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Projections - Passeurs d'images

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LES PUBLICS__EXPÉRIENCEAller vers les publicsRoulottes du cinéma © L’Utopie Centre imageLa situation de certaines communes isolées, de villages dépourvusde salles de cinéma, inspire aux acteurs culturels des projetsoriginaux, reflets des réalités du terrain.article paru dans <strong>Projections</strong> n°16_proche très proche_juillet 2005Les Roulottes du cinéma fêtent cette année leur cinquièmeédition. Ce séjour itinérant au cours duquel un groupe d’adolescentsparcourt à pied les routes d’Aquitaine et propose auxhabitants des villages des projections, remporte un succèscroissant. “L’idée était de faire redécouvrir aux gens le plaisirdu cinéma en plein air et de retrouver une dimension conviviale”déclare Nicolas Delprat, animateur cinéma au CentreImage de Sainte-Livrade, L’utopie qui organise la manifestationen collaboration avec la MJC.L’originalité de l’opération est de toucher simultanément deuxpublics. Celui des adolescents, tout d’abord. “Ils dorment dansles roulottes tirées par des chevaux” raconte Nicolas Delprat,“s’initient durant le voyage à plusieurs disciplines, tels que lecirque, le cinéma, l’audiovisuel, l’hippologie, grâce aux animateursqui les accompagnent”. À chaque étape, la troupe proposedes animations. L’après-midi, ce sont des ateliers vidéodestinés aux enfants. Le soir se déroule une séance de cinémaen plein air gratuite. Elle est précédée d’un spectacle de cirqueavec jonglage, acrobatie et voltige équestre. Les ateliers, lespectacle et la séance sont mis en place par les adolescents. Ilsdécouvrent une “vie collective particulière, autonome” à bordd’une caravane fonctionnant en “autogestion”. L’autre public,ce sont les habitants des communes traversées, au nombre deneuf cet été, et dont deux seulement possèdent un cinéma.Les villageois se montrent “plutôt satisfaits” des films qu’ilsdécouvrent à l’occasion des projections en plein air, lesquelsvont du cinéma grand public (Astérix Mission Cléopatre) à l’Artet essai (L’Esquive).Ce sont les communes qui sélectionnent et proposent lesfilms aux organisateurs des Roulottes du cinéma. Les œuvresprojetées en plein air doivent être sorties en salle depuis aumoins un an. Elles sont donc souvent disponibles en vidéocassette,ce qui permet aux adjoints à la culture des mairies ouaux membres des syndicats d’initiative de les visionner. Cesderniers tiennent compte au maximum du public qu’ils estimentsusceptible de se rendre à la séance. “Nous les laissonslibres de leur choix” assure Nicolas Delprat, “nous n’intervenonsque lorsque nous pensons que le film choisi est trop difficile”.Il importe d’“harmoniser”, de trouver un juste équilibreentre le film, l’esprit du lieu et les spectateurs. Enmoyenne, ils sont une centaine par séance. Selon NicolasDelprat, la convivialité s’étend au-delà du cadre de la séance.“Dès les préparatifs de l’après-midi, quand les jeunes installentle matériel de projection, construisent le plateau de cirqueet ses coulisses, on voit les personnes âgées assises sur le bancde la place du village, se lever et venir discuter avec eux”.La démarche a séduit les communes. De sept, elles sont passéesà neuf. “C’est au mois de septembre 2004 que nousavons commencé à rencontrer les élus pour préparer la tournéede l’été 2005” se souvient Nicolas Delprat. “Quand denouvelles communes nous ont sollicité pour devenir des étapes,nous avons accepté à condition que la tournée puissedurer une semaine de plus”. Peut-être faut-il en déduire quemême si elles sont désireuses d’apporter à leurs habitantsdes animations et une offre culturelle, nombre de communene peuvent trouver les moyens de réaliser leur souhait qu’aumoment où se présente un acteur extérieur, porteur d’unprojet.Ainsi, c’est sous la forme d’un tournage que le cinéma fait sonentrée dans quatre communes de Haute Normandie, Bervillesur-Seine,Anneville-Ambourville, Bardouville et Yville-sur-Seine. Ces quatre villages sont très isolés car situés dans unméandre prononcé de la Seine baptisé la Presqu’île. Les activitésculturelles y sont rares et l’on n’y trouve pas de cinéma. “Lapremière salle est à Rouen, à trente kilomètres” expliquePhilippe Burnacci, qui organise depuis trois ans des ateliersde théâtre dans la Presqu’île. “Pour y aller, vous pouvez prendrele bac, ce qui met au mieux quarante minutes, ou bienvous y rendre par la route, ce qui met une heure. Ce n’est pasévident pour les jeunes qui sont en scooter”.Fabrice Tempo a choisi de tourner son premier long métragedans la Presqu’île. Lui et son producteur Philippe Burnacciont déjà animé des ateliers de réalisation “cinéville - un été auciné” dans la région. Une idée leur est alors venue : profiter del’occasion pour mettre en place un atelier de réalisation dedocumentaire.Ainsi, durant le tournage prévu du 25 juin au 5 août, va sedérouler un “mini-tournage” (du 4 au 29 juillet), effectué parun groupe de douze adolescents habitants la Presqu’île.Ceux-ci vont réaliser le “making of” d’Un été surréaliste, le filmde Fabrice Tempo, dans des conditions les plus professionnellespossibles. “Il y a des conventions de tournage, des droits àl’image que les adolescents doivent faire signer à chaquepersonne qu’ils intervieweront” souligne Philipe Burnacci.“Habituellement, les ateliers sont frustrants pour nous,techniciens. Nous n’avons pas le temps d’aller au bout deactions cinéma / audiovisuel projections / 43

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