HISTOIRE__ENQUÊTEALSACECela pourrait exclure les salles du dispositif "un été au ciné".AQUITAINECela pourrait créer un manque pour les petites salles notammentcelles du milieu rural, ainsi que pour les centres sociauxdes grandes villes.AUVERGNETotalement contre, car cela remettrait en cause beaucoup dechoses, chez les jeunes comme les exploitants, (surtout les pluspetits) et c'est un des piliers d'"un été au ciné".BOURGOGNEContre. Cela compliquerait vraiment la tâche et pourrait menacerl'opération dans ses 4 volets complémentaires.BRETAGNECela rendrait le travail plus difficile avec certaines villes.CENTRECela mécontenterait certains exploitants. Mais on pourrait travaillerdavantage qualitativement.CHAMPAGNE-ARDENNECe serait dommage qu’il n’y en ait plus du tout, mais si c'estcompensé par autre chose pourquoi pas.FRANCHE-COMTÉCela pourrait mettre en danger l'opération.ILE DE FRANCECela enlèverait ce coup de main aux cinémas, mais qui n'est pastoujours probant.LANGUEDOC-ROUSSILLONUn volet de l'opération qui disparaît,, entraînerait une déstabilisationde l'opération dans son ensemble. Il faut que les contremarquescontinuent à exister et qu'elles puissent être utiliséestoute l'année sur des évènements précis, des séances spéciales,festivals...LIMOUSINIl n'y aurait peut être plus “un été au ciné” !… C'est une politiquequi devrait être menée toute l'année.illimité UGC et Pass ont fait coulerbeaucoup d’encre depuis unan. Leur succès est indéniable -300 000 cartes vendues - et leurpopularité réelle. Rendent-ellesintenables toute autre formed’incitation tarifaire à la fréquentation?Roger Diamantis, tempère “Lescartes m’obligent surtout à décalerma programmation pour proposerdes films qu’on ne trouvepas en multiplexes. La concurrenceest grande sur nos films ànous, salles art et essai. En termetarifaire, nous ne pouvons passuivre car les grandes salles serattrapent sur le nombre d’entréesce qui nous est impossible.Mais à Paris en tout cas, les gensne sont pas prêts à perdre deuxheures de leur vie pour bénéficierde prix avantageux. Le tarifne fait pas tout. Dans notre salle,nous avons remarqué que lamoyenne de nos prix était de40 F ce qui signifie que l’on récupèreune partie de clientèle quine veut pas prendre de carte etqui vient chez nous pour l’atmosphère,aujourd’hui perdue dansles salles que je qualifie de ClubMed où on pratique le zappingavant d’entrer. Donc, nous résistons,mais grâce aux pouvoirspublics, sans eux, nous serionsmorts… A eux d'affirmer cechoix politique.” Mais RogerDiamantis s'adresse plutôt - et lesait- à un public favorisé.André Oskola, exploitant enprise directe avec les réalités desquartiers va plus loin, pour lui laconcurrence n'existe pas. “Lescartes touchent un public capablede s'engager de manière illimitée,qui bénéficie d'un vraibudget voire d'une carte bleue, jene suis pas sûr que cela concerneles jeunes des quartiers”.Denis Darroy, coordinateurLorraine avoue quant à lui avoircontourné la difficulté en ignorantles multiplexes. “La concurrenceest de toute manière faussecar nous ne défendons pas lemême objectif. D'un côté, il y aune pratique commerciale,quand nous défendons l'éducationà l'image. Les jeunes quisouhaitent trouver 40 F pouraller voir un film de multiplexe,les trouve. Nous, nous nous battonspour les emmener vers desfilms auxquels ils ne s'intéressentpas spontanément. C'estnotre rôle ! Mais en Lorraine,nous pouvons nous appuyer surun vrai réseau de salles indépendantes.Ailleurs, certains n'ontd'autre choix que de faire avec.”Dans l'attente de chiffres plusaffinés sur les publics concernéspar les cartes, difficile d'aller plusloin sur le terrain de la concurrenceéventuelle. Et si débat, il ya, il porte aujourd'hui davantagesur le choix des films, nerf sensiblede l'éducation à l'image, dontla contremarque dans son espritactuel ne se préoccupe pas.LE CHOIX DES FILMSLes contremarques assureraientellesune seconde vie aux grossesproductions américaines ? L'idéedivise autant sur le postulat quesur son importance. Loisirscontre culture, la question n'estpas près d'être close…ET SI LES CONTREMARQUES N’EXISTAIENT PLUS… ?Question-fiction aux 25 coordinateurs régionauxEt si Jean-Barthélémi Debost,coordinateur pour l'Ile-de-Francea tenu fastidieusement les comptesdes remontées pendant deuxans, peu de régions ont affiné lesrésultats. Il peut ainsi affirmerque sur ce territoire très ouvertaux multiplexes, le dispositifconcernant les salles de proximité,dont 2/3 art et essai, sur100 contremarques remontées,50 font l'objet d'informationsprécises et 30 % d'entre ellessont utilisées dans des salles artet essai. Un beau bilan battu enbrèche dans de nombreusesautres régions (cf perspectives -Cinéville n°1).D'autant que comme le faitremarquer André Oskola “la distributiondémissionne l'été etl'offre art et essai est rarissimedans cette période. Or, ce sont lesdistributeurs qui déterminent laprogrammation. L'été il existeraitLORRAINEOn en fabriquerait en région. C'est déjà le cas pour la Moselleoù des contremarques sont fabriquées de septembre à juin. Oul’on négocierait avec les salles pour avoir des tarifs réduits degroupe, puisque