L’ETAT DE DROIT
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CHAPITRE 3 | LE ROLE DU <strong>DROIT</strong> INTERNATIONAL DANS LES CADRES JURIDIQUES NATIONAUX<br />
à la force et à la non-ingérence dans les affaires intérieures des États, aux relations consulaires,<br />
aux relations diplomatiques, à la prise d’otages, au droit d’asile, à la nationalité et aux droits<br />
économiques. La Cour internationale de justice est une composante indispensable du système<br />
de règlement pacifique des différends établi par la Charte. Elle exerce également une influence<br />
considérable sur l’évolution du droit international. Le Statut de la Cour internationale de Justice<br />
est annexé à la Charte des Nations Unies.<br />
CADRES RÉGIONAUX<br />
Outre les cadres juridiques internationaux, des cadres juridiques existent également au niveau<br />
régional et peuvent inclure des traités régionaux et des institutions régionales. Ci-dessous, trois<br />
exemples seront présentés.<br />
Système africain pour la protection des droits de l’homme<br />
La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (la CADHP, également désignée par le<br />
terme Charte de Banjul) a été conclue sous l’égide de l’Organisation de l’unité africaine (à présent<br />
l’Union africaine) et est entrée en vigueur en 1986. Les caractéristiques distinctives de la Charte<br />
de Banjul résident dans la place importante qu’elle accorde, outre aux droits des personnes, aux<br />
droits des peuples (articles 19 à 24) d’une part et aux obligations des individus (articles 27 à 29)<br />
d’autre part.<br />
La Charte de Banjul a établi la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. La<br />
Commission peut recevoir des communications individuelles alléguant des violations de droits<br />
de l’homme. Si une plainte est recevable, la Commission fait connaître son point de vue pour<br />
savoir si une violation s’est produite et recommande, dans ce cas, une réparation. De surcroît, elle<br />
examine les questions thématiques des droits de l’homme ainsi que la situation desdits droits dans<br />
des pays particuliers, puis dresse des rapports à cet égard.<br />
En 2004, un Protocole relatif à la Charte de Banjul a constitué la Cour africaine des droits de<br />
l’homme et des peuples. Les affaires peuvent être traduites devant la Cour par la Commission,<br />
les États ou les personnes (mais uniquement relativement aux États qui ont ratifié le Protocole et<br />
autorisé, de ce fait, la présentation de requêtes personnelles). Au moment de la rédaction, environ<br />
vingt-cinq états africains ont accepté la compétence de la Cour pour statuer des différends portés<br />
devant cette dernière par la Commission ou par d’autres états ; cinq états se sont vu octroyer le<br />
droit de présenter des requêtes personnelles à la Cour, qui compte un nombre d’affaires modeste,<br />
mais en augmentation.<br />
Plusieurs caractéristiques innovantes distinguent la Cour africaine de ses homologues américaine<br />
et européenne : le Protocole relatif à la Charte de Banjul prévoit que la Cour peut non seulement<br />
appliquer les traités de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, mais<br />
également les autres traités internationaux en matière de droits de l’homme qui ont été ratifiés<br />
par l’état partie visé. En outre, les ONG reconnues par l’Union africaine peuvent demander des<br />
avis consultatifs à la Cour.<br />
Charte arabe des droits de l’homme<br />
La Charte arabe des droits de l’homme (CADH) a été adoptée par le Conseil de la ligue des états<br />
arabes en 1994. Une version révisée a été arrêtée en 2004 et est entrée en vigueur (pour les états<br />
l’ayant ratifiée) en 2008. Depuis le mois de novembre 2013, la Charte a été ratifiée par l’Algérie,<br />
Bahreïn, l’Irak, la Jordanie, le Koweït, le Liban, la Libye, la Palestine, le Qatar, l’Arabie Saoudite,<br />
la Syrie, les Émirats Arabes Unis et le Yémen.<br />
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