Télécharger le document - Faculté de médecine - Université Laval

INTRODUCTIONÀ mesure que les progrès de la science avancent, l’espérance de vie augmente. Cecis’explique par le fait que les multiples percées technologiques dans une multitude de domainesoffrent des conditions de vie de plus en plus favorables au développement et au maintien de la viehumaine. Parmi toutes ces avancées, celles du domaine médical sont très certainement celles qui ontle plus contribué à cette augmentation de la longévité. En effet, l’espérance de vie moyenne, auCanada, est passée de 60 ans en 1920 à 79,5 ans en 2002 1 (tout sexe confondu). Cette hausse est«[l]’accroissement continu de l’espérance de vie au cours des dernierssiècles a été attribué à l’amélioration de la nutrition et de l’hygiène, àl’accès à de l’eau potable, au contrôle efficace des naissances et àl’immunisation, ainsi qu’à d’autres interventions médicales 2 .»À l’autre extrémité de la situation, un phénomène relativement nouveau fait en sorte que lavie de l’être humain débute de plus en plus tôt. En effet, alors que la durée normale d’une grossessehumaine est d’environ 37 semaines, il arrive que l’accouchement survienne bien avant, ainsi lequalificatif de «prématuré» est attribué au nouveau-né. Ce genre d’événement, que l’on pouvaitautrefois considérer comme des fausses couches «sont devenues [des] naissances d’enfantsextrêmement prématurés…» 3 grâce aux progrès médicaux, notamment en néonatalogie. On constated’ailleurs une augmentation du nombre de naissances prématurées. Par exemple, pour 2000-2002,environ 73 500 naissances prématurées (< 37 semaines) ont été répertoriées, alors que pour 2005-2007, ce nombre est passé à environ 83 250, soit une augmentation d’environ 15 % sur 5 ans 4 .Parmi ceux-ci, certains sont qualifiés «très grands prématurés», car nés entre la 22 e et 25 esemaine de gestation 5 , et sont ceux dont les chances de survie sont les plus incertaines, bien qu’ellesaient augmenté durant la dernière décennie 6 . Ce faible taux de survie positionne les parents etspécialistes de la santé dans une position des plus floue. En effet, la prise de décision concernant letype de soin à fournir au nourrisson dans un tel contexte soulève des questions éthiques et juridiquesface à la possibilité de séquelles graves et permanentes et du faible taux de survie des très grandsprématurés. Nous verrons qu’une collaboration très étroite entre les parents et les médecins est alorsrequise afin de prendre la décision la plus éclairée possible concernant les gestes à poser (ou pas),car94