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Projections - Passeurs d'images

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ENJEUX__PERSPECTIVESmaîtres qui est le nerf de la guerre. Quelle influence celaaura-t-il sur les élèves de la Fémis ? il est trop tôt pour ledire.Quels sont les fondamentaux d’une bonne éducation àl’image en formation supérieure ?C. D. : Notre enseignement est dispensé par des professionnels.Nous avons entre 450 à 500 intervenants qui sont encontact permanent avec les élèves. Il ne faut pas les confronterà un enseignement livresque mais à un accompagnementpédagogique opéré par des gens de plateaux qui puissent lesguider dans l’évolution actuelle des métiers. Mais il faut aussides cours techniques. Un bon intervenant à la Fémis, s’ilarrive bien sûr avec un bon projet pédagogique élaboré avecnous, doit pouvoir entendre l’élève pour l’accompagner. Cessavoirs sont dispensés soit à des groupes spécifiques ou àtoute une promotion. L’apprentissage se fait énormémentdans le collectif. Enfin, l’enseignement se fait ici à travers dela pratique théorisée. L’accompagnement par des professionnelsest la meilleure garantie de cette théorisation.Quels professionnels formez-vous ? Sont-ils critiques ?C. D. : On n’essaie pas de former à une esthétique précise,c’est très important. L’école essaie d’être ouverte : depuis troisans, le cinéma français est sensible au genre. Nous avons ence moment dans l’école des thrillers, des films d’angoisse oud’aventure. Il est de notre devoir de permettre que ce soit possible.Nous devons être à l’écoute du désir des élèves et de l’actualité.Je pense que les élèves qui sortent de la Fémis n’ontpeut-être pas assez de regard critique sur l’art, mais le partipris que nous avons de travailler sur la fabrication de filmsprend énormément de temps. Et nous réfléchissons dansl’École à la manière dont nous pourrions nous ouvrir aux© Marc Laverlochere / KYRNÉA Internationalautres arts. Mais j’espère que les sortants seront critiques sureux-mêmes, que l’expérience dans un milieu protégé commel’école peut leur servir à mesurer quelles sont leurs limites carle monde extérieur leur renverra au centuple.Vous formez les cinéastes de demain, seront-ils aptes àdevenir ces professionnels qui devront transmettre dansles écoles ?C. D. : Notre préoccupation va totalement dans ce sens etc’est en cela que nous suivons d’abord le plan Lang-Tasca. Ily a encore deux ans, on se contentait de donner aux élèvesquelques informations, une fois leurs études finies sur desquestions juridiques de leur embauche : ASSEDIC, contrats,droits d’auteur. Depuis l’an dernier, connaissant le Plan, ladirection des études développe un travail pour commencer àles former à ces questions. Nous avons parlé de transmissionde professionnels à la Fémis, il s’agit dans ce cas detransmission d’artiste à artiste. Celle qui s’opère d’un intermittentdu spectacle vers un élève, n’est pas du même ordre.Il faut que cela colle entre eux bien sûr, mais la seule choseque l’on puisse répon-dre à l’absence de vocation d’un prof,c’est la formation. Nous mettons en place à la Fémis, unmodule de formation sur ce que signifie rentrer dans uneclasse. Que l’on demande à un jeune intermittent du spectacled’intervenir en classe est pour nous très intéressant car ilest difficile de commencer dans le cinéma. Entre deux courtmétrages,il aura besoin de gagner sa vie. Bien sûr, il nes’agit pas pour nous de former des professeurs de cinéma,ce serait un échec, mais plutôt, puisqu’ils seront sollicités, cequ’est la pédagogie, ce qu’est l’institution, est fondamental.Et cela leur permet d’échapper à l’angoisse de la sortie. C’estle lot de toutes les grandes écoles que de penser l’insertionprofessionnelle. Cette formation légère a commencé l’andernier. Nous allons la doper par desrencontres avec des pédagogues, desintervenants qui leur expliqueront lesdispositifs et avec des ateliers de rechercheque je suis en train d’imaginer pourla fin de leurs travaux. J’ai l’intention dem’appuyer sur quelques élèves sortisd’école qui ont fait des ateliers avec desinstitutions avec lesquelles nous sommesen partenariat comme l’APCVL.Nous pourrons réfléchir ensemble à lamanière dont ils ont mis en place desprocédures pédagogiques pour qu’euxmêmesles transmettent aux jeunes sortants,nous gagnerons du temps.D’autre part, j’ai mis en place un systèmede réflexion avec des personnelsde l’Éducation nationale pour que l’onvoie ensemble, ce qu’ils attendent desintermittents intervenant dans leursclasses. Je suis dans une phase deconsultation en espérant activer unepensée pédagogique.PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE TIKHONOFFactions cinéma / audiovisuel projections / 69

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