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Introductionlusieurs paramètres peuvent influencer la prise de décision des donneurs de soins au moment dePressusciter ou non un nourrisson né à la limite de la viabilité, mais peu relèvent directement de larecherche fondamentale. Celle-ci peut soit expliquer les fondements des réalités cliniques pouvantinfluencer la survie ou la qualité de vie de l’enfant prématuré, soit fournir des points de départ pour larecherche clinique. Dans ce chapitre nous tenterons de répondre à la question suivante: « Quellesconnaissances biomédicales sont les plus pertinentes afin d’établir de nouveaux paramètres cliniques pouvantêtre utilisés par les donneurs de soins quand il s’agit de décider de ressusciter ou non un nourrisson né à lalimite de la viabilité et quels sont les fondements moléculaires, cellulaires et endocriniens 10 des critèrescliniques connus ? »Une première partie introduira les effets de la prématurité sur la physiologie du nouveau-né; elle serasuivie d’un court résumé décrivant le développement du système pulmonaire et les effets de la prématuritésur ce dernier. Ensuite, divers éléments biomédicaux pertinents seront résumés, tels les différences entre lessexes concernant la maturation pulmonaire, les effets des hormones androgènes 11 sur le poumon et lesmarqueurs biologiques du développement et de la maturation pulmonaires. Nous aborderons également lesfondements biomédicaux de certains traitements cliniques mis en œuvre pour contrer le syndrome dedétresse respiratoire chez les nouveau-nés prématurés.LA PRÉMATURITÉSelon l’American Academy of Pediatrics et le Canadian Perinatal Surveillance System, la prématuritéest définie comme une naissance survenant avant la 37 e semaine de la grossesse [1, 2]. On peut classer lesenfants prématurés en trois grandes classes : les prématurés nés avant la 37 e semaine de grossesse, les grandsprématurés nés avant la 32 e semaine de grossesse et finalement, les très grands prématurés nés avant la 28 esemaine de grossesse. La prématurité est à la hausse au Canada et dans la plupart des pays industrialisés. Eneffet, entre 1981 et 1994 le pourcentage d'enfants prématurés a augmenté de 9 % au pays, passant de 6,3 % à6,8 % de toutes les naissances [3]. Au Québec, on estime que 7,5 % des naissances vivantes surviennentprématurément [4]. Plusieurs facteurs expliquent ce risque accru de donner naissance prématurément :notons les complications maternelles et fœtales, un historique d’accouchement prématuré, un faible statut10 Endocrine : relatif à la substance sécrétée par une cellule ou une glande, qui est déversée dans le sang sansl'intermédiaire d'un canal excréteur.11 Hormones stéroïdes, notamment impliquées dans la stimulation et le contrôle des caractères sexuels mâles.32