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Projections - Passeurs d'images

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NOUVELLES PRATIQUES__ENQUÊTEAtelier multimédia “La mémoire partagée du jardin” © Vincent MardeletLe partage des imagesPour Sylvia Hansmann, le multimédia peut trouver une véritable place dans l’éducation à l’image, à condition d’êtreenseigné comme un outil de création à part entière.article paru dans <strong>Projections</strong> n°9/10_cinéville_janvier 2004Née en Allemagne, ayant suivi les cours desBeaux Arts à Paris, Sylvia Hansmann travaillecomme artiste libre depuis dix-sept anset vit à Montpellier. Dans le cadre d’“un étéau ciné”, elle a animé à Cendras un atelieravec un groupe de huit jeunes. Constitué dedeux sessions de cinq jours, celui-ci a permisd’initier les adolescents à la photographie,puis à la construction d’un site Internet, et àla mise en ligne des images réalisées. Thèmechoisi : “La mémoire partagée du jardin”.“Je m’intéresse beaucoup à la nature, à l’environnement”,explique-t-elle. “J’ai eu envie decentrer l’atelier sur les jardins partagés, ceslopins de terre à l’écart des habitations quel’on trouve dans beaucoup de villes ouvrières.Ils appartiennent à des familles vivant dansdes HLM, à des retraités, des associations. Cesont des bric-à-brac magnifiques, qui recèlenttout un imaginaire. Il m’ont égalementséduite parce qu’on les retrouve un peu partout,en Chine ou en Allemagne. Ils ont uncôté universel. Or, la thématique du lien estau cœur de mon travail : les liens entre leschoses, les êtres, les éléments naturels”.Bien qu’elle fasse appel au multimédia pourses propres créations*, Sylvia Hansmanns’avoue peu captivée par la technique.L’approche qu’elle souhaitait mettre enœuvre sur cet atelier était d’ordre artistique.“Nous avons passé la première journée àobserver la nature sans prendre une seuleimage car je voulais commencer par laisserde côté l’aspect purement multimédia. Puis jeleur ai montré des photographies, desœuvres d’autres artistes. Je leur ai fait découvrirle land art”, ce pan de l’art contemporainqui investit le paysage naturel comme supportet espace de création.Lors des prises de vues, effectuées à l’aided’appareils photos numériques, l’attentions’est portée sur la composition de l’image, lechoix du cadrage.“Je sais que ce qui attirait les jeunes, audépart, c’était l’ordinateur et tout ce que l’onpeut faire avec un logiciel commePhotoshop : les filtres, la pixellisation. Jen’aime pas trop ces effets car à mes yeux, iln’y a aucun contenu là-dedans. Ce sont desgadgets. Ce que je voulais apprendre aux jeunes,c’était à ne pas se laisser diriger par l’ordinateur,mais à s’en servir pour mettre enscène leurs idées”.Durant la seconde partie de l’atelier, consacréeà la mise en ligne des images, le travails’est effectué à l’aide de Dreamweaver, logicielde construction de site Web. “Très simple,il permet de faire rapidement des chosespassionnantes”.Le site doit rester en ligne pour une duréeindéterminée et connaîtra peut-être des évolutions.Sylvia Hansmann aimerait établir desliens avec d’autres sites dédiés au même sujet,“créer des ouvertures”. Le véritable intérêt dumultimédia, selon elle, réside avant tout dansle fait de pouvoir s’intégrer dans un réseau.“Une personne, qui réalise ses images envidéo dans son coin, peut décider de les diffuser.Cela renverse notre position face auximages. Habituellement, nous sommes envahispas les images des autres : la publicité, latélévision etc. Là, il est possible d’envoyer desimages au monde, de rendre public sesvisions. Est-ce que les gens les regardent ?Rien n’est moins sûr, Il y en a tellement surle Web”. Pour elle, l’enseignement du multimédiadevrait tenir compte de cette multiplicationdes images. “Il y en a tellement autourde nous, et surtout dans l’environnement desjeunes : jeux vidéo, etc. Dès que l’on tourne ledos, les jeunes s’y replongent. Je ne dis pasqu’il n’y a pas des choses intéressantes dansles jeux vidéo. Mais si l’on veut véritablementtravailler sur le multimédia”, affirme-t-elle,“un atelier de quelques jours, une fois detemps en temps, ne suffit pas. Il faudraitintervenir de façon très régulière, une fois parsemaine, sur une longue durée”.* Site de Sylvia Hansmann : www.laballerouge.comactions cinéma / audiovisuel projections / 151

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