques ou la littérature (cf. : La Villa Médicis à Rome). LeMinistère de la culture a développé à partir de 1981 la notionde résidences d’écriture (et de bourse avec le CNL) qui vont seréaliser dans les Centres de Rencontres, puis dans les bibliothèques.C’est la danse contemporaine qui va amener les premièresdéfinitions institutionnelles. Pour des raisons historiques,elle ne bénéficie pas de la même structuration en salleset lieux de diffusion que le théâtre. Les compagnies chorégraphiquesvont donc se retrouver en Résidence dans les lieux decréation et de diffusion (dont les scènes nationales). Ce n’estque dans les années quatre-vingt que sont développées lesrésidences pour les artistes du spectacle vivant. Les résidencesd’écritures se sont étendues aux scénarii, et actuellement larésidence d’artistes semble être la panacée, dans tous lesdomaines.On peut penser que cette notion coïncide avec le développementde l’intermittence. Les artistes ne sont plus obligatoirementsalariés permanents des structures. Ils sont nombreuxet les financements sont en baisse. Chacun essaye de trouverles moyens de s’implanter pour se rapprocher des collectivitésterritoriales (de leurs locaux et de leurs financements). Pourbeaucoup d’artistes, c’est l’assurance d’une certaine stabilité etsurtout, pour certains, la possibilité d’engager une véritablerelation avec les populations qui aboutira à des créations, avecou au milieu de ce “public”.Il est ainsi est devenu nécessaire avec le temps de nommer laprésence d’un artiste dans une ville ou dans une structure, quiy reste pour un temps précis, et qui fait non seulement un travailpersonnel de création, mais aussi toute une batterie d’actions: éducation, animation, formation, événement, sensibilisation,etc. un autre nom pour l’action culturelle en quelque sorte !ET POUR LES IMAGES ?Les exemples de résidences sont encore aujourd’hui très limitésdans le domaine des images. On peut en trouver dans lesEspaces culturels multimédias (ECM). Des réalisateurs travaillantsur une ville (Anne Philipe à Saint-Denis) ou des compagniescomme Komplex Kapharnaum proposent des actionspassionnantes où se mélangent arts de la rue et vidéo autourde la mémoire des villes et des habitants (ex. à Villeurbanne).Contrairement aux arts plastiques, au spectacle vivant ou àl’écriture, le cinéma ou l’audiovisuel ne bénéficient pas encored’assez de lieux permettant ces résidences (types ateliers d’artistes,salles de spectacles ou bibliothèques).Depuis 1998, le Centre des écritures cinématographiques(CECI) du Centre de rencontre du Moulin d’Andé (dansl’Eure) est devenu un lieu permanent de réflexion sur les écrituresde cinéma (résidence, concours, formations, etc.). C’estencore aujourd’hui un des seuls centres de rencontres quis’intéresse aux images avec l’Abbaye royale de Fontevraud(Maine et Loire) qui travaille plus particulièrement sur le multimédiaet les images du Patrimoine.NOUVELLES DÉFINITIONSEn janvier 2006*, le Ministre de la culture signe une circulairequi va permettre aux Préfets, comme aux Directionsrégionales des affaires culturelles, de pouvoir répondre à laquestion que nombre de partenaires se posent : qu’est-cequ’une résidence d’artistes ?Ce premier texte sur le sujet a le mérite de poser d’emblée laquestion des différences de situation : “la grande diversité desactions cinéma / audiovisuel projections / 141