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LA PLACE DES PARENTSPlusieurs groupes (International Liaison Committee on Ressuscitation (ILCOR), British Association ofPerinatal Medicine (BAPM), American Aca<strong>de</strong>my of Pediatrics (AAP)) ont mis l’emphase sur l’importance <strong>de</strong>l’implication parenta<strong>le</strong> dans la prise <strong>de</strong> décisions éthiques diffici<strong>le</strong>s, particulièrement lorsqu’il y a une faib<strong>le</strong>probabilité <strong>de</strong> survie et <strong>de</strong>s taux é<strong>le</strong>vés <strong>de</strong> risque <strong>de</strong> morbidité, comme c’est <strong>le</strong> cas chez <strong>le</strong>s bébés âgés entre23 et 24 semaines et 6 jours [22]. À partir <strong>de</strong> 25 semaines, <strong>le</strong> pronostic concernant la survie et la morbidité estmeil<strong>le</strong>ur et une décision « clinique » semb<strong>le</strong> plus appropriée qu’avant l’âge gestationnel <strong>de</strong> 25 semaines. Lacommunication a éga<strong>le</strong>ment été i<strong>de</strong>ntifiée comme <strong>le</strong> plus important facteur aussi bien par <strong>le</strong>s donneurs <strong>de</strong>soins que par <strong>le</strong>s parents. Idéa<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s donneurs <strong>de</strong> soins périnataux <strong>de</strong>vraient avoir <strong>de</strong>s habi<strong>le</strong>tés d’écouteet <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> l’information. Le processus doit être transparent, honnête et ouvert [23]. D’un point <strong>de</strong>vue scientifique, il a été rapporté que <strong>le</strong>s données présentées aux parents pour <strong>le</strong>s ai<strong>de</strong>r à prendre unedécision éclairée au sujet <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur enfant extrêmement prématuré surestiment souvent <strong>le</strong>s risques <strong>de</strong> mortalitéet <strong>de</strong> morbidité à long terme, augmentant la probabilité que <strong>le</strong>s parents souhaitent arrêter <strong>le</strong>s efforts <strong>de</strong>réanimation (Blanco et al., cité par Byrne [22]).L’obligation mora<strong>le</strong> et léga<strong>le</strong> <strong>de</strong> fournir une information appropriée, notamment en considération <strong>de</strong>son caractère indispensab<strong>le</strong> pour permettre un consentement éclairé, constitue un droit fondamental dupatient, indépendamment <strong>de</strong> tout usage qu’il en fait. Une différence importante, en matière d’information encontexte périnatal en regard <strong>de</strong>s autres situations <strong>de</strong> soins, rési<strong>de</strong> dans <strong>le</strong> fait que l’interlocuteur <strong>de</strong>s soignantsn’est pas directement la personne soignée. Cet interlocuteur possè<strong>de</strong> aussi la particularité d’être un coup<strong>le</strong>(dans la plupart <strong>de</strong>s cas) et il se peut qu’il y ait désaccord entre <strong>le</strong>s conjoints. L’information est faite <strong>de</strong> savoirs,certes, mais el<strong>le</strong> est intégrée à un ensemb<strong>le</strong> <strong>de</strong> croyances, <strong>de</strong> perceptions et d’affects chez <strong>le</strong>s hommes et <strong>le</strong>sfemmes qui la reçoivent, mais aussi chez <strong>le</strong>s soignants. El<strong>le</strong> est aussi <strong>le</strong> ref<strong>le</strong>t <strong>de</strong>s opinions individuel<strong>le</strong>s avec<strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s il faut compter. Informer n’est donc pas se limiter à délivrer une connaissance qui viendrait occuperun terrain vierge [14]. Le mé<strong>de</strong>cin qui fournit l’information au patient doit donc être conscient que chaquepersonne a un bagage moral et émotionnel différent et que cela influencera sa perception <strong>de</strong> l’informationreçue. Il <strong>de</strong>vra s’assurer que <strong>le</strong>s parents comprennent bien l’information transmise et être disponib<strong>le</strong> pourrépondre à <strong>le</strong>urs questions.Dehan et al. (2001) exposent bien la place qui doit être accordée aux parents dans <strong>le</strong> processus <strong>de</strong>prise <strong>de</strong> décision, mais aussi la responsabilité dont ne peuvent pas se décharger <strong>le</strong>s professionnels <strong>de</strong> la santé :« La pratique nous a amenés à considérer qu’on ne peut pas laisser <strong>le</strong>s parents déci<strong>de</strong>r seuls <strong>de</strong> la vie ou <strong>de</strong> lamort <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur bébé, même si on pense <strong>le</strong>s avoir bien éclairés. À l’opposé, on ne peut pas non plus accepter que<strong>le</strong>s décisions médica<strong>le</strong>s soient prises sans l’accord ou l’acceptation <strong>de</strong>s parents. Il existe une voie médiane,consistant à travail<strong>le</strong>r la relation mé<strong>de</strong>cin-parents <strong>de</strong> tel<strong>le</strong> façon que chacun, à la place qui est la sienne, joueson rô<strong>le</strong> par rapport à l’enfant [15] (p. 414). » L’autonomie du patient, assurée dans <strong>le</strong> cas qui nous occupe par<strong>le</strong> respect <strong>de</strong> l’autorité parenta<strong>le</strong>, ne signifie donc pas que <strong>le</strong>s parents doivent déci<strong>de</strong>r seuls, sur la base <strong>de</strong>statistiques présentées par <strong>le</strong> mé<strong>de</strong>cin, <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur enfant. Cela signifie plutôt que <strong>le</strong> parent a <strong>le</strong> <strong>de</strong>voir<strong>de</strong> protéger son enfant en s’assurant que <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures décisions possib<strong>le</strong>s soient prises afin <strong>de</strong> protéger sonintégrité, même si cela ne peut se réaliser que dans l’arrêt <strong>de</strong> traitement et donc dans la mort du nouveau-né.84

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