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critères de nature clinique et épidémiologique pour formuler ses recommandations aux parents. Ces critèrespeuvent reposer sur l’état de santé de la mère, qui inclut un âge avancé, des désordres hypertensifs ou desantécédents d’accouchement prématuré [2, 3]. De plus, des critères comme l’âge gestationnel, le poids et lesexe du fœtus sont également pris en compte par l’équipe médicale dans l’élaboration de sesrecommandations [4, 5] (voir Chapitre I). Les traitements donnés à la femme à risque d’accoucherprématurément ainsi que ceux reçus par l’enfant après la naissance peuvent également influencer la décisionde réanimer ou non cet enfant né à la limite de la viabilité [2]. En plus de ces paramètres, les parents et lesmédecins auront à tenir compte de l’accessibilité aux soins de néonatalogie et du degré d’expérience del’équipe médicale. En effet, il est plus facile d’avoir accès à des soins spécialisés dans les grands centresurbains, comparativement aux régions éloignées, et cela peut avoir des conséquences importantes sur l’avenirde l’enfant.LES SÉQUELLES DE LA PRÉMATURITÉLa réanimation d’un bébé très prématuré peut mener à des conséquences tragiques sur sa santé enaugmentant, par exemple, les risques de syndrome de détresse respiratoire (SDR) et d’hémorragieintraventriculaire. Les conséquences à long terme qui affectent l’enfant peuvent inclure la dyspraxie 36 et desproblèmes respiratoires chroniques [6]. De plus, on observe particulièrement chez les grands prématurésdavantage de retard mental, de retard de développement, de retard dans l’acquisition des compétences decommunication et plus de déficit d’attention et de manque de confiance en soi (voir Chapitre III). Il estimportant de rappeler que comparativement aux filles, les garçons nés prématurément sont plus à risque dedévelopper la majorité des séquelles mentionnées plus haut et ce, à un âge gestationnel similaire (voir autreschapitres).PRISE DE DÉCISION : CONSENTEMENT LIBRE ET ÉCLAIRÉDans un contexte de grande prématurité, il peut être très difficile pour les parents de prendre unedécision libre et éclairée, puisqu’ils sont à la fois juges et parties prenantes de la situation (voir Article 10 duCode civil du Québec). Peu importe la décision qu’ils prendront, cette dernière aura un impact sur leur proprevie et sur celle de l’enfant, ce qui peut mener à de l’anxiété, un risque de dépression et d’épuisement oud’autres effets négatifs sur le couple. Les parents sont aux yeux de la loi les seuls responsables de la décisionconcernant la réanimation, les traitements et, dans le cas où ce choix ultime se pose, la demande d’arrêt destraitements pour l’enfant prématuré. Leurs décisions doivent toujours être prises dans le meilleur intérêt del’enfant. L’équipe médicale doit se limiter à son devoir moral et légal 37 d’informer les parents sur l’état desanté de leur enfant, sur les conséquences que cet état peut avoir sur le développement éventuel de ce36 Désordre moteur pouvant avoir comme origine la paralysie cérébrale.37 Cette obligation n’est d’ordre légal que si l’enfant est né vivant et viable. Ces conditions et leursconséquences sont décrites plus en profondeur dans le Chapitre V.112