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HISTOIRE__CARNET DE LA TOURNÉEAlpes) avait joué la carte dela détente en programmantles films l’après-midi aubord du lac de Paladru,avant de proposer untemps très riche autour ducinéma : cours passionnantsur la vie d’un film de A à Z(de l’écriture, à la productionet à l’exploitation…), etsurtout séance magiquedevant cent personnes enprésence du réalisateurprofessionnel Eric Jameuxvenu présenter son courtmétrage Faux contact.Port de Bouc (Provence-Alpes-Côte d’Azur),ultime étape. Soleil, sourires au centre socialJacques Brel avec -cerise sur le gâteau- la piscineà l’hôtel, très chic et reposant. Un grouped’enfants nous a présenté son projet decinéma expérimental. Avec leurs mots justeset leur spontanéité, ils auraient pu faire partiede la tournée nationale… Nous étions trèsattendus depuis plusieurs jours. Pendant lerepas rassemblant enfants et parents duquartier autour d’un célèbre apéritif anisé,nos jeunes accueillants présentèrent le spectacleconçu en l’honneur de la tournée. Deschorégraphies, des gâteaux au chocolat ponctuésd’éclats de rire… On ne pouvait rêverplus rafraîchissante fin à cette histoired’amour estivale avec le cinéma…LE COURT-MÉTRAGE, PARI TENULe groupe, jamais au complet, a cependantréussi à écrire un scénario en quatre jours,courant juin. Mais les dissensions avéréessur le contenu ont fragilisé la tournée. MatyasCophy, le réalisateur, a dû régulièrementremotiver tout le monde autour de ce projetqui demandait un investissement importanten temps, en patience, bref, une aventurefatigante. Entre deux séances de projection,les trajets en bus (souvent exploités pour certainesscènes), les repas, les animations prévuespar nos accueillants, les coups de gueuleet les fous rires (un coup de chapeau au passagepour la précieuse collaboration de Guy,notre chauffeur, qui a tenu son rôle de rasta àla perfection) tous les plans ont néanmoins© KYRNÉA / Gaëlle Lambertété mis en boîte. Le résultat final est attenduavec impatience : montage, fin août avec troisjeunes volontaires.© KYRNÉA / Gaëlle LambertLA VIE DE GROUPE, OU COMMENTCONCILIER LES DIVERGENCESCette année, le groupe des quatorze participantsa été plus difficile à constituer et saconstance inégale. Après deux week-ends derencontres en juin pour l’écriture d’un scénario,trois des jeunes ont fait faux bond pourdes raisons plus ou moins justifiées. Desremplaçants ont dû être trouvés mais ilsn’avaient pas mis leur signature au bas duscénario et pas rencontré les autres avant ledépart de la tournée. Pas terrible pour lacohésion du groupe ! L’hémorragie a continuéaprès la première étape à Bagnolet oùdeux autres adolescents ont à leur tourdéclaré forfait, sans doute surpris (bien queprévenus) par le déroulement de la soirée oùpeu de place leur avait été laissée.Finalement, ce sont douze jeunes qui ontfinalement pris le départ de l’aventure. Agésde 14 à 24 ans, ils formaient un groupe àl’équilibre intéressant mais parfois peu facileà gérer.En raison de cette situation et des caractèrestranchés de certains, le groupe a été moinssoudé que l’an passé. Il a fallu sans cesse rappelerles règles du jeu, revenir aux raisons deleur présence et leur rappeler la chance qu’ilsavaient de participer à un moment unique.Les tensions ont été nombreuses, pas toujoursbien réglées par une équipe d’encadrementfatiguée ! Les conditions de participationdes jeunes sont sans doute à affiner pourune éventuelle troisième édition afin d’offrirce beau projet à des jeunes extrêmementmotivés. C’est en effet une condition sine quanon à la réussite de la tournée, vu le programmetrès chargé, très fatiguant, la monotoniedes séances, le quasi-professionnalismequi leur est demandé pour répondre sanscesse aux mêmes questions. Mais chacunreconnaît que ce périple lui aura été utile etque de très bons souvenirs y seront associés.Priscillia, 15 ans, une des deux filles dugroupe, est ravie : “j’ai été très surprise devoir combien mon film plaisait, recevoir cescompliments, même signer des autographes( ! ) et puis, j’ai surtout appris à prendre laparole en public”. Florent avoue : “il y a eudes moments difficiles, mais en y réfléchissant,je suis super content de cette expérience,j’ai dû apprendre la vie en groupe,accepter les critiques, considérer chaquequestion avec le même intérêt, y compris cellesposées par de jeunes enfants”.Comme dans toute aventure humaine, on nesaurait se garder des aléas. Une fois les tensionset la fatigue oubliées, il ne restera sansdoute de ce projet que le meilleur. Et c’est l’essentiel.Que vive la tournée d’un été au cinépour ses participants, pour les quartiers, pourle réseau, et aussi hors de lui.GAËLLE LAMBERTactions cinéma / audiovisuel projections / 15