EUD - Institut d'histoire contemporaine - Centre Georges Chevrier ...
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Daisy Eveline Devreese 37<br />
L’annotation est contrôlable en ce sens qu’elle doit être concordante avec le contenu<br />
du document même. Dans le cas d’une série de documents répondant au même critère de<br />
sélection, cette concordance est nécessaire pour chaque document individuel comme pour<br />
la série entière, auquel cas l’annotation se contrôle elle-même. Ce n’est toutefois pas<br />
nécessairement un gage d’objectivité.<br />
LES APPORTS<br />
Les documents dont il est question ici, les procès-verbaux et la correspondance, sont<br />
des documents dits internes, non destinés à la publication�1. En ce qui concernait les<br />
lettres, l’on pouvait plus ou moins se fier au secret postal, au moins pour la Belgique,<br />
l’Angleterre et la Suisse. Si l’on trouve des extraits de correspondance dans les archives<br />
judiciaires, c’est à la suite des perquisitions en avril 1869, après les massacres à Seraing<br />
(près de Liège)�2, la police des étrangers s’étant alors mise en devoir de collecter des<br />
informations au sujet de leur participation aux réunions de groupes considérés comme<br />
séditieux�3.<br />
Pour les correspondants, il n’était donc pas nécessaire de pratiquer l’autocensure�4�;<br />
leur manière de s’exprimer était très directe et reflétait particulièrement bien la réalité<br />
quotidienne du mouvement. Il est important de le souligner, puisque l’AIT a aussi – sinon<br />
surtout – survécu en tant que mythe. La masse d’informations très concrètes et<br />
contrôlables que l’on trouve dans la correspondance des militants contribue à donner au<br />
mythe une réelle consistance�5. Par conséquent, ces documents sont difficiles à annoter.<br />
septembre 1869 in Guillaume, I, 188-189 et dans une lettre de Perret à Jung, le 4 janvier 1870 in<br />
Correspondance 1865-1872, op. cit., doc.�115, p.�227-229.<br />
1.�L’ouvrage de C. OUKHOW, Documents relatifs à l’histoire de la Première Internationale en<br />
Wallonie, Louvain-Paris, 1967, 376 p., reproduit une collection de documents publiés dans la presse<br />
internationaliste.<br />
2.�H. WOUTERS, Documenten 1866-1880, op. cit., p.�194-262.<br />
3.�Les étrangers n’étaient pas inquiétés, à condition de ne pas s’occuper (ouvertement) de<br />
politique. Bruxelles était un refuge de prédilection pour les exilés français, se trouvant à petite<br />
distance de leur patrie ; de plus on y parlait une sorte de français.<br />
4.�Bien que la liberté de la presse fût très grande en Belgique, la presse de l’AIT pratiquait<br />
l’autocensure pour ne pas fournir prétexte à des poursuites judiciaires, pour ne pas affaiblir l’image<br />
du mouvement en portant des conflits et des exclusions au grand jour, ou encore pour protéger des<br />
militants réfugiés en Belgique, comme Eugène Varlin en 1870 par exemple.<br />
5.�Quelques exemples�: la correspondance Vandenhouten-Bernard apporte des preuves au sujet<br />
de l’existence de différents courants au sein de l’association précédant la section à Bruxelles<br />
(Correspondance 1865-1872, op. cit., doc. 56-58, 61-64, 65)�; l’organe central pour la Belgique refuse<br />
sans équivoque son soutien à l’Alliance de la démocratie socialiste de Bakounine (ibidem, doc.�55)�;<br />
la correspondance de Glaser de Willebrord rend possible d’expliquer le changement de position par<br />
rapport à l’organe central de l’AIT entre la conférence de Londres(1871) et le congrès général à La<br />
Haye(1872), cf. ibidem, doc.�191.<br />
© 1996 - <strong>EUD</strong> - <strong>Institut</strong> d’histoire <strong>contemporaine</strong> - UMR CNRS 5605 - uB - 2 bd Gabriel - bur. R56 - 21000 Dijon