physique. Il s’agit <strong>de</strong> l’élément fondamental du droit à l’autodétermination [10]. Le respect <strong>de</strong> l’autonomieindividuel<strong>le</strong> s’est implanté dans <strong>le</strong> milieu <strong>de</strong> la santé, comme en témoigne l’obligation dans laquel<strong>le</strong> setrouvent <strong>le</strong>s professionnels <strong>de</strong> la santé <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>le</strong> consentement du mala<strong>de</strong> avant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à uneintervention chirurgica<strong>le</strong> ou à un examen à risque [11].La société ou <strong>le</strong> contexte dans <strong>le</strong>squels évolue une personne peut l’ai<strong>de</strong>r ou lui nuire dans la voie <strong>de</strong>l’autodétermination. L’enfant prématuré né à la limite <strong>de</strong> la viabilité, en tant que personne mineure, n’est pasautonome; <strong>de</strong> plus, il se trouve dans une situation additionnel<strong>le</strong> <strong>de</strong> vulnérabilité par son état physique. Une ouplusieurs personnes <strong>de</strong>vront prendre <strong>de</strong>s décisions déterminantes quant à son avenir et ces décisions <strong>de</strong>vrontêtre prises en considérant <strong>de</strong> façon prioritaire <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur intérêt global <strong>de</strong> l’enfant. Afin <strong>de</strong> préserver unecertaine autonomie du nouveau-né sur <strong>le</strong> plan symbolique, une place importante <strong>de</strong>vrait être accordée auxparents dans <strong>le</strong> processus <strong>de</strong> décision, puisqu’ils sont <strong>le</strong>s personnes <strong>le</strong>s plus immédiatement dévouées à sonbien-être, à la réalisation <strong>de</strong> son projet <strong>de</strong> vie.Sur <strong>le</strong> plan juridique, <strong>le</strong>s parents sont titulaires <strong>de</strong> l’autorité parenta<strong>le</strong>, ce qui <strong>le</strong>ur confère <strong>le</strong> droit et <strong>le</strong><strong>de</strong>voir <strong>de</strong> prendre <strong>le</strong>s décisions qu’ils considèrent appropriées pour <strong>le</strong> bien-être futur <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur nouveau-né. Lerespect <strong>de</strong> l’autonomie du patient ne signifie pas que <strong>le</strong> mé<strong>de</strong>cin n’a pas <strong>le</strong> droit et la responsabilité <strong>de</strong>s’opposer aux souhaits <strong>de</strong>s parents s’il <strong>le</strong>s considère déraisonnab<strong>le</strong>s. Dans une étu<strong>de</strong> réalisée en 2005 [12], <strong>le</strong>smé<strong>de</strong>cins interrogés ont mentionné qu’ils n’accompliraient pas un traitement qu’ils jugent contre-indiqué,même si <strong>le</strong> parent en faisait la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Habituel<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s mé<strong>de</strong>cins impliquent davantage <strong>le</strong>s parents dans<strong>le</strong>s situations où il y a un haut niveau d’incertitu<strong>de</strong>. Cela est compatib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s lignes directrices émises parl’Académie Américaine <strong>de</strong> Pédiatrie (American Aca<strong>de</strong>my of Pediatrics) qui stipu<strong>le</strong>nt que lorsqu’il y a unpronostic incertain, selon <strong>le</strong>quel la survie est incertaine, <strong>le</strong> taux <strong>de</strong> morbidité relativement é<strong>le</strong>vé et <strong>le</strong> far<strong>de</strong>auanticipé pour l’enfant éga<strong>le</strong>ment é<strong>le</strong>vé, <strong>le</strong>s désirs parentaux quand aux soins à apporter doivent être supportés[13].INTÉRÊT SUPÉRIEUR DE L’ENFANTAgir dans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur intérêt <strong>de</strong> l’enfant est un concept issu <strong>de</strong> la bioéthique qui peut ai<strong>de</strong>r àcomprendre <strong>le</strong>s dimensions mora<strong>le</strong>s et éthiques liées aux efforts <strong>de</strong> réanimation et aux soins intensifs fournisaux bébés nés à la limite <strong>de</strong> la viabilité. Ce concept permet <strong>de</strong> mettre l’accent sur <strong>le</strong>s points qui pourraient «intéresser » <strong>le</strong>s enfants, tels que <strong>le</strong> niveau <strong>de</strong> souffrance et <strong>de</strong> dou<strong>le</strong>ur impliqué par <strong>le</strong>s soins requis, laprobabilité <strong>de</strong> survivre sans incapacité majeure et la disponibilité du support à long terme dans l’éventualitéoù une incapacité majeure serait présente [14]. Le principe <strong>de</strong> l’intérêt supérieur <strong>de</strong> l’enfant implique quel’histoire clinique et <strong>le</strong> dossier médical <strong>de</strong> l’enfant doivent être <strong>le</strong> déterminant premier <strong>de</strong>s actions; cetteposition privilégie la prééminence <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> bienfaisance et <strong>de</strong> non-malfaisance [15].La volonté d’agir dans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur intérêt <strong>de</strong> l’enfant n’est toutefois pas faci<strong>le</strong> à traduire en termes <strong>de</strong>critères <strong>de</strong> décision quant aux soins à offrir ou à ne pas offrir, comme l’exprime Chiswick : « Le meil<strong>le</strong>ur intérêt<strong>de</strong> l’enfant repose inévitab<strong>le</strong>ment sur la perception <strong>de</strong>s autres, que ce soit <strong>le</strong>s parents ou <strong>le</strong> personnel médical.Le résultat probab<strong>le</strong> est un facteur majeur qui influence cette perception, ce qui constitue un problèmemajeur. Malgré que <strong>de</strong>s données sur <strong>le</strong>s taux <strong>de</strong> survie moyens et sur <strong>le</strong>s risques d’incapacités chez <strong>le</strong>s79
