HISTOIRE__COMPTE RENDU15 ans déjàLa Maison du Geste et de l’Image de Paris accueillait le 3 juin dernier la rencontre “cinéville - un été au ciné : 15 ansdéjà”. Ce fut l’occasion de présenter l’évaluation 2004 de ce dispositif d’éducation à l’image hors temps scolaire etquelques actions se déroulant en 2005.article paru dans <strong>Projections</strong> n°16_proche très proche_juillet 2005Développant une logique de multi-partenariat, “cinéville - unété au ciné” a touché en 2004 plus de 285.000 spectateurs.Les actions se déroulent sur l’année et sont désormaisconstruites sur des logiques de projets de territoire. Présentdans 21 régions métropolitaines, dans la région de Charleroien Belgique et dans 3 Doms (Guadeloupe, Martinique etRéunion), le réseau s’étendra en 2005 en Corse et enNouvelle-Calédonie. Ce développement va de pair avec uneaugmentation constante du nombre des actions et des structuresimpliquées.Collectivités, partenaires associatifs de terrain, professionnelset institutionnels, ont soutenu la mise en place de 1.031 séances(en salle ou en plein air) pour 211.000 spectateurs, présentantplus de 200 films différents (dont 80% classés Arts etEssai). On remarque une grande diversité des films proposés :animation (20%), documentaires (15%), courts métrages(15%), films du patrimoine (10% en salle et 25% en plein air).Le nombre des ateliers de pratique (388) augmentent par rapportaux années précédentes avec aussi une grande diversitéde propositions (dont des ateliers de programmation, de critiquescinématographiques). La plupart des ateliers comportentdes séances de visionnage et donnent lieu à un produit fini.Cette évaluation 2004 met l’accent sur le partenariat avec lessalles de cinéma qui sont les pièces maîtresses de ce dispositifd’éducation à l’image. 298 salles (soit 950 écrans dont 71%Arts et Essai) ont participé à différents types d’actions, dont78% à la politique tarifaire. Le système de politique tarifaire,désormais déconcentré, est géré par les coordinations régionaleset fonctionne de deux façons : contremarques distribuéesauprès des structures relais et/ou demande sur projet auprèsdes coordinations. Les salles s’investissent également sur 75 %des séances spéciales, 27% des ateliers, 26% des séances enplein air et 57% des formations organisées. Malgré un contextedifficile (l’engagement des salles n’est pas possible pour touspour des raisons de moyens ou de personnel), les 2/3 des sallesquestionnées sont de véritables partenaires de l’opération.Pour terminer ce bilan chiffré, 50 actions de sensibilisation etde formations, et plus de 60 autres types d’actions (rencontresrégionales, échanges internationaux, participation à des festivals,etc.) ont été comptabilisées en 2004.Cette évaluation ne serait pas complète sans la prise encompte de la fonction ressources de ce réseau atypique :échanges (circulation de films, d’intervenants), mise enœuvre d’outils techniques, pédagogiques et de communication,lieux ressources fournissant informations, soutiens etexpertises auprès des porteurs de projets, réflexions et débatssur les pratiques, etc.Cette opération étant multiforme, il est difficile d’en faire uncompte-rendu uniquement quantitatif. Constitué de plusieursniveaux de partenariat (local, régional, national et international),“cinéville - un été au ciné” se développe et prouve par làmême la nécessité d’envisager un travail particulier sur lehors temps scolaire. Le combat n’est évidemment pas gagné.Le dispositif continue de se battre contre les idées reçues surles quartiers, contre cette inusable séparation entre art, cultureet animation, contre une certaine technocratie qui pensentque le quantitatif est plus important que le qualitatif, contreles querelles de chapelles ou de personnes, contre l’ignorancede certains qui pensent que l’on peut résoudre seuls les problèmesdes publics dits “en difficulté”.Pourtant, réussir à entraîner ce public non captif demanderaencore et toujours passion, écoute et imagination. Il s’agitbien d’offrir aux publics ayant des difficultés d’accès aucinéma, un soutien en termes d’approche, de relation, decompréhension, d’éducation à l’image. “Voir” et “Faire” sontles deux axes principaux de ce travail. Les enjeux sont sociaux,éducatifs, culturels, cinématographiques et de plus en plus enplus artistiques. Toutes les situations complexes de certainespopulations ne vont pas se résoudre par une unique actionculturelle. Mais, cinéville peut participer à ce que des jeunes,ou des moins jeunes, aient la chance de découvrir, d’apprendre,de comprendre, de se construire, de réfléchir, de devenirtout simplement des citoyens, ayant comme les autres accèsaux œuvres, au plaisir, au rêve, et à tout ce que le cinéma nousoffre.FRANÇOIS CAMPANA22 / projections actions cinéma / audiovisuel
