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Projections - Passeurs d'images

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LES PUBLICS__ENTRETIENLes adultes ne devraient-ils pas se pencherun peu plus sur la culture visuelle des adolescents? On a l’impression qu’ils souhaitentamener les adolescents vers la “bonneculture adulte” mais qu’ils tiennent celledes jeunes à distance, comme s’ils enavaient peur.J-J. P. : Tout à fait. On reste en France dansune culture élitiste, la culture écrite. Oncontinue d’attribuer à l’image une sorte depouvoir diabolique. Bien que sa place soit deplus en plus importante dans notre société,ne serait-ce que par le temps qu’on lui consacre,elle n’est pas prise en compte dans l’éducation.On devrait apprendre à la découvrir, àla travailler, à la fabriquer, comme onapprend à écrire. Mais il y a du travail car lasociété française est très conservatrice sur cepoint. La culture audiovisuelle en est absenteet certains pensent que l’image, dans le fond,c’est n’importe quoi ou dangereux. Pour lesadolescents, elle est chargée d’émotionnel. Lecinéma est une initiation aux questions existentielles,anthropologiques, aux mythes,d’une grande accessibilité. Je ne veux pas lemettre en concurrence avec le livre : ce sontdeux modes d’approches distincts, avec leurspuissances propres.La violence des images, leur influence surle comportement des jeunes, sont au cœurdu discours médiatique actuel. En général,artistes et psychiatres s’accordent à réfuterla thèse de “l’influence automatique”.Qu’en pensez-vous ?J-J. P. : Ce qui fait violence, ce n’est pasl’image mais le non-sens. Effectivement, sides scènes forment du non-sens, que ce soitdans le visuel ou même dans l’auditif, il y apeut-être un accroissement du pouvoir desuggestion. Mais l’image en soi n’est pas porteusede violence. Là encore, on a surtoutaffaire à un discours de diabolisation. Mais leproblème est aussi celui de la duplicité dudiscours. On fait de la jeunesse une “ciblemarketing”, on encourage l’excès deconsommation avant de le dénoncer. Celacrée des situations de violence. Voyez ce quis’est passé lors des élections : pendant quinzejours, les jeunes étaient à la pointe, défendaientles valeurs de la démocratie. Quinzejours après, ils étaient stigmatisés, balayés,sans qu’on les aide à structurer leur propremouvement d’idées. On devrait leur attribuerun statut juridique qui aille au-delà de la protection.Ainsi, pour les centres de vacances, ilexiste depuis vingt ans une loi autorisant lesmineurs de 14 ans à partir seuls dès lors queles parents en ont donné l’autorisation et quele lieu de destination est connu. Or, à maconnaissance, elle n’est jamais utilisée, etpour cause : essayez et vous irez au devantdes ennuis. Cela illustre bien les choses : Onvend de la liberté avant de la retirer. La dépendanceet le sécuritaire constituent le mode deréponse dominant… les questions d’autonomieune affaire de marketing.ENTRETIEN RÉALISÉ PAR DAVID MATARASSOENQUÊTE SUR LA VIOLENCE À L’ÉCRANLa violence des images constitue l’une des préoccupationsdu nouveau ministère de la Culture.Jean-Jacques Aillagon vient en effet d’adresserà la philosophe Blandine Kriegel une lettre demission “d’éaluation, d’analyse et de propositionsrelative à la présence de représentationsviolentes à la télévision”. Face à l’omniprésencede l’image dans nos sociétés, il s’agit “de refuserla banalisation des représentations violentes ouagressives, plus particulièrement chez les jeunes”.Certes, les entreprises de communicationaudiovisuelles ont déjà adopté des mesures,aussi bien à l’attention des parents (signalisationdes programmes) qu’à celle des plus jeunes(aménagement des horaires). Malgré cet ensemblede dispositions et la vigilance du CSA, médecins,psychologues, éducateurs ou parents considèrentque “les représentations violentes restenttrop facilement accessibles, voire disponibles surles chaînes, qu’elles soient publiques ou privées,en clair ou cryptées, et quels que soient leurs supports: hertzien, câble ou satellite”. Par conséquent,cette mission ministérielle se fixe pourbuts d’évaluer la place que les représentationsviolentes occupent effectivement dans les programmestélévisés ; d’analyser leurs effets sur lasensibilité et le comportement du public et desoumettre des propositions d’actions et demesures nouvelles, afin, éventuellement, de mettreen œuvre une évolution de la législation. Selonla lettre adressée le 5 juin 2002, cette missiondevrait s’achever avant la fin de l’année.TROIS GUIDES POUR LA JEUNE CRÉATION■ Image, cinéma, éducation - pratiques et ressources, Vidéadoc CNDP 2001.Témoignages, informations pratiques et lieux de diffusion nationaux sont recensés dans cet ouvrage.■ Guides des aides à la création 2002/03, Éditions vidéadoc 2002.Un outil qui permet aux auteurs débutants ou confirmés, mais aussi aux producteurs de s’orienter dans le dédale des institutions et des organismes quisoutiennent la création audiovisuelle et multimédia.■ Vade-Mecum à l’usage du jeune vidéaste, DRDJS Paris / Ile-de-France.Présenté comme une sorte de “guide du routard”, ce Vade-mecum répertorie les festivals, chaînes de TV, concours, ressources nécessaires pour mener ses projetsaudiovisuels en Ile-de-France. Il permet à tout jeune vidéaste de mieux se retrouver au sein du labyrinthe auquel tout producteur d’images doit faire face.32 / projections actions cinéma / audiovisuel

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