EUD - Institut d'histoire contemporaine - Centre Georges Chevrier ...
EUD - Institut d'histoire contemporaine - Centre Georges Chevrier ...
EUD - Institut d'histoire contemporaine - Centre Georges Chevrier ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Antonio Elorza 271<br />
signature de José Diaz, l’article «�Unité et démocratie�» en soulignait en février 1938 la<br />
perspective stratégique dans le sens du document émis par Moscou en septembre. Il ne<br />
s’agissait pas, d’après lui, de renforcer le rôle politique du PCE, mais de donner forme au<br />
type de participation demandé par «�les masses�» dans la lutte antifasciste en remplaçant<br />
les accords entre de nombreux partis et syndicats par une liste unique décidée au préalable.<br />
«�La cause de la démocratie et la cause de l’unité ne peuvent être séparées.�» Ses ennemis<br />
sont «�la suspicion due à l’esprit de parti et les restes de la vieille méthode politique, qui<br />
consistait à gouverner en créant des divisions parmi le peuple�» (sic). C’est ainsi que<br />
s’exprimerait le caractère «�démocratique et populaire�» de la révolution espagnole. L’idée<br />
était lancée. Seules manquaient les conditions pour la mettre en pratique.<br />
EPILOGUE : LES VARIANTES DE LA DEFAITE<br />
La minceur de la documentation sur l’Espagne de 1938 dans les archives de l’IC<br />
surprend. Des questions comme la possibilité du retrait du gouvernement ou les<br />
discussions avec Negrin («�la tia�» – la tante – selon la clé des télégrammes) restent<br />
pratiquement dans l’ombre. L’axe de la politique communiste consiste à renforcer la<br />
résistance et à éviter une paix de compromis, qui ne serait qu’une reddition. En mars le<br />
Front populaire a toujours son caractère de leitmotiv, même dans les amples contours de<br />
1936 : «�Nous sommes d’avis que dans toutes les circonstances il faut donner à<br />
l’imprimerie [gouvernement] caractère du front populaire par participation des républicains<br />
loyaux�1�», tandis qu’en décembre, même si on juge inacceptables les tendances de la<br />
«�tia�» (Negrin) à exercer une dictature personnelle, le renforcement de l’«�église (le<br />
Front populaire) passe par «�l’écrasement des vieilles camarillas politiques�» pour étouffer<br />
les tentations de capitulation. À partir de Munich, l’intérêt des soviétiques consiste avant<br />
tout à maintenir le plus longtemps possible la résistance militaire des républicains. Tel est<br />
le sens du dernier télégramme détaillé d’instructions envoyé de Moscou, à la veille de<br />
l’insurrection «�pacifiste�» de Casado en mars 1939 :<br />
«�Pour pouvoir compter sur aide il est nécessaire à donner garantie que gouvernement ne<br />
capitulera, que les matériaux ne tomberont pas dans les mains des ennemis et que vous<br />
pouvez assurer la transmission par la France. Pour ça il faut des actions qui peuvent<br />
montrer que le gouvernement espagnol est réellement prêt à lutter […] le gouvernement de<br />
par la délégation de Delicado et Bauer (Stepanov�?) à son retour de Moscou, et qui correspondait<br />
aux intérêts de la politique extérieure soviétique après l’invasion de l’Autriche par Hitler. D’après<br />
Hernandez, le BP du PCE s’opposa à la cessation de la collaboration ministérielle. Le fait est que<br />
«�Aurore�» (Togliatti) transmit ce refus à «�la maison�», et qu’il y fut appuyé par des télégrammes du<br />
20 et du 28 mars. «�Situation internationale est changée�» justifiait le premier, montrant le poids de<br />
la politique extérieure soviétique sur les affaires d’Espagne.<br />
1.�CRCEDHC, 495-184-10 isch (original en français).<br />
© 1996 - <strong>EUD</strong> - <strong>Institut</strong> d’histoire <strong>contemporaine</strong> - UMR CNRS 5605 - uB - 2 bd Gabriel - bur. R56 - 21000 Dijon