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Projections - Passeurs d'images

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LES ACTEURS__PERSPECTIVESateliers en région Rhône-AlpesLes raisons de l'actionDes réalisateurs s’engagent dans l’action culturelle. Pourquoi, comment, quel regard portent-ils sur leur engagement,quels impacts sur leur métier de cinéaste ? Quatre d’entre eux qui mènent des actions dans le cadre d’“un été au ciné”et d’ailleurs, racontent leur expérience, expliquent leur choix.article paru dans Cinéville n°2_juin 2001LAURENT HUYARDa réalisé La Montagne invisible, fiction (1993),D’un Etat à l’Autre, documentaire (1995)“L’association CINEX, dont je fais partie, a étésollicitée pour “cinéville”, en février dernier.Il s’agissait de réaliser un film à partir d’unenouvelle, qui faisait elle-même partie d’unrecueil de 20 textes, édité à partir d’unconcours d’écriture lancé dans un quartier deGrenoble. Je n’avais jamais fait cette expérienced’ateliers, mais j’en avais très envie.D’abord parce qu’il s’agissait de se plier à descontraintes de commande, inventer unefaçon de travailler collective en accord avec leprojet et les habitants. Cela me semblait aussitrès cohérent par rapport à mon itinérairepersonnel parce qu’avant de faire du cinéma,j’ai fait des études de sociologie, et qu’ellesme sont revenues dans un effet boomerang.La dimension sociale de cet investissementne se pose pas pour l’instant, car elle ne peutapparaître que quand on a du recul. Je ressensdavantage la problématique humaine del’aventure. Avant de commencer, je n’avaispas d’a priori sur ce que j’allais rencontrer. Jeconnaissais simplement les écueils de tournageauxquels on peut être confronté et encela je n’ai pas été surpris. J’ai été plus étonnédans la phase du scénario. Nous avions imaginédes jeux pour permettre à l’imaginairedes habitants de se révéler. Mais les matériauxcollectés n’ont pas été de cette nature.Les gens sont venus avec des archives, desphotos, des articles de presse, ce qui relevaitde leur vécu. Ce qu’ils voulaient, c’était plutôtpartager leur histoire, leurs émotions, le rapportqu’ils entretiennent avec leur quartier,plutôt que de partager un imaginaire débridé.Cette aventure, pour moi est autant humaineque de création. Les deux sont liées parce quec’est l’énergie collective mise dans la fabricationdu film qui fait sa qualité. Il est trèsimportant que les gens soient heureux pendantla fabrication mais aussi au moment de laprojection, nous ne pouvons pas les décevoir.La réussite du film est à ce titre, fondamentale.Ce qui me semble important, c’est lamagnifique opportunité offerte aux gens duquartier d’avoir eu accès à des choses qui leursont normalement interdites et qui ne peutqu’élargir leur horizon personnel et artistiquetant leur enthousiasme est grand. J’en tireaussi des conclusions dans ma propremanière de travailler. Je suis peut-être davantagesensible à une perception brute des chosesque j’opposerais à ce recul constant qu’ona par rapport à son travail où on essaie sanscesse de cadrer. Je fais davantage confiance àmon intuition. Je vis cette expérience commen’importe quelle autre, une aventure à partcomme le sont toutes les aventures de création.Je ne sais pas si je recommencerai, lecôté exceptionnel de l’histoire est très stimulant,donne l’envie d’aller au bout.”actions cinéma / audiovisuel projections / 97

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