11.07.2015 Views

Projections - Passeurs d'images

Projections - Passeurs d'images

Projections - Passeurs d'images

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ENJEUX__PERSPECTIVESd’oxygène dans les classes”Le programme bien qu’ambitieux resteassez souple et ne repose que sur quelquesconsignes, vous n’avez pas peur descafouillages ?A. B. : Nous avons voulu rester souple car ilne s’agit pas d’imposer un programme.Nous faisons des propositions mais ce sontles enseignants qui décident s’ils souhaitentdes films ou non. S’ils sont volontaires, onleur donne des moyens.Mais avez-vous prévu un accompagnementcomplémentaire ?A. B. : Les classes à PAC reposent sur l’interventiond’un professionnel du cinéma,intermédiaire entre le projet et les œuvres.Sinon, nous faisons confiance aux enseignants.Mais nous menons parallèlement,une intense politique de formation artistique.J’ai moi-même piloté des formations deformateurs dans les académies. Ces formateursauront eux-même en charge la formationdes professeurs, si tout se passe bien.La formation est conseillée non imposée.L’expérience prouve que quand le corpsenseignant n’est pas volontaire, rien nepasse…Vous dites pourtant vous-même dans LesCahiers, que vous avez fait un “coup deforce” en imposant massivement et trèsvite le Plan dans 30 000 classes.Pourquoi ?A. B. : L’Éducation nationale, premièreentreprise de France, est une machine trèslourde et toute décision y est donc très lenteà mettre en œuvre. C’est pourquoi JackLang a créé cette Mission pour l’éducationartistique et de l’action culturelle au sein deson ministère. On peut y prendre des décisionstrès vite. Lorsque j’ai proposé desDVD, Lang, une fois convaincu m’a donnétous les moyens. Il est rare dans l’histoire del’Éducation nationale qu’une décision prises’applique aussi rapidement : 25 000 classesartistiques, tous secteurs confondus,existent aujourd’hui. L’idée de sa nécessitéaurait pu être fausse. Or, nous avons reçu40 000 demandes d’enseignants. Certainsprojets n’ont pu être acceptés faute de faisabilitéou de moyens. Mais chaque année,tout recommence.Qu’est ce qu’un élève formé au cinéma :un élève capable d’un regard critique ?A. B. : J’attends qu’il ait de la curiosité pourdes films différents. Aujourd’hui, un enfant“normal” a peu de chances de voir Où est Lamaison de mon ami ? de Kiarostami. Unenfant comprend pourtant vite avec ce genrede films que le cinéma n’est pas seulementde la consommation. Or on sait, je le pratiquedepuis 20 ans, que ces films marquent,qu’ils comptent même à côté des grandscourants. Ils ont un réel impact, bien plusque des films très agréables, mais qu’onoublie. J’attends aussi que les enfants agrandissentleur regard sur le monde grâce auxfilms qui interrogent la société par leurcontexte ou leur propos.Est-il souhaitable que le cinéma devienneun outil au service d’une autre approchedu savoir ?A. B. : Oui, je le crois. Mais on ne fait pas del’art à toute heure de la journée en classe.Pourtant, je sais que ces temps changent lesrelations entre les enseignants et les élèves.Les professeurs découvrent là que les hiérarchiesentre les élèves ou leurs capacités nesont pas forcément les mêmes que dans lesmatières analytiques. Mais l’art ne doit pasdevenir une discipline comme une autre etle Plan insiste fortement sur ce point. L’artouvre des fenêtres, c’est un ballon d’oxygènedans les classes. Cela étant, je crois sincèrementque l’entrée de l’art à l’école va être unferment pour une autre approche du savoir.PROPOS RECUEILLIS PAR ANNE TIKHONOFFLes projets éducatifs à l’école■ Les classes à projet artistique et culturel (PAC)proposent une enseignement artistique s’intégrantdans les programmes et les heures habituelles de laclasse. Sous la responsabilité d’un enseignantvolontaire, des intervenants culturels pourrontconduire un projet artistique. À terme, tous lesélèves devront avoir participé au moins à quatreprojets durant leur scolarité, de la maternelle aulycée.■ Les ateliers artistiques dans les collèges, leslycées d'enseignement général et technologique etles lycées professionnels. (Une appellation unique -les ateliers artistiques - est désormais adoptée,pour désigner aussi bien les ateliers de pratiqueartistique des collèges que les ateliers d'expressionartistique des lycées).Hors temps scolaire, ces ateliers artistiques sontconstruits autour d'un projet annuel élaboré par uneéquipe d'enseignants, de partenaires et d'élèves. Ilssont ouverts aux élèves volontaires et contribuent àl'ouverture des établissements sur leur environnementculturel et tout particulièrement sur la vie artistiquecontemporaine.L'atelier artistique est ouvert à tous les arts et a pourobjectifs de faire découvrir aux élèves la diversité etla complémentarité des expressions artistiques, deleur ouvrir des perspectives sur leur environnementculturel.■ Les projets inter-établissements sont proposésaux établissements du second degré par l'équiperectorale d'action culturelle, en partenariat avec lesstructures culturelles.Chaque classe bâtit son projet, d'après un cadrecommun, proposé par l'action culturelle et la structure.Cette démarche implique pour les élèves : un temps depratique (artistique, scientifique ou technique), desrencontres avec des œuvres, des artistes, des chercheurs,la fréquentation des œuvres et des lieux culturelset une restitution des travaux en fin d'année.Délégations académiques à l’éducation artistique età l’action culturelle du Rectorat dont dépendent lesétablissements.actions cinéma / audiovisuel projections / 67

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!