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EUD - Institut d'histoire contemporaine - Centre Georges Chevrier ...

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Sabine Jansen 235<br />

pourraient encore en avoir�: il n’y a pas d’archives du Parti radical dans les archives russes<br />

proprement dites. En revanche, il en existe dans les archives françaises, conservées au<br />

<strong>Centre</strong> de conservation des collections historiques et documentaires. Elles regroupent<br />

271�fonds très divers. L’un d’eux concerne le Parti radical, mais pour l’heure la consultation<br />

en est impossible et l’on ne peut en apprécier la valeur. Ces fonds correspondent à des<br />

archives saisies directement par la Gestapo au siège du Parti radical en 1940.<br />

À ces papiers, il faut ajouter les dossiers du fonds de la Sûreté nationale qui<br />

contiennent des informations du ministère de l’Intérieur, de la Préfecture de police et des<br />

commissariats spéciaux de police de différentes villes�1. Ils comprennent des rapports de<br />

police sur des manifestations radicales et sur les personnalités du radicalisme. Ainsi, celui<br />

de Pierre Cot recèle comptes rendus de filatures et coupures de presse dont l’intérêt reste<br />

limité. Mais d’autres dossiers de cette nature sont susceptibles, dans l’avenir, d’éclairer<br />

certains points biographiques restés obscurs.<br />

Il faut distinguer les documents, évoqués plus haut, des fonds privés de<br />

personnalités. Les archives de Camille Chautemps saisies à son domicile pendant la guerre<br />

– sans doute après son départ pour les États-Unis –, pourront constituer une source non<br />

dépourvue d’intérêt pour les historiens du radicalisme.<br />

Enfin, et je mettrai là un point final à cette énumération, les fonds privés<br />

d’associations ou de groupements tels que le Comité national du Front populaire de 1935,<br />

la Ligue des droits de l’homme, les loges maçonniques ou encore les syndicats devraient<br />

eux aussi enrichir notre connaissance du radicalisme – et pas seulement pour la période de<br />

l’entre-deux-guerres.<br />

S’il n’y a pas de corpus cohérent dans les archives russes concernant le radicalisme<br />

partisan, en revanche on y trouve un certain nombre d’informations ponctuelles et pas<br />

seulement dans les archives de l’Internationale communiste. La lecture de ces dernières,<br />

on l’a évoqué, reflète d’abord des préoccupations d’ordre idéologique. Tout phénomène y<br />

est lu au prisme de la vulgate léniniste-marxiste – sommaire le plus souvent. Pour ces<br />

raisons, l’Internationale ne s’intéresse que tardivement aux radicaux. D’autres archives à<br />

Moscou livrent, bien antérieurement, des informations, notamment celles du ministère des<br />

Affaires étrangères (MID conformément aux initiales en russe).<br />

Une plongée – même rapide – dans les archives du MID, démontre la force de la<br />

vision géostratégique que l’on pourrait définir aussi comme une vision classique ou réaliste.<br />

Cette vision réaliste a sa place dans la logique du pouvoir stalinien. Elle s’explique<br />

également par l’origine et la formation du personnel du MID�2. Nombreux sont ses<br />

1.�Sur la nature des fonds de la Sûreté nationale et plus généralement sur ces archives en voie de<br />

rapatriement, cf. Sophie CŒURE, Frédéric MONIER et Gérard NAUD, «�Le retour de Russie des<br />

archives françaises. Le cas du fonds de la Sûreté�», Revue XX e siècle, janv.-mars 1995.<br />

2.�Sur le personnel diplomatique dans l’URSS des années Trente, une thèse est actuellement en<br />

cours, cf. pour un premier aperçu de ses travaux de doctorat, Sabine DULLIN, «�Les diplomates<br />

soviétiques à la Société des Nations�», Relations Internationales, n°�75, automne 1993, p.�329-343.<br />

© 1996 - <strong>EUD</strong> - <strong>Institut</strong> d’histoire <strong>contemporaine</strong> - UMR CNRS 5605 - uB - 2 bd Gabriel - bur. R56 - 21000 Dijon

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