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Dans une étu<strong>de</strong> qualitative réalisée auprès <strong>de</strong> parents d’enfants nés à la limite <strong>de</strong> la viabilité ainsi qued’infirmières et <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cins travaillant en néonatalogie, Kavanaugh et al. (2005) ont constaté que la majorité<strong>de</strong>s parents, mais pas tous, souhaitaient être impliqués dans la prise <strong>de</strong> décisions [12]. Le niveau d’implicationsouhaité par <strong>le</strong>s parents peut donc différer et <strong>le</strong>s mé<strong>de</strong>cins doivent être en mesure <strong>de</strong> déterminer <strong>le</strong>spréférences <strong>de</strong>s parents et <strong>de</strong> s’adapter à ces différents cas <strong>de</strong> figure. La majorité <strong>de</strong>s parents qui souhaitaientêtre impliqués dans la prise <strong>de</strong> décision souhaitaient aussi obtenir une recommandation <strong>de</strong> la part dumé<strong>de</strong>cin. Un tel constat est similaire au modè<strong>le</strong> <strong>de</strong> la décision partagée (shared <strong>de</strong>cision making) dont <strong>le</strong>sprincipa<strong>le</strong>s caractéristiques sont : 1) <strong>le</strong>s mé<strong>de</strong>cins et <strong>le</strong>s patients sont impliqués, 2) <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux parties partagentl’information et 3) <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux parties prennent <strong>de</strong>s dispositions pour construire un consensus quant autraitement privilégié. Tout au long du parcours, <strong>le</strong> mé<strong>de</strong>cin fait part <strong>de</strong> ses recommandations <strong>de</strong> traitement aupatient. Les auteurs soutiennent que l’utilisation d’un tel modè<strong>le</strong> peut être uti<strong>le</strong> avec plusieurs parents aucours du processus <strong>de</strong> décision pour <strong>le</strong>s enfants nés <strong>de</strong> façon extrêmement prématurés.DOIT-ON PROTÉGER LES PARENTS ?Dans <strong>le</strong>s services <strong>de</strong> réanimation néonata<strong>le</strong> en France, il semb<strong>le</strong>, à la <strong>le</strong>cture du livre d’Anne Pail<strong>le</strong>t(2007) [4] que <strong>le</strong>s mé<strong>de</strong>cins <strong>le</strong>s plus âgés défen<strong>de</strong>nt généra<strong>le</strong>ment la mise à distance <strong>de</strong>s parents alors que <strong>le</strong>sinternes et <strong>le</strong>s infirmières semb<strong>le</strong>nt soucieux <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur faire une place plus large. Deux arguments principauxsont emmenés par <strong>le</strong>s mé<strong>de</strong>cins seniors pour gar<strong>de</strong>r à distance <strong>le</strong>s parents : la notion <strong>de</strong> protectionpsychologique <strong>de</strong>s parents et la définition <strong>de</strong> la compétence décisionnel<strong>le</strong> comme étant nécessairement unecompétence médica<strong>le</strong>. Des mé<strong>de</strong>cins pensent protéger <strong>le</strong>s parents en ne <strong>le</strong>ur disant pas que <strong>le</strong>s traitements <strong>de</strong><strong>le</strong>ur nouveau-né ont été arrêtés mais simp<strong>le</strong>ment qu’il est mort. Ils soutiennent que savoir ce qui s’est passéou avoir participé à la décision ne ferait que <strong>le</strong>s culpabiliser pour <strong>le</strong> reste <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur vie [4] (pp. 88-89). Une tel<strong>le</strong>attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins est probab<strong>le</strong>ment beaucoup plus rare en Amérique du Nord mais il existe peut-êtrequelques cas. Étant donné que <strong>le</strong>s parents sont <strong>le</strong>s personnes touchées en premier par ce qui arrive à <strong>le</strong>urenfant, peut-être <strong>de</strong>vraient-ils prendre part à toutes <strong>le</strong>s décisions et <strong>le</strong>s mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong>vraient-ils se faire un<strong>de</strong>voir <strong>de</strong> ne <strong>le</strong>ur cacher aucune information pertinente. L’attitu<strong>de</strong> paternaliste qui cherche à protéger <strong>le</strong>sparents et à réserver <strong>le</strong>s décisions au mé<strong>de</strong>cin pourrait même avoir un effet contraire en faisant sentir auxparents qu’ils ont été manipulés ou qu’ils n’ont pu assumer <strong>le</strong>ur rô<strong>le</strong> <strong>de</strong> protecteur, <strong>le</strong>ur p<strong>le</strong>ine responsabilitémora<strong>le</strong> envers <strong>le</strong>ur enfant.PARTICULARITÉS DE LA COMMUNICATION EN CONTEXTE DE GRANDE PRÉMATURITÉIl peut être faci<strong>le</strong> <strong>de</strong> revendiquer ici que <strong>le</strong>s parents détiennent <strong>le</strong> p<strong>le</strong>in pouvoir décisionnel. Toutefois,dans la réalité, <strong>le</strong>s émotions sont vives et <strong>le</strong> parent peut se sentir dépassé. Le moins que l’on puisse dire c’estque dans <strong>le</strong> cas d’une naissance extrêmement ou très prématurée, <strong>le</strong>s parents sont assurément sous <strong>le</strong> choc etne sont pas à <strong>le</strong>ur meil<strong>le</strong>ur pour analyser une situation et pour prendre <strong>de</strong>s décisions. Certains diront que cetétat d’esprit <strong>le</strong>s rend inaptes à déci<strong>de</strong>r, mais peut-être est-ce impru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>le</strong>s dépossé<strong>de</strong>r ainsi <strong>de</strong> <strong>le</strong>urresponsabilité. Il importe plutôt <strong>de</strong> remédier à ce problème en recherchant un équilibre entre <strong>le</strong>s besoins, <strong>le</strong>sdroits et <strong>le</strong>s responsabilités <strong>de</strong> chaque partie. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> mé<strong>de</strong>cin pourrait conseil<strong>le</strong>r aux parents <strong>de</strong> sefaire accompagner par une personne ressource pour la gestion <strong>de</strong> l’information et la communication avec85

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