EUD - Institut d'histoire contemporaine - Centre Georges Chevrier ...
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14 Une histoire en révolution�? Du bon usage des archives, de Moscou et d’ailleurs<br />
implique également un dialogue dans la mesure où ces archives obéissent à des logiques<br />
et des ruses qui ne les rendent pas évidentes. De ce point de vue la collaboration entre<br />
historiens et archivistes est non seulement précieuse, mais indispensable. Le travail des<br />
archivistes, en ce qui concerne notamment les archives <strong>contemporaine</strong>s, conditionne la<br />
qualité de la recherche historique. La communication et la consultation des documents<br />
publiques s'améliorent, même si des progrès sont encore souhaitables dans ce domaine.<br />
Les difficultés sont bien davantage le fait de certaines autorités versantes que des<br />
archivistes. Aujourd'hui, plus que jamais, les archivistes et les historiens ont le même<br />
intérêt à réfléchir en commun sur des fonds d'archives dont il faut connaître l'histoire<br />
spécifique pour ensuite engager leur exploitation scientifique. De ce point de vue la<br />
participation au colloque de Dijon, à l'origine de cet ouvrage, d'archivistes aussi compétents<br />
dans leur domaine que Charles Kecskeméti, <strong>Georges</strong> Mouradian, Françoise Vignier et<br />
Denis Grisel témoigne d'une coopération dont nous souhaitons qu'elle se développe<br />
encore.<br />
Partie prenante de l’histoire <strong>contemporaine</strong>, l’histoire des organisations ouvrières en<br />
partage les forces et les faiblesses�: elle est particulièrement sensible aux conjonctures<br />
idéologiques et culturelles. Même si elle concerne en partie des époques pour lesquelles il<br />
n’existe plus d’acteurs ou de témoins vivants, les réalités qu’elle étudie sont encore<br />
directement associées à des enjeux actuels. L’interpellation du présent, très forte, alimente<br />
la curiosité, mais induit une demande souvent instrumentalisatrice. Le nationalisme, le<br />
communisme, le socialisme ou encore le syndicalisme et l’internationalisme sont, par<br />
exemple, des phénomènes socio-politiques qui conservent une résonance actuelle à<br />
laquelle le travail historique ne peut entièrement échapper. Encore convient-il d’éviter une<br />
sorte de retour à une histoire téléologique à l’heure où les idéologies politiques du<br />
mouvement ouvrier sont remises en question. L’histoire linéaire, longtemps dominée par<br />
un évolutionnisme optimiste, ne revient-elle pas en force sous la forme d’une histoire<br />
dominée par la recherche des sources originelles de ce qui serait l’échec final du<br />
mouvement ouvrier contemporain�?<br />
Ces interrogations générales nous semblent nécessaires, mais insuffisantes, pour<br />
aborder les problèmes posés par les archives. Leur exploitation scientifique appelle une<br />
réflexion critique sur leur nature spécifique. C’est ce à quoi ce livre souhaite contribuer. Les<br />
remarques qui suivent éclairent le propos des instigateurs de cet ouvrage comme la<br />
démarche des différents auteurs qui ont accepté de bonne grâce les pistes de réflexion qui<br />
leur étaient proposées.<br />
Si «�les Archives sont au service de l’historien�» selon la formule de Jean Favier�1, il<br />
est toujours utile de connaître l’origine des fonds consultés. Qui a constitué ces archives ?<br />
Dans quels buts ? Quel était le fonctionnement de l’organisme qui a constitué ces fonds ?<br />
1.�Jean FAVIER, Les Archives, Paris, PUF, 1965, p.�65, Que sais-je�? n°�805.<br />
© 1996 - <strong>EUD</strong> - <strong>Institut</strong> d’histoire <strong>contemporaine</strong> - UMR CNRS 5605 - uB - 2 bd Gabriel - bur. R56 - 21000 Dijon