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non) et selon <strong>le</strong>s décisions prises quant aux traitements à administrer. Une revue <strong>de</strong> littérature concernant cetaspect important du <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s enfants prématurés <strong>de</strong>vrait être réalisée avant <strong>de</strong> discuter plus longuement<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s enfants « non survivants » et <strong>de</strong> voir comment ces conditions ont évolué au fil dutemps.Bien que ce ne soit pas <strong>le</strong> problème principal, il semb<strong>le</strong> qu’il y ait un problème éthique inhérent aufait que <strong>le</strong>s traitements <strong>de</strong> réanimation néonata<strong>le</strong> et <strong>de</strong> maintien en vie prolongent la souffrance <strong>de</strong> nouveaunésqui ne survivront pas, et parfois pendant <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> temps prolongées. Les chiffres suivantspermettent <strong>de</strong> faire un certain portrait <strong>de</strong> la situation. Dans une étu<strong>de</strong> réalisée en Al<strong>le</strong>magne qui concernait <strong>le</strong>décès <strong>de</strong> grands prématurés [3], <strong>le</strong>s auteurs ont observé que tous <strong>le</strong>s enfants non transférés à l’unité <strong>de</strong> soinsintensifs néonata<strong>le</strong> sont décédés au cours <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur première journée <strong>de</strong> vie. Quarante pour cent <strong>de</strong>s enfantstransférés aux soins intensifs sont décédés au cours <strong>de</strong> la première semaine <strong>de</strong> soins tandis que 29 % sontdécédés après plus d’un mois aux soins intensifs. Bien que <strong>le</strong>s équipes soignantes fassent <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur mieux pourminimiser <strong>le</strong>s impacts <strong>de</strong>s traitements sur <strong>le</strong> bien-être <strong>de</strong>s bébés, il reste que certains traitements peuventêtre considérés par certains comme étant invasifs et agressifs (respirateur, opérations chirurgica<strong>le</strong>s,alimentation parentéra<strong>le</strong>, etc.).LA RÉANIMATION D’ATTENTECe concept a été développé au cours <strong>de</strong>s 20 <strong>de</strong>rnières années. Il signifie que l’équipe médica<strong>le</strong>procè<strong>de</strong> à la réanimation du nouveau-né, quitte à autoriser <strong>le</strong> retrait <strong>de</strong>s soins actifs en fonction <strong>de</strong> l’évolutionclinique et <strong>de</strong>s données <strong>de</strong> la surveillance cérébra<strong>le</strong>, après un entretien avec la famil<strong>le</strong>. La norme se présented’abord comme un impératif <strong>de</strong> réanimation initia<strong>le</strong>. Même lorsqu’il y a d’emblée inquiétu<strong>de</strong> diagnostique etpronostique, <strong>le</strong> principe est <strong>de</strong> ne jamais prendre dans l’immédiat <strong>de</strong>s décisions irréversib<strong>le</strong>s (d’abstention oud’arrêt <strong>de</strong> traitement). La consigne est d’essayer <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> l’urgence en tentantsystématiquement <strong>de</strong> mettre en route une respiration artificiel<strong>le</strong>, <strong>de</strong> manière à pouvoir réaliser <strong>de</strong>s examenscomplémentaires, suivre l’évolution et réduire (au moins un peu) l’incertitu<strong>de</strong> avant <strong>de</strong> déterminer s’il faut ounon poursuivre la réanimation. La « réanimation d’attente » est aussi à comprendre comme une réanimationtemporaire, jusqu’à une prise <strong>de</strong> décision ultérieure [4]. Il semb<strong>le</strong> qu’un pronostic individuel soit toujours trèsdiffici<strong>le</strong> à établir et que cela constitue l’une <strong>de</strong>s principa<strong>le</strong>s difficultés liées à la prise <strong>de</strong> décision. Des étu<strong>de</strong>smontrent une erreur <strong>de</strong> classement <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 40 % (Srinivasan (2006), cité par Rozé [5]). Des étu<strong>de</strong>s ontaussi montré <strong>le</strong> caractère faib<strong>le</strong>ment discriminant <strong>de</strong> l’âge gestationnel. Les auteurs concluent en disant que<strong>le</strong>s décisions <strong>de</strong> prise en charge ou <strong>de</strong> retrait <strong>de</strong> soins ne pourront être prises qu’après avoir transmis uneinformation complète et honnête auprès <strong>de</strong>s parents. Éga<strong>le</strong>ment, cette information doit être très humb<strong>le</strong> enraison <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> qui l’accompagne <strong>de</strong> façon inévitab<strong>le</strong>. Si on veut être critique envers la pratique <strong>de</strong> laréanimation d’attente, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si el<strong>le</strong> permet vraiment <strong>de</strong> prendre ensuite une décision pluséclairée…LA HIÉRARCHISATION DE S RISQUES74

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