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l’équipe soignante. Dans ces moments <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s émotions, <strong>le</strong>s parents ont besoin d’être guidés, compris etaccompagnés et investir dans un tel accompagnement pourrait être bénéfique pour <strong>le</strong> parent, <strong>le</strong> mé<strong>de</strong>cin etsans doute, pour <strong>le</strong> jeune patient. Étant donné <strong>le</strong> caractère très urgent <strong>de</strong> la décision <strong>de</strong> réanimation d’unnouveau-né, une mesure d’accompagnement n’est d’aucune ai<strong>de</strong> lorsque <strong>le</strong> bébé est né à la limite <strong>de</strong> laviabilité. Toutefois, cela pourrait ai<strong>de</strong>r à résoudre d’autres di<strong>le</strong>mmes éthiques qui pourront survenir plus tard.Afin que <strong>le</strong>s parents puissent prendre <strong>de</strong>s décisions éclairées, il serait souhaitab<strong>le</strong> qu’ils soientinformés <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> prématurité et <strong>de</strong>s conséquences qui peuvent s’en suivre. Cela pourrait se faire aucours du suivi <strong>de</strong> la grossesse, <strong>de</strong> la même façon qu’on informe <strong>le</strong>s parents <strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> faire <strong>le</strong>dépistage <strong>de</strong> la trisomie 21 et <strong>de</strong>s options qui peuvent en décou<strong>le</strong>r. Un coup<strong>le</strong> qui a réfléchi à la situation etqui s’est <strong>document</strong>é pourrait déci<strong>de</strong>r d’une non intervention en cas <strong>de</strong> naissance prématurée où l’enfant naîten état <strong>de</strong> mort apparente. Il pourrait aussi <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à ce que <strong>de</strong>s traitements soient entrepris et cettedécision serait alors vraiment éclairée. Comme dans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong>s interventions réalisées chez <strong>de</strong>s enfants ou <strong>de</strong>sadultes, <strong>le</strong> principe d’autonomie est primordial chez <strong>le</strong>s nouveau-nés et, conséquemment, <strong>le</strong>s parents doiventprendre plus <strong>de</strong> place dans <strong>le</strong> processus <strong>de</strong> décision.CONCLUSIONLe but <strong>de</strong> ce texte n’était pas <strong>de</strong> prendre une position définitive sur ce qui est bien ou ce qu’il estéthiquement correct <strong>de</strong> faire quant aux décisions <strong>de</strong> traitements <strong>de</strong>s bébés nés à la limite <strong>de</strong> la viabilité. Celadit, force est d’admettre qu’il est très diffici<strong>le</strong> <strong>de</strong> rester neutre lorsqu’on réfléchit à <strong>de</strong>s enjeux éthiques <strong>de</strong>cette amp<strong>le</strong>ur, qui touchent par surcroît <strong>le</strong>s personnes peut-être <strong>le</strong>s plus vulnérab<strong>le</strong>s parmi nous, <strong>le</strong>s grandsprématurés. La neutralité ou l’objectivité en éthique n’est pas possib<strong>le</strong> et n’est pas non plus souhaitab<strong>le</strong> danstous <strong>le</strong>s aspects <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> réf<strong>le</strong>xion. Une certaine objectivité est à propos lorsqu’il est temps <strong>de</strong> répertorier<strong>le</strong>s éléments scientifiques et <strong>de</strong> faire une revue <strong>de</strong>s pratiques, <strong>de</strong>s raisons et va<strong>le</strong>urs qui motivent cespratiques. Cependant, lorsque vient <strong>le</strong> temps <strong>de</strong> hiérarchiser <strong>de</strong>s va<strong>le</strong>urs ou <strong>de</strong>s risques comme dans <strong>le</strong>paragraphe ainsi intitulé, l’objectivité scientifique s’avère peu uti<strong>le</strong>. Sans cé<strong>de</strong>r sur l’importance <strong>de</strong> la rigueuret <strong>de</strong> la cohérence argumentative, il faut plutôt regar<strong>de</strong>r la situation avec une sensibilité et une humanité quisont propres à chaque personne. Il faut s’imprégner d’une problématique et savoir ce que viventconcrètement <strong>le</strong>s personnes impliquées. Des difficultés tel<strong>le</strong>s que l’incertitu<strong>de</strong> initia<strong>le</strong> du pronostic et <strong>le</strong>caractère quelquefois tardif <strong>de</strong> la révélation <strong>de</strong> complications tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s anomalies cérébra<strong>le</strong>s <strong>de</strong> lasubstance blanche apparaissent insurmontab<strong>le</strong>s au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s connaissances. Les équipes peuvent aussiêtre parfois confrontées à une situation où l’enfant a acquis une autonomie respiratoire et est apparemmenten bonne santé, mais présente un pronostic neurologique sévèrement compromis. Ces exemp<strong>le</strong>s visent àdémontrer qu’il est impossib<strong>le</strong> <strong>de</strong> « ne jamais faire d’erreurs » lors <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> décision et que <strong>de</strong>s enfantslour<strong>de</strong>ment handicapés continueront <strong>de</strong> « sortir » <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> soins néonataux. Toutefois, en préconisantune approche pru<strong>de</strong>nte qui n’a pas pour assise la réanimation <strong>de</strong> tous <strong>le</strong>s nouveau-nés en état <strong>de</strong> mort86