mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
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CYMENT déjà évoqués dans ce chapitre. Il s’agira notamment <strong>de</strong> prolonger les simulations GSWP-2 au<br />
<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 1995 afin <strong>de</strong> couvrir une pério<strong>de</strong> permettant <strong>de</strong> disposer d’un maximum <strong>de</strong> données spatiales, y<br />
compris celles <strong>de</strong> la mission gravimétrique GRACE lancée en 2003. Les variations <strong>de</strong> masse ainsi<br />
estimées à l’échelle <strong>de</strong>s grands bassins permettront <strong>de</strong> mieux contraindre le cycle annuel et la<br />
variabilité inter-annuelle du bilan hydrique simulé par ISBA. La réponse à plus long terme <strong>de</strong><br />
l’hydrologie continentale à la variabilité climatique ainsi qu’aux forçages anthropiques « directs » que<br />
représentent l’évolution <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s sols et les effets <strong>de</strong> l’accroissement du CO2 sur la<br />
transpiration <strong>de</strong>s plantes pourra être analysée via <strong>de</strong>s simulations couvrant la secon<strong>de</strong> moitié du 20 ème<br />
siècle.<br />
A terme, il faudrait aller au <strong>de</strong>là d’une validation « off-line » pour déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l’utilisation d’une<br />
nouvelle hydrologie dans les scénarios climatiques. Les questions <strong>de</strong> changement d’échelle, <strong>de</strong><br />
couplage et <strong>de</strong> sensibilité <strong>de</strong>vraient être systématiquement traitées pour évaluer la pertinence <strong>de</strong>s choix<br />
effectués. Le projet d’inter-comparaison GLACE-1 allait dans ce sens, mais le critère <strong>de</strong> couplage<br />
considéré n’a pas <strong>de</strong> véritable équivalent dans les observations. La diversité <strong>de</strong>s résultats obtenus reste<br />
par ailleurs difficile à interpréter car le protocole expérimental proposé comporte <strong>de</strong> trop nombreux<br />
<strong>de</strong>grés liberté. De ce point <strong>de</strong> vue, on peut regretter qu’aucun exercice d’inter-comparaison <strong>de</strong> schémas<br />
<strong>de</strong> surface couplés à un modèle atmosphérique commun n’ait encore vu le jour. Un tel projet présente<br />
<strong>de</strong>s obstacles techniques évi<strong>de</strong>nts que l’interface standard proposée par Polcher et al. (1998) et les<br />
travaux ultérieurs du projet PRISM n’ont pas réellement permis <strong>de</strong> lever malgré leur intention très<br />
louable. Au CNRM, la version 1D du modèle Arpège-Climat pourrait néanmoins représenter un outil<br />
intéressant pour commencer à vali<strong>de</strong>r les interactions continent-atmosphère via <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas, à<br />
l’instar <strong>de</strong>s tests effectués sur la nébulosité dans le cadre du projet GCSS 11<br />
En parallèle, les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sensibilité basées sur la version 3D du modèle Arpège-Climat seront<br />
poursuivies. Plus ou moins idéalisées, elles <strong>de</strong>vront être interprétées <strong>de</strong> manière rigoureuse. Je ne vais<br />
pas réitérer mes remarques sur les limites <strong>de</strong>s simulations atmosphériques qui omettent d’autres<br />
sources <strong>de</strong> variabilité et <strong>de</strong> rétroaction climatique pour isoler un signal continental dont l’importance<br />
réelle <strong>de</strong>meure alors difficile à apprécier. Je préfère ici évoquer la crainte que la planète Gaïa (Lovelock<br />
1972) n’exerce une attraction trop importante sur les recherches <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> mes collègues. Bien<br />
que séduisante car cherchant à déterminer s’il existe un principe « universel » selon lequel la vie affecte<br />
notre planète et son climat à l’échelle globale, cette théorie a <strong>de</strong> nombreux détracteurs et semble<br />
concerner <strong>de</strong>s échelles <strong>de</strong> temps beaucoup plus longues que celles considérées dans ce <strong>mémoire</strong>. On<br />
peut notamment se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si cette théorie concerne aussi la vie « intelligente » à savoir le<br />
comportement humain et ses conséquences sur l’environnement ? Quoiqu’il en soit, elle est toujours<br />
d’actualité et semble encore inspirer <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s, y compris dans le domaine <strong>de</strong> la<br />
modélisation climatique. J’en veux pour exemple les travaux d’A. Kleidon (2000, 2004) très prolifique<br />
sur ce thème. Bien que je ne sois pas en mesure d’en évaluer précisément la portée, on peut être<br />
surpris du décalage qui existe entre leur ambition et leur caractère idéalisé. Outre l’utilisation d’une<br />
hydrologie continentale simplifiée, l’évaluation du rôle climatique <strong>de</strong> la végétation s’appuie à nouveau<br />
sur <strong>de</strong>s simulations atmosphériques extrêmes (planète verte versus mon<strong>de</strong> désertique) et pourtant<br />
forcées par <strong>de</strong>s TSM climatologiques. Cette <strong>de</strong>rnière approximation est toutefois levée dans les travaux<br />
les plus récents (Kleidon 2007) où le simulateur <strong>de</strong> planète PlaSim intègre un modèle <strong>de</strong> couche <strong>de</strong><br />
mélange océanique.<br />
Pour conclure, que savons nous aujourd’hui du rôle joué par les surfaces continentales dans la<br />
variabilité climatique <strong>de</strong>s échelles mensuelle à séculaire qui nous intéressent ici ? Et quelle a été ma<br />
contribution à l’avancée <strong>de</strong>s connaissances en la matière ? La réponse aux <strong>de</strong>ux questions semble<br />
<strong>de</strong>voir être la même : peu <strong>de</strong> chose. Ce constat peut sembler pessimiste, mais il est aussi plein <strong>de</strong><br />
promesses : il reste <strong>de</strong>s chantiers à terminer et <strong>de</strong> nouvelles pistes à explorer en matière <strong>de</strong><br />
modélisation <strong>de</strong>s surfaces continentales et d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> leurs impacts sur la variabilité climatique. Par<br />
ailleurs, se cantonner à ce thème <strong>de</strong> recherche n’est pas une fatalité, et je compte bien poursuivre mes<br />
pérégrinations climatiques en suivant d’autres chemins et en faisant d’autres rencontres. Mes travaux<br />
11 GEWEX Cloud System Study