DROITS__POUR VOUS AIDERProduire un film d’atelierProduire un film d’atelier réalisé par un groupe dans le cadre d’une diffusion non-commercial.article paru dans <strong>Projections</strong> n°12_(dé)monter les images_juillet 2004CONVENTION LIÉE À LA PRODUCTION ETÀ LA PROPRIÉTÉ DU FILMIl est nécessaire de définir qui sera le (ou les)producteur (structure organisatrice, structured’accueil, partenaire financier, structure professionnelle).À priori, les structures qui financent ne sontpas propriétaires du “produit fini” (c’est le casde l’État ou des collectivités quand ils apportentdes subventions), mais peuvent parcontre poser un certain nombre d’exigences(inscription au générique, utilisation déterminée,etc…). Une convention liée à la subventiondoit être signée entre la collectivité oul’État et la (ou les) structure(s) productrice(s).Des collectivités ou des institutions d’Étatpeuvent passer commande d’un film ou leproduire en interne (par exemple une structuremunicipale).Dans tous les cas, il est important de signerune convention entre tous les partenairesintervenants pour préciser les droits et lesobligations de chacun.C’est le cas des films montés en co-production(à plusieurs structures). La convention vadéterminer, entre autres, les apports de coproduction,les conditions d’utilisation dufilm, les retours financiers éventuels (enfonction des apports financiers ou en servicede chacun), ainsi que les déficits !C’est le producteur (ou les co-producteurs)qui autorise l’utilisation du film en diffusion.Il est entendu que la contractualisation doitse faire en amont de l’atelier, afin de clarifierles responsabilités des uns et des autres.AUTORISATION DROITS À L’IMAGE(Cf. fiche revue <strong>Projections</strong> novembre-décembre2002)Les participants à l’atelier, comme les personnesfilmées (interviewées ou reconnaissables)doivent signer une autorisation afin queleur image puisse être utilisée dans le cadredu film et de sa diffusion sur tous supports.Pour les mineurs, l’autorisation doit êtresignée par les parents ou le représentantlégal.Au jour d’aujourd’hui, le droit à l’image estun droit défini principalement par la jurisprudence,ce qui complique singulièrementl’analyse. C’est pourquoi, il est préférable defaire signer des autorisations pour se prémunircontre d’éventuelles rétractations. Lemeilleur moment est celui du tournage etc’est la structure productrice qui est récipiendairede ce document.DROITS D’UTILISATION ET DROITSD’AUTEURLes participants à l’atelier et le (ou les) intervenant(s)doivent également signer un documentautorisant l’utilisation et la diffusion dufilm par le producteur (dans un cadre noncommercial).Il est nécessaire de préciser que les droitsd’auteurs peuvent être cédés (c’est une pratiquecourante dans le cas des films non-commerciaux),mais que le droit de la propriétéintellectuelle est inaliénable. Il concerne le(ou les) réalisateur, les auteurs de la musiqueet tous les créateurs présents sur le film.Dans le cas d’une “création collective” (plusieursparticipants ayant signé), il est importantd’inscrire les noms de famille au générique.La production doit possèder les noms etadresses de ceux qui seront considéréscomme “réalisateurs”.DROITS MUSICAUX(Cf. fiche revue Cinéville mai-juin 2002)Avant d’utiliser de la musique pour la bandesondu film, il est obligatoire de :■ Obtenir l’autorisation du ou des auteurs dela musique■ Obtenir l’autorisation de l’éditeur (ou producteur)du support (DVD, cassette, etc..) surlequel la musique a été copiée.■ Payer les redevances de reproduction mécanique(à la SDRM-SACEM).■ Inscrire au générique les mentions desauteurs et des éditeurs.Ces autorisations doivent être obtenues avantutilisation.Concernant l’utilisation des oeuvres cinématographiquesou audiovisuelles, la réglementationrépond aux mêmes critères.L’exception de “courte citation” ne s’appliquepas.DÉCLARATION DU FILM EN TANT QUE“AUDIOVISUEL INSTITUTIONNEL”(Cf. fiche revue Cinéville mai-juin 2002)Cette déclaration permet d’obtenir le droit dereproduction, de procéder à un nombrelimité de copies et de s’acquitter d’un droit dereprésentation, sous certaines conditions(Information et déclaration à télécharger surle site www.sacem.fr rubrique “clients”).ASSURANCESLe groupe de participants doit être assurédans le cadre de l’activité par la structure productrice.Cette assurance peut être déléguée àla structure d’accueil dans le cadre d’uneconvention.En cas de présence de mineurs, le groupedoit être encadré en permanence par un animateurpossédant les qualifications requises.Le ou les intervenants professionnels ne peuventavoir la responsabilité du groupe.FRANÇOIS CAMPANACe texte n’a pas de valeur juridique directe mais unrôle informatif.136 / projections actions cinéma / audiovisuel
