Télécharger le document - Faculté de médecine - Université Laval

fœtus ne répondent pas à la thérapie anténatale actuelle [118]. De plus, ces traitements peuvent induire deschangements au niveau de la morphologie pulmonaire (nombre réduit d’alvéoles, alvéoles plus grandes),pouvant résulter en maladies pulmonaires subséquentes [119, 120].L’ADMINISTRATION POSTNATALE DE SURFACTANT 29Il est reconnu que les prématurés ont une déficience en surfactant. On traite ce déficit parl’administration de surfactants synthétiques ou naturels. Il s’agit, avec les glucocorticoïdes anténataux, d’untraitement couramment prodigué. L’administration du surfactant permet de réduire la pression nécessaire àl’ouverture des voies respiratoires, d’augmenter le volume pulmonaire et de prévenir le collapsuspulmonaire 30 [121], en plus de stimuler la production endogène de surfactant. La principale différence entreles surfactants naturels et synthétiques est la composition de la fraction protéique de ces derniers. Ceuxd’origine naturelle sont des dérivés bovins ou porcins. Ils contiennent les protéines hydrophobes du surfactantet les lipides qui engendrent la distribution du film superficiel dans les alvéoles [122]. Les surfactantssynthétiques sont principalement composés du phospholipide dipalmitoylphosphatidylcholine. Les deux typesde surfactant sont efficaces dans la prévention et le traitement du SDR. Par contre, il semble que lessurfactants naturels aient une action plus rapide et qu’ils diminuent le risque de pneumothorax et de mortalité[123] tout en réduisant la durée nécessaire de ventilation assistée comparativement aux traitementssynthétiques [116]. Malgré l’efficacité des surfactants naturels, ces derniers peuvent causer des réactionsimmunologiques dues à la présence de protéines étrangères dans l’organisme. Le moment de l’administrationest aussi un facteur clé. Par exemple, un traitement précoce réduirait l’incidence de pneumothorax, demaladies pulmonaires chroniques et d’emphysème [124].LA VENTILATION ASSISTÉELe support respiratoire par le biais de divers protocoles de ventilation mécanique est une pratiquerépandue dans le traitement de l’insuffisance respiratoire chez l’enfant prématuré. Toutefois, cetteintervention peut mener à une inflammation chronique, qui peut engendrer des changements physiologiqueset morphologiques néfastes à la santé pulmonaire ultérieure de l’enfant. En effet, une concentration tropélevée en oxygène et un support mécanique trop agressif lors de la réanimation sont associés à la rétinopathiede la prématurité et à un taux accru de bronchodysplasie pulmonaire [125, 126]. Des traitements émergentsont pour but de minimiser le stress oxydatif (causé par l’oxygène) que subissent les prématurés. En effet,l’administration de substances antioxydantes, comme la vitamine A [127] et l’enzyme superoxide dismutase[128], permet la réduction de radicaux libres qui sont une source de stress oxydatif.29 Dans les minutes/heures suivant la naissance.30 Le collapsus pulmonaire est un affaissement du parenchyme pulmonaire, ce dernier étant l’ensemble destissus fonctionnels, de cellules spécifiquement actives d’un organe, par opposition au tissu de soutien ouvasculaire.47