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CARYOPHYLLACÉES. 103
Telle que nous venons de la délimiter, cette famille par enchaînement
comprend plusieurs ordres décrits comme distincts par bien des
auteurs. Les Caryophyllées de JUSSIEU 1 comprenaient des Portulacacées,
les Élatinées, les Lins, des Lylhraiïaeées telles quele Rotala, et un
Hypericum,\e Sarothra. Pour nous, nous ne pouvons admettre que
comme une série de la famille lesParonychiéesde A. S.-HILAIRE 2 et les
Illécébracées de R. BROWN 3 , considérant comme puérile la séparation
que conservent encore bien des auteurs des Polypétales et des Apétales.
Nous observons, comme nous le dirons plus loin, des transitions
insensibles entre les Lychnis et les Œillets, genres à fleurs pourvues
d'une corolle très développée et d'un ovaire multiovulé, et les Paronychia
ou les Scleranthus, dont les fleurs sont apétales et dont l'ovaire
ne renferme plus qu'un ovule i . Nous distinguons, par suite, seulement
six séries dans ce vaste ensemble :
I. LYCHNIDÉES 5 — Fleurs généralement pétalées, à calice gamosépale
; à pétales d'ordinaire longuement onguiculés, insérés, comme
l'androcée, sur un gynophore plus ou moins distinct et manifestement
hypogynes. — Plantes herbacées ou suffrutescentes, à feuilles opposées,
sans stipules. — 10 genres.
II. CÉRASTIÉES 6 . — Fleurs généralement pétalées, à sépales libres,
étalés ou plus rarement unis seulement à leur base. Pétales à onglet
court ou nul, insérés sur un court réceptacle convexe, ou légèrement
périgynes. — Plantes d'ordinaire herbacées, à feuilles opposées, avec
ou sans dilatations stipuliformes."— 11 genres.
III. POLYCARPÉES 7 — Fleurs à réceptacle convexe ou légèrement
concave. Sépales hypogynes ou légèrement périgynes. Pétales souvent
1. Gen. (1789), 299, Ord. 22.
2. In Mém. Mus., Il, 276.
3. Prodr., 1,413.
4. La limite entre les Caryophyllacées et les
Portulacacées est, comme nous l'avons dit
(p. 64), purement artificielle. En général, les
Portulacacées n'ont que deux sépales avec cinq
pétales, mais il y a des exceptions. Quand les
cloisons ovariennes disparaissent en majeure
partie dans les Portulacacées, les ovules sont
insérés, plus près de la base de l'ovaire que
ceux des Caryophyllacées, mais cette différence
disparaît surtout quand celles-ci n'ont plus
qu'un ou quelques ovules basilaires. Les Portulacacées
ont au fruit une déhiscence particulière,
mais elle n'est pas constante. Le port,
il est vrai, est assez souvent différent, et le
nombre des étamines est d'ordinaire défini
dans les Caryophyllacées ; les feuilles de ces
dernières sont plus strictement opposées; mais
il y a encore à ces derniers caractères un grand
nombre d'exceptions.
5. FENZL, ex ENDL., Gen., 971, Trib. 2. —
Sileneœ DC,Prodr., 1,351.— ENDL., Gen.,910,
Subord. 1. — Diantheœ K., Fl. berol., I, 106.
—Drypidœ FENZL, in Ann. Wien. Mus., II, 309.
6. FENZL, ex ENDL., Gen., 969. — Alsineœ
BARTL., Beitr., II, 129. — Sagineœ FENZL, ex
ENDL. — Merckieœ FENZL, ex ENDL. — Stella-
rineœ FENZL, ex ENDL. — Malachiece FENZL, ex
ENDL., Gen., 970. — Queriaceœ DC, Prodr.,
III, 379.
7. Polycarpeœ DC, Prodr., III, 373 (part.).
— ENDL., Gen., 960, Trib. 5 (part.). — Sperguleoz
BARTL., Beitr., 158 (part.). — Illecebraceœ
LINDL., Veg. Kingd., 499 (part.).