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mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques

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comme étant proportionnel à la somme <strong>de</strong> ces forces. Dans la zone non saturée, la constante <strong>de</strong><br />

proportionnalité, appelée conductivité hydraulique, est elle-même une fonction <strong>de</strong> l’humidité du sol (HS).<br />

Combinée à l’équation <strong>de</strong> continuité, la loi <strong>de</strong> Darcy permet d’écrire une équation pronostique du profil<br />

vertical d’HS connue sous le nom d’équation <strong>de</strong> Richards. Bien que ces bases théoriques soient<br />

établies <strong>de</strong>puis le 19 ème siècle, les schémas <strong>de</strong> surface utilisés dans les modèles <strong>de</strong> climat ont d’abord<br />

été développés selon <strong>de</strong>s approches plus empiriques. Ainsi, à la fin <strong>de</strong>s années 60, Manabe (1969)<br />

propose une paramétrisation simplifiée inspirée <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Budyko (1958) à l’échelle du bassin<br />

versant et connue sous le nom <strong>de</strong> modèle « bucket ». Elle consiste à décrire le sol comme un seau <strong>de</strong><br />

capacité limitée, qui débor<strong>de</strong> sous l’effet <strong>de</strong>s précipitations lorsqu’il est plein (production <strong>de</strong><br />

ruissellement) et se vi<strong>de</strong> par évapo-transpiration (ET) proportionnellement à son contenu. Cette<br />

approche fut cependant critiquée car elle ne permet pas <strong>de</strong> distinguer l’évaporation sur sol nu <strong>de</strong> la<br />

transpiration <strong>de</strong>s plantes, ni <strong>de</strong> décrire correctement le cycle diurne. Par ailleurs, les approximations <strong>de</strong><br />

Budyko <strong>de</strong>viennent caduques aux petites échelles spatiales et temporelles où une <strong>de</strong>scription explicite<br />

<strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> la végétation <strong>de</strong>vient alors nécessaire pour rendre compte <strong>de</strong> la variabilité du bilan<br />

hydrique (Donohue et al. 2006).<br />

Sur sol nu, l’évaporation dépend <strong>de</strong> l’humidité superficielle dont la connaissance nécessite en<br />

théorie <strong>de</strong> résoudre explicitement l’équation <strong>de</strong> Richards. Comme pour la température <strong>de</strong> surface, la<br />

métho<strong>de</strong> « force-restore » <strong>de</strong> Deardorff (1978) permet en pratique <strong>de</strong> rendre compte du cycle diurne <strong>de</strong><br />

l’humidité en surface, sans traiter <strong>de</strong> manière explicite les mécanismes responsables <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong><br />

l’humidité du sol profond (Noilhan et Planton 1989). Cette solution <strong>de</strong>meure cependant approximative.<br />

C’est pourquoi un terme <strong>de</strong> drainage gravitationnel a d’abord été ajouté au schéma ISBA (Mahfouf et<br />

Noilhan 1996), puis une troisième couche hydrologique correspondant à une zone <strong>de</strong> recharge pour la<br />

zone racinaire (Boone et al. 1999). La transpiration <strong>de</strong>s plantes dépend non seulement <strong>de</strong> l’humidité <strong>de</strong><br />

la zone racinaire, mais également <strong>de</strong> facteurs atmosphériques tels que le rayonnement solaire inci<strong>de</strong>nt,<br />

la température et l’humidité <strong>de</strong> l’air. Une paramétrisation <strong>de</strong> ces effets (Jarvis 1976) a été introduite<br />

dans ISBA comme dans la plupart <strong>de</strong>s schémas <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> cette génération (Dickinson et al. 1986,<br />

Sellers et al. 1986). Elle nécessite <strong>de</strong> définir une résistance stomatique minimale, puis <strong>de</strong> passer <strong>de</strong><br />

l’échelle <strong>de</strong> la feuille à celle du couvert. Elle ne permet pas <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> l’effet direct <strong>de</strong> la<br />

concentration atmosphérique en dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO2) sur l’ouverture <strong>de</strong>s stomates.<br />

Le terme <strong>de</strong> ruissellement a pendant longtemps été le parent pauvre <strong>de</strong> la modélisation du<br />

bilan hydrique <strong>de</strong> surface (Koster et Milly 1997). Depuis le modèle bucket <strong>de</strong> Manabe (1969), où le<br />

ruissellement n’apparaît qu’une fois le réservoir saturé, les choses ont cependant évolué. Comme<br />

l’indiquent les observations <strong>de</strong> terrain, il peut dans certains schémas se déclencher lorsque l’intensité<br />

<strong>de</strong>s précipitations dépasse la capacité d’infiltration du sol. Ce mécanisme, appelé ruissellement <strong>de</strong><br />

Horton, reste cependant délicat à modéliser. Expérimentalement, on constate en effet que plus la<br />

superficie considérée est importante, plus le coefficient <strong>de</strong> ruissellement diminue, ceci même en<br />

présence d’une surface relativement homogène. Cela signifie que <strong>de</strong> l’eau qui ruisselle sur une petite<br />

surface, coulant le long <strong>de</strong> la pente ou dans un ruisseau, va s’infiltrer un peu plus loin et disparaître <strong>de</strong><br />

la lame ruisselée. Peu <strong>de</strong> modèles sont susceptibles <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> ce facteur d’échelle, ainsi<br />

que <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong>s paramètres qui influencent le ruissellement <strong>de</strong> Horton : nature du sol, présence<br />

éventuelle d’une croûte <strong>de</strong> battance, urbanisation, pratiques agricoles, activité biologique, pente,<br />

couvert végétal, intensité <strong>de</strong>s précipitations, et humidité du sol.<br />

Un second mécanisme contribue à la production <strong>de</strong> ruissellement. Il s’agit du ruissellement <strong>de</strong><br />

Dunne ou ruissellement sur surface saturée. Comme son nom l’indique, il se produit dans les zones <strong>de</strong><br />

bas-fond, c’est à dire les zones marécageuses et/ou le voisinage immédiat <strong>de</strong>s rivières au fond <strong>de</strong>s<br />

vallées. Ces régions, souvent qualifiées d’hydromorphes, se trouvent rapi<strong>de</strong>ment gorgées d’eau et<br />

produisent du ruissellement dès les premières précipitations. Bien connu <strong>de</strong>s hydrologues (Beven et<br />

Kirby 1979), ce phénomène n’a été introduit dans les MSC que très récemment et <strong>de</strong> manière plus ou<br />

moins empirique. Le principe général est <strong>de</strong> définir une fraction saturée au sein <strong>de</strong> la maille, sur laquelle<br />

tout événement pluvieux se traduira par un écoulement en surface. Dans sa version Arpège-Climat, le<br />

schéma ISBA se comporte encore comme un modèle <strong>de</strong> type « bucket ». Les mécanismes <strong>de</strong> Dunne et<br />

Horton sont quasiment inexistants et l’essentiel du ruissellement se produit sous forme <strong>de</strong> drainage

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