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mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques

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Préambule<br />

Lorsqu’en septembre 1991, je débarquai pour la première fois à Toulouse en tant qu’élève<br />

ingénieur <strong>de</strong> l’Ecole <strong>National</strong>e <strong>de</strong> la Météorologie, la première question qui me vint à l’esprit à l’issue <strong>de</strong><br />

la présentation <strong>de</strong> la scolarité qui m’attendait fut à la surprise générale (y compris la mienne): comment<br />

faire pour démissionner ? Agronome <strong>de</strong> formation, plus à l’aise en génétique qu’en mécanique <strong>de</strong>s<br />

flui<strong>de</strong>s, je réalisai tardivement à quel point la météorologie était une discipline complexe et combien il<br />

me serait difficile <strong>de</strong> faire valoir mes connaissances à Météo-France. Deux années plus tard, à l’issue<br />

d’un stage <strong>de</strong> recherche qui, en dépit <strong>de</strong> mon intérêt déclaré pour la chimie <strong>de</strong> l’ozone, m’avait amené à<br />

travailler sur la dynamique <strong>de</strong>s réchauffements stratosphériques soudains, mes doutes ne s’étaient<br />

guère dissipés. Les on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gravité avaient beau déferler, je restai droit dans mes bottes, insensible à<br />

ce spectacle céleste, arrimé au plancher <strong>de</strong>s vaches. Je suis donc allé voir Jean-François Royer pour<br />

solliciter un sujet <strong>de</strong> Formation Complémentaire Par la Recherche plus en rapport avec mes aspirations<br />

et mon savoir-faire, sans imaginer alors qu’il aurait à me supporter si longtemps dans son équipe.<br />

Il est grand temps pour moi <strong>de</strong> tirer le bilan <strong>de</strong> ces années. C’est un exercice salutaire et qui,<br />

bien qu’il <strong>de</strong>vrait m’inciter à plus <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>stie, m’a paru l’occasion <strong>de</strong> livrer ça et là quelques réflexions<br />

personnelles et d’adopter un ton parfois polémique. J’aimerais en effet que le lecteur téméraire trouve<br />

dans ce <strong>mémoire</strong> autre chose qu’une <strong>de</strong>scription chronologique <strong>de</strong> mes activités <strong>de</strong> recherche, qu’un<br />

inventaire à la Prévert d’expériences numériques et d’analyses ésotériques. Qu’il y lise au contraire le<br />

souci <strong>de</strong> ne pas laisser les modèles se substituer à la Nature et aux questions qu’elle pose, surtout<br />

lorsque celles-ci représentent plus qu’un défi pour la raison, un véritable enjeu <strong>de</strong> société. Qu’il y <strong>de</strong>vine<br />

aussi la volonté <strong>de</strong> faire partager les quelques connaissances que les années passées au CNRM m’ont<br />

permis d’acquérir. Transmission du savoir qui fait trop souvent défaut, alors qu’elle est d’autant plus<br />

nécessaire que la complexité croissante <strong>de</strong>s problèmes posés tend à fragmenter la connaissance et à<br />

spécialiser le scientifique. Qu’il y sente enfin la joie – et les soucis mineurs – que procure au quotidien<br />

le métier <strong>de</strong> chercheur.<br />

Ce <strong>mémoire</strong> d’Habilitation à Diriger les <strong>Recherches</strong> est surtout l’occasion <strong>de</strong> résumer le<br />

parcours accompli <strong>de</strong>puis ma thèse soutenue en décembre 1995. De le survoler pour en souligner l’axe<br />

principal sans en dissimuler les écarts, les impasses et les embûches, pour en décrire le paysage, les<br />

tenants et les aboutissants, pour enfin en justifier la courbure et en esquisser la perspective. L’axe<br />

principal que je m’étais fixé à l’issue <strong>de</strong> la thèse était clairement défini : il s’agissait d’améliorer la<br />

représentation <strong>de</strong>s surfaces continentales dans un modèle <strong>de</strong> circulation générale atmosphérique afin<br />

d’en comprendre l’influence sur la variabilité climatique. Le paysage était celui d’une communauté<br />

scientifique relativement compartimentée : la recherche et la production, les météorologues et les<br />

climatologues, la méso-échelle et la gran<strong>de</strong> échelle, les atmosphériciens et les océanographes ou les<br />

premiers « continentalistes ». L’usage d’un néologisme est ici révélateur : cette <strong>de</strong>rnière discipline a<br />

encore parfois du mal à trouver sa place au sein <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> famille <strong>de</strong>s modélisateurs du climat.

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