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INTRODUCTIONAlors que les médias nous présentent en général les conséquences physiques de la grande prématurité,nous avons trop souvent tendance à oublier que ces naissances comportent aussi un lot de séquellespotentielles plus « discrètes ». Le présent chapitre s’attardera aux conséquences cognitives,comportementales, psychopathologiques et émotionnelles de ces naissances hâtives tant pour lesenfants que pour leurs parents, ces derniers étant soumis à un évènement majeur susceptible de générer unstress énorme. Il est à noter que nous mettrons l’accent sur la grande prématurité, c’est-à-dire sur desnaissances survenant après 32 semaines et moins de grossesse.CONSÉQUENCES CHEZ L’ENFANTLES SÉQUELLES COGNITIVES ENGENDRÉES PAR LA PRÉMATURITÉLa sphère cognitive se réfère aux processus mentaux de l’individu. On peut dire qu’il s’agit desprocessus qui relèvent de la pensée. Ainsi, l’apprentissage, le raisonnement, la mémoire, la perception et lelangage sont des composantes du développement cognitif de l’individu. Comme la majorité des autresdimensions psychologiques, les séquelles cognitives s’observent au cours du développement, lorsque la surviede l’enfant n’est plus compromise par la prématurité.Âge préscolaire :Les instruments les plus souvent utilisés pour documenter les conséquences de la prématurité avantl’âge de deux ans mesurent le développement moteur et mental, un concept global qui comprend, comme ledéveloppement cognitif, le langage précoce, la mémoire, ainsi que les aptitudes sensorielles et perceptuelles.Quant au développement moteur, il fait référence à la façon dont l’enfant interagit physiquement avec lemonde qui l’entoure, comme en témoignent le contrôle de son corps, la coordination et la dextérité. Dès l’âgede 2 ans, on observe chez 23 % des prématurés de moins de 28 semaines un retard de développement mentalet chez 26 % de ceux-ci un retard du développement moteur, et ce, malgré une échographie crânienne nedémontrant aucune anomalie [1].Une vaste étude effectuée en Angleterre nommée EPICure confirme ces observations de retard dedéveloppement. En effet, à 30 mois, 19 % de ces enfants nés à moins de 25 semaines de grossesse60