mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
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difficulté. Il s’agirait <strong>de</strong> forcer ISBA avec <strong>de</strong>s analyses météorologiques et ainsi <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s champs<br />
d’humidité parfaitement cohérents avec le modèle Arpège-Climat. Reste que la métho<strong>de</strong> est<br />
relativement lour<strong>de</strong> à mettre en œuvre puisqu’elle nécessite notamment <strong>de</strong> corriger certains biais<br />
systématiques <strong>de</strong>s analyses atmosphériques opérationnelles (probablement celles du CEPMMT), en<br />
corrigeant au minimum les précipitations (voire le rayonnement) à partir <strong>de</strong>s observations disponibles<br />
en temps quasi-réel.<br />
Ces choix « opérationnels » ne peuvent être effectués <strong>de</strong> manière isolée et ils dépendront<br />
évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong>s projets en cours au CNRM, notamment en matière d’assimilation <strong>de</strong> données. Ainsi, la<br />
mission SMOS <strong>de</strong>vrait prochainement permettre <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s analyses globales d’HS à relativement<br />
haute résolution. Par ailleurs, les travaux initiés par J-F. Mahfouf au Canada sur une assimilation <strong>de</strong><br />
surface « off-line », mais utilisant <strong>de</strong>s incréments <strong>de</strong> température et d’humidité à 2 mètres issus <strong>de</strong><br />
l’analyse atmosphérique, ouvrent également <strong>de</strong> nouvelles perspectives (Mahfouf 2007). Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />
l’HS, les efforts <strong>de</strong>vront également porter sur l’initialisation du manteau neigeux, souvent rudimentaire<br />
dans les modèles <strong>de</strong> prévision à courte, moyenne ou longue échéance. Là encore, la technique GLDAS<br />
a l’avantage <strong>de</strong> la simplicité, mais une stratégie globale <strong>de</strong>vra être discutée entre les différents groupes<br />
du CNRM, afin notamment <strong>de</strong> réfléchir à la possibilité d’assimiler <strong>de</strong>s mesures spatiales dans le<br />
domaine du visible et/ou <strong>de</strong>s micro-on<strong>de</strong>s.<br />
Concernant les scénarios climatiques du 21 ème siècle, la priorité est aujourd’hui <strong>de</strong> développer<br />
une nouvelle version du modèle couplé (CNRM-CM4) dont la dérive soit plus limitée, la climatologie<br />
récente plus réaliste, et la sensibilité aux forçages anthropiques du 20 ème siècle mieux contrôlée. Inutile<br />
<strong>de</strong> dire qu’il s’agit là d’un défi majeur pour l’ensemble du groupe Climat et que les développements<br />
réalisés autour du modèle ISBA ne représenteront qu’une contribution mo<strong>de</strong>ste à cet effort collectif.<br />
Néanmoins, l’extension <strong>de</strong>s simulations hydrologiques globales forcées à la pério<strong>de</strong> 1948-2000<br />
permettront non seulement <strong>de</strong> poursuivre la validation du cycle annuel et <strong>de</strong> la variabilité inter-annuelle<br />
<strong>de</strong>s débits simulés par ISBA et TRIP, mais également <strong>de</strong> tester la sensibilité <strong>de</strong> ces débits à la<br />
variabilité climatique multi-décennale et à certains forçages anthropiques (effet direct du dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
carbone sur la transpiration, effet du land-use, voire effet radiatif <strong>de</strong>s aérosols en modifiant le<br />
rayonnement solaire inci<strong>de</strong>nt) à l’instar <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Gedney et al. (2006).<br />
J’ai déjà proposé, en collaboration avec A-L. Gibelin, un stage <strong>de</strong> Mastère sur ce thème. Les<br />
tests <strong>de</strong> sensibilité préliminaires effectués en superposant <strong>de</strong>s anomalies mensuelles (pré-industrielles<br />
ou issues d’un scénario du 21 ème siècle) au forçage atmosphérique GSWP-2 suggèrent que l’effet direct<br />
du CO2 est dans ISBA A-gs moins important que dans le modèle <strong>de</strong> surface du Met Office (Gedney et<br />
al. 2006). L’effet <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s sols a également été testé. Il semble marginal et il est généralement<br />
beaucoup plus faible que dans les simulations hydrologiques réalisées à l’IPSL (Piao et al. 2007). Ces<br />
réponses contrastées d’un modèle à l’autre soulignent l’énorme travail qui reste à faire pour<br />
comprendre la sensibilité <strong>de</strong>s modèles hydrologiques, avant même <strong>de</strong> songer à évaluer les rétroactions<br />
climatiques qui peuvent en résulter. Malheureusement, les séries <strong>de</strong> débits observés ne sont pas<br />
exemptes d’effet direct <strong>de</strong> l’homme (aménagements <strong>de</strong>s fleuves, irrigation) et sont souvent trop courtes<br />
pour évaluer précisément les effets à long terme <strong>de</strong>s autres facteurs anthropiques (émissions <strong>de</strong> gaz à<br />
effet <strong>de</strong> serre et d’aérosols, utilisation <strong>de</strong>s surface). Espérons que <strong>de</strong> nouvelles bases <strong>de</strong> données in<br />
situ <strong>de</strong> débits (si possible « naturalisés ») verront prochainement le jour et/ou que l’altimétrie spatiale<br />
permettra <strong>de</strong> compléter les séries existantes sur les principaux fleuves, afin d’entreprendre <strong>de</strong>s intercomparaisons<br />
plus précises à l’échelle <strong>de</strong>s grands bassins.<br />
En attendant, un travail plus prospectif sur l’influence <strong>de</strong>s paramétrisations <strong>de</strong> l’hydrologie<br />
continentale (neige, permafrost, humidité du sol, zones inondées, aquifères) <strong>de</strong>meure possible et<br />
intéressant, non pas tant pour prétendre affiner les projections climatiques que pour évaluer en quoi ces<br />
paramétrisations contribuent aux incertitu<strong>de</strong>s dans les scénarios et à <strong>de</strong>s rétroactions qu’il convient <strong>de</strong><br />
hiérarchiser parmi l’ensemble <strong>de</strong> celles (nuages, carbone, etc…) qui ont été plus largement étudiées<br />
dans le cadre du GIEC (Bony et al. 2006). Cet effort est l’un <strong>de</strong>s principaux objectifs <strong>de</strong> la candidature<br />
<strong>de</strong> B. Decharme aux sections 19 et 20 du CNRS. Il s’appuiera sur l’ensemble <strong>de</strong>s développements du<br />
modèle ISBA-SGH réalisés pendant la thèse <strong>de</strong> B. Decharme (qu’il conviendra <strong>de</strong> poursuivre,