Télécharger le document - Faculté de médecine - Université Laval

S’il s’agit en plus d'un enfant prématuré à santé très précaire (assistance respiratoire prolongée,dysplasie bronchopulmonaire, très faible poids), le stress vécu par le parent demeure significativementsupérieur à celui des parents d’un enfant né à terme et ce même 3 années après la sortie de l’hôpital [36]. Uneautre étude a démontré que la totalité des mères d’enfants prématurés dont l’état de santé demeure précaireà 6 mois d’âge corrigé présente au moins un symptôme de stress post-traumatique [37]. Par exemple, ellesavaient une tendance à revivre intérieurement les évènements bouleversants, à être constamment sur le quivive,à éviter toute situation qui pourrait rappeler les évènements traumatiques, etc. Malheureusement, cetteanxiété et ce stress durant la première année semblent être reliés avec de futurs problèmes decomportements chez l’enfant [38, 39].La prématurité a aussi certains effets sur le couple parental. En effet, les mères d’enfants prématurésrapportent avoir une moins bonne entente avec leur conjoint [40]. Garel et al., (2004) relatent que la moitiédes mères se plaignent de problèmes conjugaux et qu’elles se sentent délaissées par leur conjoint [31].Paradoxalement, une autre étude suggère que la naissance d’un enfant prématuré constitue un évènementsusceptible de rapprocher les partenaires [41]. Les conséquences de la prématurité sur le couple demeurentdonc mitigées et peuvent éventuellement dépendre des caractéristiques intrinsèques du couple.CONCLUSIONDe manière générale, on constate que la probabilité de séquelles chez l’enfant augmente avec lasévérité de la prématurité. Le fait d’être un garçon et de présenter plusieurs complications médicales tôt aprèsla naissance semble également augmenter le risque de difficultés au plan cognitif, comportemental etémotionnel. Par contre, en gardant un point de vue évolutif et selon la littérature disponible, on peut sepermettre de croire que ces séquelles s’estompent avec le temps pour devenir moins flagrantes une fois l’âgeadulte atteint, ce qui ultimement, est de bon augure.Malgré qu’elles puissent être plus difficiles à évaluer à long terme et être influencées par le vécupersonnel du prématuré, les conséquences comportementales et émotionnelles de la prématurité semblentaussi être beaucoup moins importantes à l’adolescence et à l’âge adulte, présentant même certains pointspositifs tels que la réduction de comportements à risque [28]. De plus, contrairement au domaine cognitif, lesgarçons, bien que touchés sur des sphères légèrement différentes, ne semblent pas significativement plusatteints que les filles.Comme on peut s’y attendre, les conséquences psychologiques observées chez les parents sontimportantes, particulièrement chez les mères, lesquelles ont par ailleurs été davantage étudiées que les pères.Toutefois, il importe de ne pas oublier que la mort d’un enfant prématuré engendre des conséquencespsychologiques graves. Le décès de l’enfant entraînera des conséquences psychologiques peut-être plussérieuses que celles engendrées par le stress néo et postnatal vécu par les parents d’enfants prématurés quiont survécu.66