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Projections - Passeurs d'images

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DROITS__TEXTES ET CONTEXTESformes adoptées par ces actions soulève, dans certains cas, desdifficultés pour cerner clairement les enjeux attachés à ces initiatives,définir les conditions de leur mise en œuvre et mesurerl’impact des moyens (…)” qui y sont consacrés.Cette circulaire concerne trois domaines : les arts plastiques,le livre et le spectacle vivant. Tout au long du texte, il est précisé“qu’il convient de prendre en compte également les projetsà caractère pluri ou transdisciplinaire”. On peut donc penserque ces règles s’appliqueront, avec le temps, à tous lesdomaines artistiques.Trois types de résidences y sont explicités :- la résidence de création ou d’expérimentation (mise à dispositionde moyens, création ou présentation de maquettes,actions d’accompagnement auprès des publics dans la structured’accueil),- la résidence de diffusion territoriale (inscrite dans une stratégiede développement local, conçue par les artistes avec unediffusion large et diversifiée de la production et des actions desensibilisation),- la résidence association (présence de longue durée dans unétablissement culturel avec triple mission : création, diffusionet sensibilisation).Au-delà des caractéristiques de chaque résidence, plusieurséléments sont à prendre en compte. Il est bien précisé qu’ils’agit de “favoriser la présence durable d’artistes au sein desétablissements culturels”… “pour une durée qui dépasse cellede la présentation d’œuvres ou de spectacles”. Ces résidencesobligent à la contractualisation et, éléments essentiels, sontdéfinies les notions de mise à disposition de lieux de travail (etmême d’hébergement) et les notions de partenariats. Ainsi,les actions en direction du public ne doivent pas “reposer surles seuls artistes en résidence”. La coordination des actions desensibilisation incombe clairement à la structure d’accueil.Les modalités de financement, les caractéristiques des projetsà soutenir et le choix des artistes y sont définis. Néanmoins,il est bien difficile de résumer cette circulaire qui laisse laporte ouverte à tous les types de situation. Il ne s’agit pasd’une loi, mais d’une “directive” donnée aux services de l’État.Les collectivités territoriales pourraient envisager d’autresrecettes ou d’autres obligations.AVANTAGES ET INCONVÉNIENTSLa notion de résidence se révèle très commode car elle estd’un flou artistique très efficace. Elle est plus vague que certainstermes utilisés, comme “implantation” qui apporte unenotion de long terme et d’ancrage local difficile à déplacer.Chacun peut faire en fonction de ses désirs ou de ses réalités.La résidence est davantage assimilée à la notion de liberté, parla définition d’un cahier des charges négocié avec une clarificationdu rôle de chacun, même si ce cahier des chargesimpose des activités précises et des règles déterminées. C’estun outil de travail fixe pour des artistes qui sont souvent itinérantset elles offrent une permanence artistique dans des villesou des structures qui en sont souvent dépourvues. Les artistessont ainsi valorisés et peuvent se revendiquer d’un territoire.La résidence confère aux artistes une véritable fonction socialeavec cette potentialité d’engager toute une série d’actions(création, diffusion, formation, animation, sensibilisation,éducation et interventions artistiques, relations publiques,soutien à la pratique amateur, etc.).Les élus (et les villes) peuvent bénéficier de cette valorisationmontrant ainsi leur ouverture d’esprit, leur soutien aux créateursou à la nouveauté. Les effets pervers seraient la récupérationmédiatique des artistes ou un désintéressement de lacollectivité qui leur a confié son action culturelle et les laissentse dérouiller seuls.La plus grande attention doit être apporté à la rédaction ducahier des charges. Mal construit, ressemblant à un fourre-toutincohérent, trop précis ou pas assez, il y a des risques qu’il soitimpossible à appliquer, par volonté d’élus trop directifs ou tropgourmands, ou par peur des artistes de dire non, Et que faireen “sortie de résidence” ? Quitter le lieu, pour aller où ? Dansune autre résidence ? Ne plus avoir de lieux de travail devienttout à coup un handicap insurmontable si les artistes n’ont pasles épaules financières ou relationnelles suffisantes.L’ARGENT DES RÉSIDENCESPour compléter ce propos, il faut se pencher sur la questiondes moyens mis en œuvre pour assumer ces résidences. Dansla logique du sens du mot, les artistes devraient être rémunéréscomme salariés tout le temps de leur présence enRésidence, et c’est un point sur lequel insiste la circulaire.Pour les écrivains ou les plasticiens, il est pourtant possible deproposer autre chose, en les payant en droits d’auteurs ou enacquérant une œuvre, en leur attribuant une bourse (considéréepar l’administration fiscale comme des bénéfices noncommerciaux), ou en les payant en “revenu accessoire au droitd’auteur” (pour les auteurs prestataires de l’Agessa). Dans plusieursde ces cas, quid des protections sociales pour les jeunesartistes ? Le système fonctionne néanmoins quand ils’agit d’artistes “individuels” car la structure d’accueil en seradirectement responsable. Il sera peut-être plus difficile à appliquerquand un groupe artistique sera en résidence. Les négociationsen amont de la construction du cahier des chargesdevront prendre en compte la réalité des salaires et des chargespour rémunérer les artistes pour les créations commepour les répétitions.Trouver les moyens pour rémunérer les artistes reste le défimajeur des années à venir pour que ces résidences ne fonctionnentpas à plusieurs vitesses. Ceux dont la notoriété permetde demander le nécessaire et même plus, et ceux pour quiprendre une résidence sera le seul moyen de garder la têtehors de l’eau. Dans tous les cas, la formule de la résidence nesolutionnera pas la question des intermittents si, par manquede moyens, les artistes (et les techniciens) continuent à êtrepris en charge par l’Assurance chômage le temps de leur “résidence”.Pour éviter cet écueil qui n’est bénéfique pour personne, larésidence doit être un choix, assumé par toutes les parties : lavolonté affichée d’un véritable projet culturel pour les commanditaires,et le résultat d’une démarche artistique et culturellevolontaire pour les créateurs.FRANÇOIS CAMPANA* Circulaire n°2006/001 du 13 janvier 2006 relative au soutien à desartistes et des équipes artistiques dans le cadre de résidences (B.O. dela culture n°153)142 / projections actions cinéma / audiovisuel

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