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mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques

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Chapitre 4<br />

Dérive climatique <strong>de</strong>s surfaces continentales<br />

Il ressort du chapitre 3 que la plupart <strong>de</strong>s travaux visant à mettre en évi<strong>de</strong>nce l’influence <strong>de</strong>s<br />

surfaces continentales sur la variabilité climatique (<strong>de</strong> l’échelle inter-annuelle à celle <strong>de</strong>s paléoclimats<br />

en passant par les scénarios climatiques) sont plus ou moins idéalisés dans la mesure où les<br />

perturbations introduites sont parfois exagérées et où le signal continental est mis en exergue en<br />

réduisant artificiellement la variabilité totale du système climatique étudié, en particulier en<br />

s’affranchissant <strong>de</strong> la variabilité océanique. La pertinence <strong>de</strong> cette approche dépend <strong>de</strong> la contribution<br />

<strong>de</strong> la composante négligée à la variabilité totale du phénomène étudié et <strong>de</strong> la nature passive<br />

(rétroaction) ou active (variabilité interne) <strong>de</strong> cette contribution. La question est donc <strong>de</strong> savoir si<br />

certaines <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s ne relèvent pas tout simplement <strong>de</strong> la fable <strong>de</strong> la grenouille et du bœuf. Y’a t’il<br />

une « dérive » dans l’utilisation qui est faite du laboratoire numérique et dans l’interprétation <strong>de</strong>s<br />

observations et/ou <strong>de</strong>s résultats expérimentaux ? Avant d’illustrer ce propos, au travers <strong>de</strong> quelques<br />

travaux concernant la variabilité <strong>de</strong>s climats <strong>de</strong> mousson ou la réponse <strong>de</strong>s précipitations dans les<br />

scénarios climatiques, faisons brièvement l’inventaire <strong>de</strong> ce qui distingue ou au contraire rapproche les<br />

continents <strong>de</strong>s océans du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la modélisation climatique.<br />

4.1. Les continents sont-ils <strong>de</strong>s océans comme les autres ?<br />

4.1.1. Similitu<strong>de</strong>s et spécificités<br />

A l’instar <strong>de</strong>s océans, les continents échangent avec l’atmosphère <strong>de</strong> l’eau, mais aussi <strong>de</strong><br />

l’énergie, <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> mouvement ou du carbone. Comme eux, ils font aujourd’hui l’objet <strong>de</strong><br />

modèles à part entière, que l’on peut utiliser en mo<strong>de</strong> forcé ou coupler à <strong>de</strong>s modèles atmosphériques.<br />

Le mo<strong>de</strong> forcé permet notamment <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s prévisions ou <strong>de</strong>s scénarios hydrologiques en<br />

forçant directement les surfaces continentales avec les sorties d’un modèle météorologique ou<br />

climatique, voire en superposant les anomalies prévues à un forçage atmosphérique observé. Ce<br />

protocole est notamment utilisé sur <strong>de</strong>s domaines limités afin <strong>de</strong> produire <strong>de</strong>s prévisions ou <strong>de</strong>s<br />

scénarios hydrologiques à une résolution trop coûteuse pour travailler en mo<strong>de</strong> couplé, ou afin <strong>de</strong><br />

réaliser <strong>de</strong>s expériences d’ensemble permettant une approche probabiliste <strong>de</strong> la prévision. Il est<br />

également employé pour produire <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>stinées à l’initialisation <strong>de</strong> prévisions<br />

météorologiques régionales ou globales (Ro<strong>de</strong>ll et al. 2004).<br />

Par ailleurs, le mo<strong>de</strong> forcé est utile pour une première étape <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>s MSC (chapitre<br />

3.3), puisqu’il permet <strong>de</strong> s’affranchir en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s biais rencontrés dans les modèles<br />

atmosphériques. Cette stratégie est également employée pour développer et tester les modèles<br />

océaniques, mais son utilisation en hydrologie continentale est plus récente pour plusieurs raisons.<br />

D’une part, la qualité d’une simulation hydrologique tient avant tout à la qualité du forçage en<br />

précipitations qui <strong>de</strong>meure l’une <strong>de</strong>s variables les moins bien contraintes dans les analyses<br />

météorologiques. Ainsi, il a fallu attendre 1996 et l’initiative ISLSCP pour disposer pour la première fois<br />

d’un forçage atmosphérique global <strong>de</strong>s MSC. D’autre part, les schémas <strong>de</strong> surface ayant d’abord été<br />

développés comme <strong>de</strong>s paramétrisations internes aux modèles atmosphériques, leur utilisation en

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