survivants soient disponib<strong>le</strong>s, <strong>de</strong>s marqueurs fiab<strong>le</strong>s <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong> la prématurité pour un individu enparticulier ne sont pas disponib<strong>le</strong>s au moment où <strong>le</strong>s décisions doivent être prises, c’est-à-dire au moment <strong>de</strong>la naissance ou un peu avant (traduction libre, [14] p. 9). » Cela soulève la question du consentement libre etéclairé.LE CONSENTEMENT LIBRE ET ÉCLAIRÉSelon <strong>le</strong> principe d’autonomie, <strong>le</strong> consentement est dit éclairé quand la personne qui prend ladécision, pour el<strong>le</strong>-même ou en tant que représentante, a reçu et compris <strong>le</strong>s éléments d’informationnécessaires à sa décision. El<strong>le</strong> <strong>de</strong>vra être renseignée adéquatement sur la nature et la qualité <strong>de</strong>s actesenvisagés, <strong>le</strong>s complications éventuel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s risques prévisib<strong>le</strong>s et fréquents, la probabilité <strong>de</strong> succès et <strong>le</strong>soptions ou <strong>le</strong>s effets possib<strong>le</strong>s, ainsi que sur <strong>le</strong>s conséquences <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> traitement. Le consentementsera considéré comme libre s’il est obtenu sans subterfuge, sans abus <strong>de</strong> confiance ou <strong>de</strong> vio<strong>le</strong>nce, sanschantage ou autres contraintes [10]. L’idéal du consentement éclairé peut être diffici<strong>le</strong> à atteindre étant donné<strong>le</strong>s incertitu<strong>de</strong>s inhérentes au pronostic en néonatalogie; <strong>le</strong>s parties en présence, et au premier chef <strong>le</strong>sparents, cherchent à prendre la meil<strong>le</strong>ure décision dans <strong>le</strong>s circonstances, au mieux <strong>de</strong> <strong>le</strong>urs connaissances.RESPECT DE LA VIE HUMAINE OU PROTECTION DE LA VIE BIOLOGIQUESelon Vil<strong>le</strong>neuve (2001) [10], la protection <strong>de</strong> la vie biologique <strong>de</strong> l’être humain constitue une va<strong>le</strong>urtrès importante sur <strong>le</strong> plan éthique sans toutefois primer dans tous <strong>le</strong>s cas. Les progrès scientifiques ettechniques permettent <strong>de</strong> prolonger la vie, mais parfois à un prix très é<strong>le</strong>vé, tant pour la personne el<strong>le</strong>-mêmeque pour ses proches, <strong>le</strong>s soignants et la société. La qualité <strong>de</strong> vie peut alors s’avérer un repère uti<strong>le</strong> aujugement moral, qui permet <strong>de</strong> pondérer <strong>le</strong> <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la vie biologique. Bref, la volonté <strong>de</strong>préserver la vie à tout prix peut se réaliser au détriment d’une qualité <strong>de</strong> vie satisfaisante.LA QUALITÉ DE VIELa qualité <strong>de</strong> vie, améliorée par <strong>le</strong> progrès scientifique et technique, est <strong>de</strong>venue une va<strong>le</strong>uressentiel<strong>le</strong> <strong>de</strong> notre époque. L’évaluation <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> vie d’une personne suppose une approche globa<strong>le</strong><strong>de</strong> la situation. On se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> donc si <strong>le</strong> far<strong>de</strong>au et <strong>le</strong>s risques du traitement proposé sont moindres que <strong>le</strong>sbienfaits escomptés. Le concept <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie est subjectif et relié au sens que chacun donne à la vie, à lasouffrance, à la mort. Ainsi, une infirmière qui souhaite évaluer la qualité <strong>de</strong> vie d’un patient <strong>de</strong>vra tenircompte <strong>de</strong> l’opinion <strong>de</strong> la personne ou <strong>de</strong> son répondant, si la première se trouve dans l’impossibilité <strong>de</strong> <strong>le</strong>faire. Plusieurs auteurs distinguent <strong>de</strong>ux critères <strong>de</strong> base pour déterminer si la personne jouit d’une qualité <strong>de</strong>vie minima<strong>le</strong> : la conscience <strong>de</strong> soi (être conscient <strong>de</strong> sa propre réalité et <strong>de</strong> son rapport à l’environnement) etla capacité d’interaction avec autrui (présence d’une vie relationnel<strong>le</strong> ou socia<strong>le</strong>). Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux repères,<strong>le</strong>s auteurs s’enten<strong>de</strong>nt sur <strong>le</strong> caractère largement subjectif <strong>de</strong>s composantes et du niveau <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vienécessaire pour accé<strong>de</strong>r au bien-être. Cette définition varie entre <strong>le</strong>s individus selon <strong>le</strong>ur histoire <strong>de</strong> vie, <strong>le</strong>ursva<strong>le</strong>urs et <strong>le</strong>ur situation actuel<strong>le</strong>.80
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