les coupons fonctionnent mieux en groupe qu'individuellement.MARTINIQUECela ne mettrait pas en danger le dispositif, mais ce serait perdrel'occasion de faire venir les jeunes au cinéma qui représententpeut-être une minorité, mais qu'il ne faut pas nier.MIDI-PYRÉNÉESCela pourrait remettre en cause des relations avec les exploitants.NORD-PAS-DE-CALAISCela supprimerait l’outil d'“un été au ciné” qui permet le mieuxde mettre en réseau les partenaires socioculturels.BASSE-NORMANDIEOn perdrait un point important du dispositif.HAUTE-NORMANDIEIl y aurait moins de jeunes en difficulté qui iraient au cinéma.Les exploitants pourraient être moins faciles à toucher.PAYS DE LA LOIREPas d'accordPICARDIEIl y aurait des réactions assez exacerbées, mais ça n'empêcheraitpas le reste du monde de tourner.POITOU-CHARENTESCela déséquilibrerait l'ensemble.PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZURCela pourrait envenimer les relations avec les exploitants. Auniveau du public, cela pourrait ne pas changer grand chose.RHÔNES-ALPESOui, bravo ! Leur utilité était probante il y a dix ans, car il y avaitune baisse de la fréquentation, mais aujourd'hui le courant s’inverse,cette incitation n'est plus valable.une vraie place pour une contreprogrammationet pas pour lesfilms à sauver du mois de juin,comme c'est le cas aujourd'hui.”LE RELAIS ESSENTIELDU RÉSEAU ASSOCIATIFCe qui fait la différence sansaucun doute dans les choix opéréspar les jeunes utilisateurs dela contremarque est le travail defond - donc de durée - opéré parles relais locaux. C'est une lapalissadeque d'affirmer que sanspédagogie et sans information, ledispositif ne peut qu'être fragile.Et quand le jeune MoradAnfouh, réalisateur du filmMauvaise conduite sélectionnépour la cassette en 2000 déplore“Je n’ai jamais entendu parlerdes contremarques avantaujourd’hui. Or si je connaissaisces tarifs, j’en profiterais car c’estdur d’aller voir un film qu’on ne12 / projections actions cinéma / audiovisuel
HISTOIRE__ENQUÊTEPOIDS DES CONTREMARQUES “UN ETE AU CINE”1997 1998 1999 2000Distribuées 361 702 325 403 358 413 386 879Salles 349 364 392 425Ecrans 1169 1162 1214 1424Remontées 178 558 143 821 155 599 151 879% remontées 49 % 44 % 43 % 39 %Moyenne par écran 150,18 123,77 128,17 106,65Source : KYRNÉA Internationalconnaît pas de dépenser 50 Falors qu’on en retiendra rien.”Le même affirme ne pas êtrevraiment cinéphile et passer peude temps de toutes manièresdans les salles ! De quoi prendrela mesure de la complexité deschoses… “La force du systèmedes contremarques repose surles centres sociaux.Ce sont nos meilleurs relais,encore faut-il qu’ils y croient”assène le coordinateur alsacienClaude Brasseur .Et Laurent Joyeux d'enfoncer leclou “Pour “un été au ciné” toutrepose sur le réseau, selon qu'ilfonctionne bien ou pas, tout peutchanger.Et s'il est facile de mobiliser lesanimateurs sur de courte durée,sur le long terme, c'est plus aléatoire.”Tous souhaitant avec lefrancilien Jean-BarthélémiDebost : “Le dispositif aaujourd'hui 10 ans, c'est normalque certains s'essoufflent. Cequ'il faut, c'est remobiliser le terrain,que les salles et les servicesmunicipaux de la jeunesse cessentde s'ignorer.” Et tenircompte aussi des réalités politiquesdans lesquelles s'inscrit cedispositif rappelons-le, nationalet centralisé.FORCES ET FAIBLESSESDE LA TERRITORIALITÉCar la centralisation du dispositifdans un contexte de déconcentrationdes crédits allié à une gestionassociative du système, nesimplifie guère les choses à lamultiplicité des partenairesconcernés. “Le mode d’utilisationde la contremarque est complexevoire ambigu soutientDenis Darroy. On ne contrôlerien car son usage est personnel.Certains jeunes utilisent troiscontremarques, quand des couponsrestent oubliés dans lestiroirs. La centralisation allège ledispositif en évitant la multiplicitédes dossiers. Mais le filtredes associations ou des sallesnous en masque souvent la pertinence.Sur d'autres dispositifsque nous gérons directement,nous fonctionnons au cas parcas. C'est lourd, mais très efficacepuisque les taux de remontéeavoisinent les 90 %.” DenisDarroy évoque également lesaléas de la déconcentration descrédits d'action culturelle cinématographiqueen DRAC quifavorise à ses yeux le déséquilibre: “Dans la région de Toulouse, lescrédits affectés au dispositif sontà 3 à 4 fois plus faibles qu'ici,c'est aberrant” déplore-t-il.Procédé quantitatif, vulnérablecar très dépendant des réseauxde diffusion, en concurrenceavec d'autres dispositifs tarifairesestivaux, locaux ceux-là, lacontremarque reste un volet dudispositif que personne pourtantne songe à remettre vraiment encause, mêmes les plus critiques(voir encadré question fiction)d'entre les coordinateurs. Sansdoute parce que ses faiblessessont ses forces et inversement. Etpuis, ne l'oublions pas, le dispositifa été créé pour pallier unvide culturel que les quartiersdéfavorisés subissent de pleinfouet, l'été. Et la donne ne sauraitse régler par un seul dispositif,surtout temporel.DOSSIER RÉALISÉ PAR ANNE TIKHONOFFune contremarque “un été au cin锩 KYRNÉA / Catherine Milletactions cinéma / audiovisuel projections / 13