HISTOIRE__ACTUALITÉSDernières rencontres nationales“cinéville-un été au ciné”avant <strong>Passeurs</strong> d’imagesDu 14 au 16 décembre 2006, se sont déroulées les quatrièmes Rencontres Nationales de ce dispositif d’éducation àl’image, hors temps scolaire, social et culturel, atypique et multiforme…Elles ont rassemblé plus de 400 personnes autour de la thématique “Éducation à l’image : comment répondre aux transformations?...”. Comme chaque année, ces Rencontres sont l’occasion pour les membres du réseau d’échanger, dedécouvrir de nouveaux films ou de nouvelles méthodes de travail, mais aussi de réfléchir sur ses pratiques et sur lesévolutions de notre société, donc du dispositif.article paru dans <strong>Projections</strong> n°23_passeurs d’images_mars 2007Les Rencontres Nationales sont le point d’orgue de ce réseau et rassemblentdes professionnels du cinéma et de l’action culturelle, de lajeunesse, de l’éducation, de l’action sociale, des artistes, des partenairesinstitutionnels, des jeunes participants d’ateliers… et un publicattentif. Pour favoriser le développement, l’innovation et l’évolutiondes initiatives de terrain, elles proposent des débats, des tables rondes,des projections de films et des présentations de projets d’éducation àl’image, français et européens, des interventions autour de thématiquesspécifiques.Une attention particulière est portée aux jeunes, dans le dispositif“cinéville” en général et les Rencontres nationales en particulier. Dansde bonnes conditions de projection et avec un public non familial ouamical, une journée entière offre aux jeunes : la découverte et laconfrontation avec des films ou des démarches différentes ; la reconnaissancede leur travail et des structures au sein d’une manifestationnationale ; des échanges informels avec d’autres jeunes, professionnelsou partenaires de la France entière ; une meilleure connaissancedes genres ou de notions cinématographiques abordées au cours desmodules. C’est aussi l’aboutissement et la valorisation d’actions réaliséessouvent dans des conditions difficiles. Cent dix jeunes ont participéà cette journée.Cette année, les Rencontres professionnelles tournaient autour de lathématique générale : “Education à l’image : comment faire face auxtransformations ?”, déclinée en plusieurs ateliers, au cours desquels47 films ou projets ont été présentés :“Comment les habitants peuvent-ils, par le biais du cinéma, devenirdépositaires de la mémoire de leurs lieux ?”, interrogeait la perceptiondes transformations de la ville et de ses habitants par les habitantseux-mêmes et les artistes qui les accompagnent.Un autre débat a permis de réfléchir à la transformation de la place del’artiste dans les ateliers de pratique artistique, que cette transformationsoit due à une approche particulière qui est celle de la résidenced’artiste ou à une affirmation du point de vue des réalisateurs à traversla charte “Quel cadre pour un atelier d’éducation à l’image ?”.C’est à la transformation des modes de production (vidéo, téléphoneportable, jeux vidéo) et de diffusion des images que s’intéressait l’atelier; “Comment l’éducation à l’image se saisit-elle, ou peut-elle se saisirdes formes audiovisuelles non cinématographiques ?”.Le mélange des genres est à l’ordre du jour, car on ne parle plus exclusivementde cinéma, mais de télévision, de téléphone portable et bienévidemment d’informatique. Les domaines artistiques se croisentaussi, quand on parle de résidence, au même titre que les domainesliés à la mémoire, à l’expression des citoyens.Beaucoup de projets s’entendent maintenant dans une démarchesociétale où l’artiste n’est plus le seul dépositaire de la connaissance,actions cinéma / audiovisuel projections / 23