DROITS__POUR VOUS AIDERDroit à l’image des personnesdans des œuvres audiovisuellesToute personne dispose d’un droit exclusif sur son image et l’utilisation qui en est faite. Ce droit s’applique dans lesœuvres audiovisuelles.article paru dans <strong>Projections</strong> n°2_vu d’Europe_novembre 2002Ce texte n’a pas de valeur juridique directe, mais un rôle informatif.LE DROIT À L’IMAGEDES PARTICIPANTS DE LA VIDÉOCODE PÉNALArticle 226-1Est puni d'un an d'emprisonnement etde 45000 euros d'amende le fait, au moyend'un procédé quelconque, volontairementde porter atteinte à l'intimité de la vie privéed'autrui :1° En captant, enregistrant ou transmettant,sans le consentement de leur auteur,des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel;2° En fixant, enregistrant ou transmettant,sans le consentement de celle-ci, l'imaged'une personne se trouvant dans un lieuprivé.Lorsque les actes mentionnés au présentarticle ont été accomplis au vu et au su desintéressés sans qu'ils s'y soient opposés,alors qu'ils étaient en mesure de le faire, leconsentement de ceux-ci est présumé.Dans le cadre d’une production audiovisuelle,le fait de participer à la réalisation del’œuvre implique la connaissance de sonexploitation. La diffusion de son image estacceptée de manière tacite.LE DROIT À L’IMAGEDES PERSONNES FILMÉESSi une personne est filmée sans son consentement,il peut y avoir une atteinte au droit àl’image, au titre de respect de sa vie privée,régie par l’article 9 du code civil. Par exemple,filmer une personne dans un lieu public àson insu, dans ses actes quotidiens peut êtreune atteinte au droit à l’image.Il n’est pas interdit de filmer une personne,au titre de la liberté d’expression, mais il estconseillé de requérir l’autorisation de la diffusion,ou celle du tuteur pour un mineur.Cependant, cette atteinte au droit à l’imageCODE CIVILArticle 9Chacun a droit au respect de sa vie privée.Les juges peuvent, sans préjudice de la réparationdu dommage subi, prescrire toutesmesures, telles que séquestre, saisie etautres, propres à empêcher ou faire cesserune atteinte à l'intimité de la vie privée : cesmesures peuvent, s'il y a urgence, êtreordonnées en référé.peut ne pas être caractérisée lorsque la personnen’est pas identifiable et que sa vie privéen’est pas concernée.Afin de déterminer s’il y a une atteinte ounon à la vie privée, les juges prennent enconsidération le lieu où l’image a été prise etle contexte.LES DROITS D’AUTEUR, DEREPRODUCTION ET DE REPRÉSENTATIONLes films d’ateliers entrent sous la catégoriedes principes juridiques applicables aux filmsd'entreprise (Audiovisuels d'entreprise,d'institution, d'association...).Dans ce cadre, les droits d’auteur sont applicablesau titre de l’article L.111-1 du Code de lapropriété intellectuelle (CPI) : “L'auteur d'uneoeuvre de l'esprit jouit sur cette oeuvre, duseul fait de sa création, d'un droit de propriétéincorporelle exclusif et opposable à tous.Ce droit comporte des attributs d'ordre intellectuelet moral ainsi que des attributs d'ordrepatrimonial…”Le droit moral consiste en une reproduction del’œuvre sans altération. Une modification dufilm nécessite l'accord préalable de l'auteur.Le droit patrimonial donne à l’auteur la jouissanced’exploiter son œuvre sous quelqueforme que ce soit. Ce droit persiste au bénéficedes ayants droits pendant les soixante dixannées qui suivent la mort de l’auteur. (Art. L.123-1 du CPI)Pour les films d’entreprises, les droits d’auteurconcernent le commanditaire de l’œuvre,pour les films d’ateliers, l’organisme deformation.Les droits d’exploitation (reproduction etreprésentation) du film reviennent au producteur.LES PHOTOGRAPHIES DU FILMLes droits du photogramme concernent laprise de vue de la pellicule ou du vidéogramme.En ce sens, ils appartiennent auproducteur du film. L’utilisation du photogrammedans une démarche promotionnelleou illustrative ne pose généralement pas deproblème.FICHE ÉTABLIE PAR SÉBASTION GARCIAADRESSES■ Consultations des textes de loi :www.legifrance.gouv.fr/■ Sur les droits d’auteur :www.sacem.frwww.droitsdauteur.culture.gouv.fractions cinéma / audiovisuel projections / 137