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L’ETAT DE DROIT

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Défi 1 :<br />

Retard<br />

Le système judiciaire officiel du Kenya souffre d’un retard considérable dans le traitement des<br />

affaires. Dans son rapport sur l’état d’avancement de 2011 publié au 120e jour de sa prise de<br />

fonction, le 1er Président de la Cour suprême a déclaré qu’il existait 1 million d’affaires en souffrance.<br />

Les tribunaux de grande instance dénombrent à eux seuls plus de deux mille appels interjetés en<br />

matière pénale. Certaines causes n’ont pas été entendues pendant une période pouvant atteindre<br />

vingt ans, parce que leurs dossiers ont disparu ou s’avéraient incomplets. Selon les estimations,<br />

douze ans devraient être nécessaires rien qu’aux tribunaux de grande instance pour rattraper leur<br />

retard, en supposant qu’aucune nouvelle affaire ne leur soit soumise.<br />

Perception du public<br />

CHAPITRE 6 | UNE EXPERIENCE <strong>DE</strong> TRANSFORMATION<br />

Retard des affaires. Dans une enquête de 2012 réalisée auprès de 1 500 Kényans, le motif de<br />

mécontentement le plus courant (42 % sur l’ensemble des réponses) à l’égard du corps judiciaire<br />

était les retards dans la résolution de leurs affaires judiciaires. Dans la même enquête, 29 % des<br />

personnes interrogées ont déclaré que leurs affaires judiciaires avaient pris plus d’un an pour être<br />

tranchées par les tribunaux.<br />

Aux États-Unis, 98 % des affaires sont réglées à l’amiable pour une proportion de 8 % au Kenya.<br />

Les défendeurs ne sont pas incités à transiger s’ils savent qu’ils peuvent attendre plus de six ans que<br />

le tribunal de haute instance examine leur affaire en espérant que, dans l’intervalle, le plaignant<br />

renoncera au procès.<br />

Mécanismes de justice traditionnelle. Beaucoup de Kényans sont contrariés par le processus<br />

judiciaire, mécontents de celui-ci et ont tendance à demander la justice par le biais de systèmes de<br />

justice traditionnelle, qui sont réputés plus accessibles, abordables et rapides.<br />

Ces systèmes diffèrent d’une communauté à l’autre et traitent, en général, à la fois les affaires<br />

pénales et civiles, y compris les affaires foncières, les différends familiaux, la violence domestique,<br />

le vol, le mariage et le divorce. Les affaires qui ne peuvent pas être résolues par les chefs locaux,<br />

notamment les délits graves, sont souvent renvoyées devant les tribunaux.<br />

L’article 159, (2), (c) de la constitution de 2010 admet et promeut le rôle des mécanismes de justice<br />

traditionnelle dans le règlement des différends tant qu’ils ne contreviennent pas à la Déclaration<br />

des droits, ne sont pas inconciliables avec la justice et la moralité ou ne se traduisent pas par des<br />

dénouements inconciliables avec la justice et la moralité, et ne s’avèrent pas incompatibles avec la<br />

Constitution ou toute loi écrite.<br />

Délits routiers<br />

Selon le 1er Président de la Cour suprême, deux tiers des affaires en suspens concernent des cas de<br />

délits routiers. Les délits routiers représentent une source de revenus importante pour les tribunaux<br />

et les dessous de table complètent les salaires très faibles de certains policiers corrompus.<br />

Les récits de policiers demandant des pots-de-vin aux conducteurs pour des délits routiers sont<br />

courants dans l’ensemble du Kenya. Ceux qui refusent de verser le dessous de table ou plaident<br />

non coupables à l’accusation d’infraction au Code de la route se retrouvent devant les tribunaux.<br />

En général, les gens ne sont pas trop au fait de la loi et ne savent pas en quoi consiste vraiment<br />

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