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Projections - Passeurs d'images

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LES ACTEURS__ENTRETIENAu service du contenuEntretien avec Patrick Brouiller, Président de l’Association française des Cinémas d’Art & d’Essai.article paru dans <strong>Projections</strong> n°6/7_cinéville_juillet 2003Quelle est l’efficacité des politiques tarifaires?Je ne sais pas ce que vous appelez “politiquestarifaires”. Si vous parlez de la cartepermanente U.G.C., c’est une politiquetotalement prédatrice. J’ai toujours penséque la politique tarifaire avait du senslorsqu’elle s’adressait à des publics différents,par rapport à des lieux, dans l’idée defidélisation. Je ne trouve pas normal que desgens qui viennent régulièrement au cinémapayent le même prix que ceux qui viennentauvergne © DRde manière occasionnelle. Cela détermineaussi le rapport suivi que peut établir unesalle avec ses spectateurs. Une politique tarifaire,bien sûr, est de toute façon efficace.Tous les exploitants qui ont un sens de l’accueilla pratiquent, tout en étant extrêmementvigilants à ne pas brader les prix carnous sommes dépositaires des ayants droits.Si l’on veut qu’il y ait des productions indépendantes,il faut que les films que l’on diffuse,lorsque l’on fait de l’Art & Essai, soientrémunérés.LES CONTREMARQUES “UN ÉTÉ AU CINÉ”: MODE D’EMPLOIDes tickets donnant droit à des réductions dans les salles de cinéma participantes sont distribués au publicde l’opération (jeunes et familles des quartiers en politique de la ville notamment) par les relais directementen contact avec eux : centres sociaux, maisons de quartiers, MJC, services jeunesses, éducateurs de rue,missions locales… Ce type de distribution répond à plusieurs objectifs : tisser des liens avec ce public qui neva pas forcément au cinéma, faciliter l’accès à la salle par l’organisation de sorties groupées ou pour desmoments spécifiques (séances spéciales), travailler hors médiatisation pour créer des rapports directs, deséchanges, des contacts entre spectateurs, exploitants et relais culturels et sociaux.Jusqu’en 2002 : 350 000 coupons étaient distribués dans les régions, valables en juillet et août, ils s’adressaientaux jeunes de moins de 25 ans qui pouvaient aller voir n’importe quel film des cinémas participantsà l’opération. La réduction offerte était de 1,5 Euro sur le tarif réduit de la salle. Ce montant était ensuite prisen charge par le Centre National de la Cinématographie (CNC). Environ 40 % des “contremarques” distribuéesétaient utilisées chaque année, ce qui est un bon résultat dans ce réseau complexe par définition etsur cette période d’été.En 2003 : Les crédits relatifs à cette politique tarifaire sont déconcentrés par le CNC dans les Directions Régionalesdes Affaires Culturelles, à charge pour les coordinateurs régionaux d’“un été au ciné / cinéville” de gérerla politique tarifaire directement sur le terrain avec les partenaires. Sur l’enveloppe globale, les crédits ontété amputés du tiers. Tout en conservant les grandes lignes du volet, chaque région met en place son actionpropre, de manière plus réduite, encore plus centrée sur les publics recherchés et avec des partenaires davantageimpliqués. Selon les régions, les réductions peuvent être accessibles aux familles, s’étendre sur les petitesvacances, concerner les films Art & Essai ou des séances spéciales… C’est au total plus de 200 000coupons qui seront diffusés cette année de manière encore plus ciblée.Renseignements : auprès du coordinateur de la région concernée (liste des contacts p.12)Des opérations comme la Fête ducinéma ont-elles plus de valeur en termesde politique tarifaire ou de communication?Je participe à la Fête du Cinéma car c’est unemanifestation nationale et fédérant l’ensembledes exploitants. Vous dire que les exploitantsArt & Essai indépendants y gagnent, jene le crois pas. Cela sert davantage les groséquipements, les multiplexes. Mais je pensequ’il faut y participer car pendant trois jours,cela donne une image festive des lieux de diffusioncinématographique. Nous ne boudonspas notre plaisir mais de là à vous direque cela nous satisfait pleinement... Je penseque cela fonctionne mieux dans certainsendroits que dans d’autres. Il existe des opérationsqui sont aussi des opérations de politiquetarifaire mais qui s’inscrivent dans lecadre de manifestations plus culturelles,comme le festival Télérama que nous organisonsau niveau national, ou encore ce quenous faisons avec la Mairie de Paris et les sallesd’Art & Essai parisiennes pour les moinsde 26 ans. Il ne faut pas faire de la politiquetarifaire pour de la politique tarifaire, il fautl’accompagner par la volonté de s’inscriredans une typologie de public, ou bien la mettreau service d’une manifestation culturelle,thématique, qui ait du sens et du contenu.Que pensez-vous des chéquiers Culture ?Nous travaillons avec des organismes ou descomités d’entreprise. Le problème est d’êtredans la proposition que peut faire un comitéd’entreprise à ses salariés, pour qu’il y ait unediversité de salles et pas seulement lesgrands circuits nationaux. Mais pour moi,cela n’est pas une fin en soi.Quelle est l’efficacité de la politique tarifaired’“un été au ciné” ?Les salles de cinéma n’attendent pas l’étépour faire des politiques tarifaires, elles enfont toute l’année. Les politiques sont efficacesà partir du moment où elles ont une trèsgrande lisibilité. Celle d’“un été au ciné” enmanque. De plus, les quotas sont extrêmementfaibles. Cela n’a plus l’efficacité quel’initiative avait les deux ou trois premièresannées.Il faut que l’on s’interroge sur cette manifestation.Je suis tout à fait favorable à ce qu’il y aitdu contenu. Je trouve que cela devient de plusen plus socioculturel et de moins en moinscinématographique. Cela ne me gêne pas,encore faut-il que cela soit clairement dit.116 / projections actions cinéma / audiovisuel

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