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EUD - Institut d'histoire contemporaine - Centre Georges Chevrier ...

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276 Une histoire en révolution�? Du bon usage des archives, de Moscou et d’ailleurs<br />

Spriano�1 ou Ernesto Ragioneri�2. Elles ont permis à l’histoire des partis communistes<br />

d’entrer dans l’ère scientifique et critique. Mais ces archives, peu à peu devenues<br />

accessibles, ne permettaient pas, en tant que telles, d’apporter des réponses à la mesure<br />

des questions posées, même si elles contribuaient à modifier les termes du débat.<br />

L’accessibilité progressive des archives a, dans un premier temps, renforcé les<br />

conceptions attentives aux spécificités des sections nationales�: en effet, les documents<br />

communiqués par l’IML à partir des années 70 concernaient essentiellement les fonds des<br />

sections nationales. Ils rassemblaient principalement les sténogrammes et les comptes<br />

rendus que les sections devaient transmettre au Comité exécutif après que le IV e congrès<br />

du Komintern l’eut décidé. Cela a permis de reconstituer les réunions tenues par les<br />

instances dirigeantes nationales (Bureau Politique, Comité central, Commission syndicale,<br />

Bureau d’organisation, etc.) ou par les instances régionales (bureaux et comités régionaux)<br />

et locales (comités de rayons). Cette documentation abondante, cohérente et continue, en<br />

ouvrant la voie à des études approfondies sur l’activité et le fonctionnement des<br />

organisations communistes, a indéniablement encouragé les recherches centrées sur<br />

l’implantation et la sociabilité communistes. Mais ces archives transmises aux différents<br />

partis communistes, qui les mirent lentement à la disposition des historiens, étaient<br />

sélectionnées selon une logique qui échappait aux chercheurs travaillant sur ces archives.<br />

Non seulement les inventaires généraux dont ces archives microfilmées étaient issues<br />

restaient inaccessibles, mais en plus les cotes sous lesquelles ces archives étaient<br />

transmises ne correspondaient pas au classement et à la numérotation des fonds d’où elles<br />

étaient tirés. Ainsi ces documents, extraits pour la France du fonds du PCF, regroupés sous<br />

la cote générale 517, commencent seulement à être répertoriés correctement grâce à la<br />

mise au point d’une table de correspondance qui doit permettre, au prix d’un long travail le<br />

reclassement de tous les documents concernant le PCF transmis entre 1972 et 1983, soit<br />

plus de 80 bobines, c’est-à-dire environ 75�000 clichés.<br />

Jusqu’au début des années 80, les documents accessibles concernant les relations<br />

avec le centre du Komintern étaient disparates et comportaient certaines lacunes<br />

essentielles, que leur diversité et leur multiplicité ne pouvaient masquer. Les rapports des<br />

envoyés de l’IC, la correspondance partie de Paris vers Moscou, la relation des réunions<br />

périodiques ou des sessions extraordinaires qui s’y déroulaient constituaient une<br />

documentation discontinue et hétérogène, nécessitant un travail considérable de<br />

reconstruction hypothétique pour les inscrire dans la continuité du fonctionnement du<br />

Komintern. Le manque d’archives sur l’activité de ses organismes dirigeants et leurs<br />

directives handicapait le travail de recherche en risquant, malgré les précautions prises, de<br />

déséquilibrer l’analyse qui, par la force des choses, était plus fine quand elle portait sur la<br />

1.�Paolo SPRIANO, Storia del Partito communista italiano, 5 vol., Torino, 1967.<br />

2.�Ernesto RAGIONERI, La terza internatiozionale e il partito communista italiano, saggi e<br />

discussioni,Einaudi, 1978.<br />

© 1996 - <strong>EUD</strong> - <strong>Institut</strong> d’histoire <strong>contemporaine</strong> - UMR CNRS 5605 - uB - 2 bd Gabriel - bur. R56 - 21000 Dijon

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