mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
43<br />
Fig. 3.2: A gauche : Climatologie JJA (Juin à Août) <strong>de</strong>s vecteurs vent à 850 hPa et <strong>de</strong>s précipitations dans<br />
une simulation <strong>de</strong> contrôle (CTL) forcée par <strong>de</strong>s TSM climatologiques. A droite : Impact sur ces climatologies<br />
d’une anomalie <strong>de</strong> neige <strong>de</strong> 100 kg/m² (10 cm équivalent eau) imposée en mars sur l’ensemble <strong>de</strong>s points <strong>de</strong><br />
grille du continent Eurasiatique déjà enneigé dans l’expérience <strong>de</strong> contrôle. Plus <strong>de</strong> neige à la fin <strong>de</strong> l’hiver sur<br />
l’Eurasie se traduit dans Arpège-Climat par un affaiblissement du flux <strong>de</strong> mousson et <strong>de</strong>s précipitations<br />
associées sur l’In<strong>de</strong> et l’Asie du Sud-Est, conformément aux conclusions <strong>de</strong> certaines étu<strong>de</strong>s statistiques<br />
basées sur <strong>de</strong>s séries observées. L’expérience <strong>de</strong>meure toutefois idéalisée dans la mesure où l’anomalie<br />
initiale imposée est relativement forte au vu <strong>de</strong> la variabilité estimée <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong> neige (d’après Douville<br />
et Royer 1996).<br />
En l’absence <strong>de</strong> climatologie permettant <strong>de</strong> prescrire <strong>de</strong>s anomalies réalistes d’épaisseurs <strong>de</strong><br />
neige, il est possible d’étudier l’influence <strong>de</strong> la couverture neigeuse sur la variabilité inter-annuelle en<br />
supprimant cette variabilité dans un modèle climatique. C’est la stratégie proposée par Kumar et Yang<br />
(2003) dont les ensembles <strong>de</strong> simulations pluri-annuelles sont forcés par <strong>de</strong>s TSM observées ou<br />
climatologiques. Les résultats montrent une réduction <strong>de</strong> la variabilité inter-annuelle <strong>de</strong>s températures<br />
en présence d’une couverture neigeuse climatologique, confirmant l’existence d’une rétroaction positive<br />
entre la neige et la température atmosphérique. Cependant, l’influence <strong>de</strong> la variabilité du manteau<br />
neigeux semble confinée à la basse troposphère <strong>de</strong>s hautes latitu<strong>de</strong>s. A l’inverse, les TSM tropicales<br />
affectent l’ensemble <strong>de</strong> la colonne atmosphérique et leur effet n’est pas seulement local puisqu’il peut<br />
se propager aux latitu<strong>de</strong>s extra-tropicales. De plus, cet effet n’est guère modulé selon que la neige est<br />
interactive ou climatologique, même si dans ce <strong>de</strong>rnier cas la réponse <strong>de</strong>s températures continentales<br />
hivernales à l’ENSO semble plus faible que dans l’expérience <strong>de</strong> contrôle où la rétroaction positive <strong>de</strong> la<br />
neige peut contribuer à amplifier les anomalies d’origine tropicale.<br />
Depuis quelques années, l’interaction entre la couverture neigeuse et la variabilité<br />
atmosphérique aux moyennes et hautes latitu<strong>de</strong>s boréales fait l’objet d’une attention particulière.<br />
Rappelons qu’en hiver le principal mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong> l’hémisphère Nord est un mo<strong>de</strong> annulaire<br />
connu sous le nom d’Oscillation Arctique (Thompson et Wallace 1998). La nature hémisphérique <strong>de</strong> ce<br />
mo<strong>de</strong> est parfois contestée (Ambaum et al. 2001) et ses manifestations régionales que sont la<br />
téléconnexion PNA (Pacific-North America) et la NAO (North Atlantic Oscillation) ont souvent fait l’objet