mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
mémoire - Centre National de Recherches Météorologiques
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
67<br />
Fig. 4.1 : Moyenne zonale <strong>de</strong> la fraction continentale <strong>de</strong> la surface du globe (en %) et <strong>de</strong> la moyenne annuelle<br />
du rayonnement solaire absorbé en surface (W/m²) dans la climatologie ISCCP (1984-2000). On distingue la<br />
moyenne zonale estimée sur l’ensemble <strong>de</strong>s longitu<strong>de</strong>s (en noir), sur les surfaces continentales (en rouge) et sur<br />
les surfaces océaniques (en bleu). L’essentiel <strong>de</strong> l’énergie solaire inci<strong>de</strong>nte à la surface du globe est absorbée par<br />
les océans tropicaux car l’insolation est fonction <strong>de</strong> la latitu<strong>de</strong>, la fraction continentale est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 25% sous<br />
les Tropiques, et la nébulosité tropicale est plus importante sur continent.<br />
Enfin, le caractère dynamique <strong>de</strong>s surfaces continentales est tout relatif. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s<br />
échelles <strong>de</strong> temps supérieures au million d’années, où érosion et tectonique <strong>de</strong>s plaques font <strong>de</strong>s<br />
continents un élément véritablement moteur du système climatique, le rapport <strong>de</strong> force qui lie<br />
l’atmosphère aux continents est le plus souvent du type dominant-dominé. Il est donc par nature très<br />
différent du couplage océan-atmosphère. En effet l’océan possè<strong>de</strong> une variabilité interne beaucoup plus<br />
forte que les surfaces continentales. La possibilité d’équilibres multiples et d’une sensibilité aux<br />
conditions initiales a bien été évoquée dans le cas particulier <strong>de</strong>s modèles <strong>de</strong> végétation dynamique<br />
(Claussen 1998, Kleidon et al. 2007), mais cette sensibilité n’est obtenue qu’en couplant la végétation à<br />
<strong>de</strong>s modèles atmosphériques, qui plus est simplifiés au regard <strong>de</strong>s MCG et utilisant une classification<br />
relativement grossière <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong> végétation. Cela ne signifie pas que le chaos soit<br />
totalement absent <strong>de</strong>s surfaces continentales, mais qu’il explique une fraction très limitée <strong>de</strong> leur<br />
variabilité spatio-temporelle - aux échelles qui nous intéressent ici - étant donné l’importance <strong>de</strong>s<br />
diverses contraintes que représentent d’une part les variables atmosphériques, d’autre part les<br />
paramètres pédo-morphologiques (substrat, altitu<strong>de</strong>, orientation, pente, etc…). Ainsi, à précipitations<br />
i<strong>de</strong>ntiques sur son aire <strong>de</strong> drainage, le débit d’un fleuve à son embouchure ne présente guère <strong>de</strong><br />
variabilité. Seul l’homme, <strong>de</strong> par son action directe sur le sol et la végétation (déforestation, agriculture,<br />
urbanisation) ou sur les cours d’eau (barrages, irrigation) peut prétendre perturber cet « équilibre ».<br />
Certains y voient une raison d’inclure homo sapiens dans les modèles du système Terre. Dans la<br />
pratique, et en raison même <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> l’homme à s’affranchir (au moins temporairement) <strong>de</strong>s<br />
contraintes environnementales, il me semble plus judicieux <strong>de</strong> considérer les activités humaines comme<br />
un forçage externe appliqué aux modèles climatiques.