EUD - Institut d'histoire contemporaine - Centre Georges Chevrier ...
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166 Une histoire en révolution�? Du bon usage des archives, de Moscou et d’ailleurs<br />
troisième étape, va être réalisé à beaucoup plus grande échelle à partir de la Libération,<br />
notamment dans le cadre de la législation nouvelle sur les comités d’entreprise. Au sein de<br />
ces derniers, les communistes s’investissent alors assez largement�1, même s’il subsiste<br />
chez certains d’entre eux quelques préventions anciennes vis-à-vis de ce type<br />
d’intervention. Il semble bien que le terme de syndicalisme à bases multiples ait été alors<br />
abandonné et qu’il ait disparu du vocabulaire syndical. On ne saurait traiter ici de l’histoire�–<br />
qui, elle aussi, reste très largement à écrire�– de l’activité des communistes dans les<br />
comités d’entreprise, la gestion de la Sécurité sociale et le développement d’une<br />
organisation mutualiste, mise sur pied par des militants de la CGT à partir de 1959, la<br />
Fédération nationale des mutuelles ouvrières (FNMO), ancêtre de l’actuelle Fédération<br />
des mutuelles de France�2. Qu’il suffise de dire que des réalisations importantes, telles<br />
que le Comité d’entreprise Renault, ou celui du Métro�3, la CCAS et bien d’autres, où la<br />
CGT est majoritaire avant comme après 1948, ont leurs origines lointaines dans le<br />
syndicalisme à bases multiples, même si, répétons-le on ne trouve plus guère trace de ce<br />
terme à partir de cette époque. Dans une certaine mesure pourtant, cette notion est<br />
devenue réalité. On voit donc que ce débat n’est pas resté lettre morte et qu’à travers trois<br />
étapes�– 1933-1934 dans la Fédération CGTU des Services publics, 1936 et 1945�– il a<br />
fortement marqué le visage du mouvement syndical.<br />
CONCLUSION<br />
Pour en revenir aux archives du Profintern, en définitive que nous apprennent-elles�?<br />
Tout naturellement, elles nous font, en premier lieu, accéder à la vie interne de cette<br />
organisation, nous permettant de suivre ses débats et de mieux connaître ses méthodes de<br />
fonctionnement. Ainsi est-il possible de repérer le décalage entre l’image que<br />
l’organisation veut donner d’elle-même et la réalité qui est la sienne. Sur ce plan, les<br />
archives du Profintern sont assez comparables à celles d’autres organisations, à commencer<br />
par celles du Komintern, compte tenu néanmoins du fait que l’histoire de l’ISR est<br />
beaucoup moins connue que celle de l’IC. À partir de l’exploitation de ces archives, nous en<br />
saurons également beaucoup plus sur les responsables de l’ISR ainsi que sur les relations<br />
(de dépendance ou d’autonomie�?) de cette organisation avec l’IC. Bien évidemment<br />
enfin, ces archives sont indispensables à toute histoire future de la CGTU et, sur tous ces<br />
plans, le voyage à Moscou s’impose.<br />
1. A. LEMENOREL, «�Les comités d’entreprise et le social�: paternalisme, néo-paternalisme,<br />
démocratie, 1945-1990�», in De la charité médiévale à la Sécurité sociale, sous la dir. de A.�GUESLIN<br />
et P.�GUILLAUME, Paris, Éd. Ouvrières, 1992�; R. TREMPE, J.-M. LETERRIER, Construire. Protection sociale<br />
et activités culturelles, Montreuil, CCAS, 1994.<br />
2.�Y. SAINT-JOURS, M. DREYFUS, D. DURAND, La Mutualité. Histoire, droit, sociologie, Paris, LGDJ, 1990,<br />
notamment p.�137-141.<br />
3.�I. PRUVOST, «�Les œuvres sociales aux origines de la RATP�», Mémoire de maîtrise, Univ. Paris I,<br />
1994, 234 p.<br />
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