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Projections - Passeurs d'images

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HISTOIRE__REGARDS SURTournage à Lille de Colour PhobiaFilms sans frontièresarticle paru dans <strong>Projections</strong> n°25_la diffusion_septembre 2007De cette deuxième édition de YEFF!, on retient d'abord l'enthousiasmedes participants venus de onze pays : Allemagne, Belgique, Espagne,France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Slovénie,Suède. Ces jeunes de 17 à 25 ans attendaient beaucoup de ce Forum etétaient porteurs de multiples motivations ; désir de découvrir d'autrescultures, de comparer les réalités sociales de son pays avec celle du paysvoisin (Djamal, 16 ans, Belgique) ; envie de “voir les films que d'autresjeunes avaient pu tourner avant YEFF!, professionnels ou non, et d'endébattre” (Malgorzata, Pologne, 20 ans) ; volonté d'acquérir “desconnaissances en suivant les ateliers” (Arnout, 23 ans, Belgique). Sansparler, tout simplement, de l'envie de faire des rencontres.CIRCULATIONSDe prime abord, la barrière des langues apparaît comme le principalécueil d'un tel projet. Dans les faits, elle est assez vite surmontée. Sicertains ne parlent pas anglais, d'autres sont bilingues et assurent latraduction dans les groupes. Et puis, comme le faisait observerMalgorzata, “le fait de ne pas partager la même langue oblige justementà trouver des choses en commun”.En plus de ne pas parler la même langue, les jeunes réunis à YEFF!ne partagent pas le même degré de connaissance en matière <strong>d'images</strong>,de pratique et de théorie cinématographique. Certains ont déjàsigné un ou plusieurs films. D'autres ont participé à des ateliers deréalisation collectifs. D'autres encore découvrent ici pour la premièrefois le maniement de la caméra. L'enjeu du Forum est d'instaurer unbrassage entre toutes ces personnes. De ce point de vue, le tournagedu film collectif en région, avant le regroupement à Marly-le-Roi,constituait un moment privilégié. “Ceux qui ne savent pas apprennentet ceux qui en savent plus se remettent en question” constatait laréalisatrice intervenante Flora Galuchot. À condition toutefois, précisait-elle,de parvenir à créer un équilibre au sein de chaque groupe.METTRE EN SCÈNE LA DIVERSITÉLes films que doivent réaliser les participants de YEFF! ont un mêmesujet, imposé : la diversité culturelle. Pas évident, surtout quand on apeu de temps pour le concevoir et guère plus pour le tourner. Lethème est vaste, “on peut y mettre too much or nothing” admet uneintervenante. Au risque de tomber dans les “stéréotypes”, les clichés,surtout quand on se doit de trouver le plus vite possible des dénominateurscommuns. Aussi les organisateurs suggèrent-ils de travaillersur des déclinaisons thématiques.À Lille (Nord-Pas-de-Calais), Belges, Polonais et Français réunis dansun Foyer de jeunes travailleurs, ont choisi d'aborder le sujet sous troisangles : les différences, les similarités et l'identité.En se demandant : “Qu'est-ce qui nous différencie ?”, un groupe acherché à se confronter à ses propres préjugés et, pour cela, s'est enregistréen train de discuter de “ceux qu'on n'aime pas”. Les interviewsont ensuite été montées sur les images d'un clown dans une rue deLille (“un clown, ce peut être tout le monde, on ne voit pas son visage”expliquait l'une des participantes), personnage dont la présence suscitechez les passants des réactions variées (indifférence, suspicion, rire).À la question inverse - “Qu'est-ce qui nous rend similaires ?” -, unautre groupe a répondu : “les besoins essentiels : manger, respirer,aimer”. Mais dans ces gestes universels, les jeunes se sont attachés àtraquer les dissemblances - des êtres humains mangent avec des fourchettes,d'autres avec des baguettes etc. -, à souligner la diversité.Enfin, last but not the least : “Qui est Jérôme ?”. Un jeune, un vieux, unchômeur, un bourgeois, un serial-killer… ? Comme un portrait chinois,le film balaye toutes les identités possibles sur un ton énergique etjoyeux, manière là aussi de célébrer les charmes de la diversité. “J'aiadoré la façon dont nous l'avons conçu” notait Chris (22 ans, Irlandaisrésidant en Belgique), “au cours d'une séance de brainstorming baséesur le principe du cadavre exquis”.Travailler ensemble, en ayant pour principe de faire des différences (delangage, de pratique) des atouts : l'expérience semble avoir fonctionnépour beaucoup de participants qui se disaient heureux, même si certainsregrettaient de ne pas avoir pu suivre plus d'ateliers, ou de ne pasavoir eu plus de temps pour débattre des films. Comment et jusqu'oùpeut-on associer éducation à l'image et échange interculturel ? La prochaineédition, à Göteborg en Suède, apportera de nouvelles réponses.La forme de YEFF! n'est pas encore figée, elle ne le sera sans doutejamais - heureusement - et ce d'autant moins que chacune des structuresqui composent ce réseau européen possède ses spécificités.DAVID MATARASSO26 / projections actions cinéma / audiovisuel

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