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L’ACHARNEMENT THÉRAPEUTIQUEEn éthique, l’acharnement thérapeutique consiste à donner un soin ou un traitement en sachant quecelui-ci n’ai<strong>de</strong>ra pas la personne à guérir. L’acte thérapeutique n’est contesté que si <strong>le</strong>s traitements se révè<strong>le</strong>ntinuti<strong>le</strong>s, douloureux et inefficaces. La plupart du temps, <strong>le</strong>s mala<strong>de</strong>s qui ont tiré bénéfice d’une thérapeutiquemême énergique ne se plaignent pas d’être encore en vie. C’est plutôt l’entourage familial ou parfois soignantqui, <strong>de</strong>vant non pas un échec, mais ce qui <strong>le</strong>ur paraît être une insuffisance <strong>de</strong> résultats, considère que l’ons’est acharné [6]. L’acharnement thérapeutique est un enjeu important <strong>de</strong> la problématique étudiée, mais ilsemb<strong>le</strong> plutôt diffici<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>le</strong> situer. Le problème est que si <strong>le</strong>s interventions portent fruit et que l’effet estpositif, il n’y a pas d’acharnement thérapeutique. Mais si <strong>le</strong>s interventions ne font que prolonger <strong>le</strong>ssouffrances d’un nouveau-né, on peut invoquer l’acharnement thérapeutique. Le constat est donc fait aposteriori et s’avère peu uti<strong>le</strong> pour <strong>le</strong> processus décisionnel, sinon comme mise en gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> portée généra<strong>le</strong>.Dans une situation où un bébé réanimé à la naissance décè<strong>de</strong> après quelques jours, on pourrait affirmer qu’il ya eu acharnement thérapeutique et que même la réanimation initia<strong>le</strong> en faisait partie. Étant donnél’incertitu<strong>de</strong> impossib<strong>le</strong> à éliminer au sta<strong>de</strong> actuel <strong>de</strong>s connaissances quant au pronostic individuel <strong>de</strong>s enfantsextrêmement prématurés, <strong>le</strong> risque d’acharnement thérapeutique est toujours présent.LORSQUE L’ARRÊT DES TRAITEMENTS NE SIGNIFIE PAS L’ARRÊT DE LA VIEAu Québec, la pratique <strong>de</strong> l’euthanasie active chez <strong>le</strong>s nouveau-nés pour qui l’arrêt <strong>de</strong> traitement aété décidé, ne semb<strong>le</strong> pas faire partie <strong>de</strong> la pratique courante. C’est du moins ce qui transparaît du casrécemment médiatisé d’un bébé montréalais qui a continué <strong>de</strong> respirer, <strong>de</strong> façon autonome, lorsque <strong>le</strong>respirateur a été retiré. Certains mé<strong>de</strong>cins, appuyés par <strong>le</strong> comité d’éthique <strong>de</strong> l’hôpital, ont décidé <strong>de</strong>maintenir l’alimentation artificiel<strong>le</strong> du nourrisson, se refusant à <strong>le</strong> faire mourir par privation alimentaire.L’enfant a donc survécu et vit maintenant avec <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s séquel<strong>le</strong>s dont une paralysie cérébra<strong>le</strong> sévère etune impossibilité permanente à être nourri autrement que par gavage. Il semb<strong>le</strong> qu’une tel<strong>le</strong> situation auraitpu diffici<strong>le</strong>ment survenir en France où l’euthanasie, même si el<strong>le</strong> n’est pas toujours ainsi nommée, fait partie<strong>de</strong> la pratique comme en témoigne Anne Pail<strong>le</strong>t : « Lorsqu’un arrêt <strong>de</strong> traitement a été décidé, celui qui doitl’effectuer ne se contente pas d’éteindre <strong>le</strong>s appareils <strong>de</strong> ventilation. Arrêter une ventilation implique souventl’injection préalab<strong>le</strong> d’un produit provoquant l’arrêt <strong>de</strong> l’activité cardiaque [4] (p. 37)… » El<strong>le</strong> cite aussi unauteur français, reconnu dans <strong>le</strong> champ <strong>de</strong> la néonatalogie, qui expose <strong>le</strong> raisonnement suivant : « En casd’arrêt thérapeutique, il n’est pas tolérab<strong>le</strong> que cet arrêt soit suivi d’une agonie, prolongée et douloureusepour l’enfant, insupportab<strong>le</strong> pour la famil<strong>le</strong>… et pour <strong>le</strong> personnel soignant. Nous nous opposons en celafortement à certaines recommandations d’équipes anglaises ou américaines qui se contentent d’arrêter uncertain nombre <strong>de</strong> traitements, jusque et y compris l’alimentation et la perfusion <strong>de</strong>s enfants. En pratique, ceciimplique que, lorsque la mort est acceptée comme un ultime recours, il faut recourir à <strong>de</strong>s drogues sédativespuissantes (Dehan (1989), cité par Pail<strong>le</strong>t [4] p. 67). » Cet extrait date un peu et il est probab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s77

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